- Archie.

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Des tonnes et des tonnes de baisers.

C'est à cela que se résume désormais mes journées, mes lèvres constamment posées sur celle d'Hannah. Quand je goûte à ça je me demande comment j'ai pu pendant une seule seconde vouloir mettre fin à mes jours. Je n'aurai jamais ressenti ce genre d'émotion. C'est quelque chose de si fort que j'éprouve et tellement intense à son égard. Elle illumine ma vie depuis qu'elle est arrivée dans cette maison. Comment pourrai-je la remercier ?

Ma vie n'est pas parfaite je le sais bien mais Hannah contribue à mon bonheur chaque jour qui passe depuis peu. Mes idées sont moins noirs et mes yeux ne me font presque plus souffrir. Elle est ma ligne de vie. Et grâce à elle, j'arrive à me surpasser chaque jour un peu plus.

Lorsqu'elle rentre dans ma chambre ce matin, je peux sentir à sa voix qu'elle est stressée. Mais lorsque je lui demande ce qu'elle a elle me répond seulement un simple rien.

- Crache le morceau maintenant. Je sais qu'il y a quelque chose qui te tracasse. Je ne peux pas voir c'est bien mon problème mais contrairement à toutes les autres personnes, je n'ai qu'à me concentrer un temps soit peu sur ta voix pour sentir les émotions que tu ressens. Alors, dis moi ce que tu as maintenant.

- Il faut que je te parle de quelque chose.

Pour être stressé à ce point, elle va sûrement me larguer. Je me referme instantanément et ne ressens plus aucune émotion. Je lui dirai bien de fermer sa gueule si je n'avais pas un minimum de respect pour elle. Mais, je reste calme. Après tout, à quoi je m'attendais. Qui voudrait bien sortir avec un aveugle hein ? Quel con j'ai été de penser une seule minute qu'elle pouvait ressentir quelque chose pour moi ?

- Je ne veux pas que tu te braques.

Trop tard.

- Ni que tu m'en veuilles.

Je te déteste déjà.

- Accouche. Et vite, sont les seules paroles que j'arrive à prononcer.

Je ne comprendrai jamais pourquoi les gens mettent toujours autant de temps pour larguer quelqu'un. Ils devraient juste dire que c'est terminé et hop on en parle plus. Pourquoi inflige autant de souffrance à l'autre?

- Je... je...

- Bon écoute je vais te faciliter la tâche. De toute manière, je ne m'attendais pas à mieux. J'ai bien été con de penser une seule seconde que quelqu'un pouvait s'intéresser à moi. Pas la peine de prendre des pincettes. Je sais ce que tu vas me dire. Et je n'ai pas besoin de l'entendre. Si ce qui t'inquiète c'est de perdre ton boulot tu n'as pas de soucis à te faire. Tu ne le perdra pas. Simplement, ne m'approche plus, ok ? Je ne veux plus te voir. Enfin, un rire s'échappe de ma bouche, je ne peux déjà pas te voir.

Le moment tant attendu est enfin arrivé. Je sens mon coeur se briser au fin fond de moi. Mais, je ne le laisse m'infliger aucune douleur. Pourquoi faire ? Je m'y attendais pas vrai ? Je me retourne dans mon lit, mais je sens son poids l'affaisser. Je crois qu'elle n'a pas bien compris ce que je viens de lui dire.

- Qu'est ce que tu veux ?

- Retourne toi.

- Non.

- Arrête de faire ta tête de mule et retourne toi putain !

Bon, vaut mieux que je me retourne avant de me prendre une tarte en pleine figure.

- Je ne te connaissais pas aussi autoritaire.

- Excuse moi de te dire, qu'en revanche moi, je te connaissais aussi con.

- Pardon ?

Je rêve ou elle vient de me traiter de con ? Je me fais larguer et en plus de ça je me reçois une insulte en pleine figure. Dans quel monde je vis hein ?

- Oui, tu n'es qu'un con. Et je vais te dire pourquoi. Il n'y a aucun moment ou je t'ai dit que nous deux c'était terminé. C'est simplement ton imagination de gros con qui t'a fait penser ça. Pourquoi te quitterai-je ? Après tout ce que j'ai reçu en pleine figure, je suis restée.

- Tu es restée simplement parce que c'est ton boulot et que mes parents paient pour ça.

- Et bien encore une fois, tu te trompes, vois-tu. J'aurai pu démissionner sur le champ, exactement le jour où j'ai commencé à travailler ici. Mais, seulement je ne l'ai pas fais. Et tu veux savoir pourquoi ? Parce que je ne voulais pas te laisser tomber. Tu as été tellement longtemps plongé dans la tristesse que tu penses que je te laisserai y replonger en lâchant ta main. Tu te trompes. Encore. Et en fait tu n'es qu'un gros con de penser que je te quitterai sans aucune raison après avoir passé mes journées à t'embrasser dans ton lit. C'est donc comme ça que tu me vois ? Ça me déçoit venant de toi. Pourquoi devrais-je être déçu ? Tu m'as toujours montré à quel point tu ne pouvais rien ressentir d'autre que de la douleur. Mais, moi j'ai toujours tout fait pour te faire sentir un peu mieux. Visiblement, j'ai échoué. Lamentablement.

J'essaie d'ouvrir la bouche en pensant qu'elle a terminé de parler mais elle pose sa main sur moi, comme pour me stopper net. Elle reprenait seulement son souffle.

- Tu n'es qu'un petit con, et je suis désolée de te le dire comme ça mais je ne voulais pas te quitter, tu entends ? Je suis désolée que tu aies pensé ça et je suis également désolée de te le dire, mais cette fois ci je ne m'excuse pas pour toi, mais pour moi, je suis désolée d'être tomber amoureuse de toi. Je savais qu'il ne fallait pas que je mélange mon boulot à ma vie privée mais je n'ai rien vu arrivé. Tout ça, pour te dire, que je t'aime et que je ne voulais pas te quitter. Je t'ai simplement trouvé un place dans un essaie, et je me doute que tu saches ce que cela signifie, je n'ai pas besoin de te l'expliquer. Maintenant, tu peux aller te faire foutre.

Je la sens se lever du lit et je n'ai pas le temps d'ouvrir la bouche que la porte claque. Très fort.

Elle m'aime.
Elle a dit qu'elle m'aimait.

Mais, elle n'a pas simplement dit qu'elle m'aimait, elle m'a trouvé un essaie. Je sais ce que veut dire cet essaie. Ils vont essayés d'opérer mes yeux pour que je puisse voir un minimum. Je mets du temps à assimiler tout ça. Lorsque je me remet de mes émotions, je me lève en trombe du lit et pars à la rencontre d'Hannah.

- Ou est elle?

- Elle est partie, répond ma mère.

- Comment ça, elle est partie ? Elle ne peut pas quitter son travail comme ça, si ?

- Je ne sais pas ce que tu as bien pu lui dire, Archie. Mais, lorsqu'elle m'a demandé les larmes aux yeux de prendre le reste de sa journée, je n'ai pas pu lui refuser. Je sais à quel point ça peut être dur pour elle. Ce n'est pas un travail facile. Et, tu n'es pas facile non plus.

- Ne te range pas de son côté. Tu ne sais rien.

Je tourne les talons et retourne dans ma chambre et j'attends son retour, encore et encore. J'espère qu'elle revienne le plus vite possible. Je dois m'excuser d'avoir été aussi con. Mais, surtout, avant de la remercier pour quoi que ce soit.

Je dois lui dire, que moi aussi, je l'aime.

Les yeux de l'espoir Où les histoires vivent. Découvrez maintenant