Les yeux de l'espoir

- Prologue.

Le froid se fait ressentir dans la moindre des parties de mon corps, et s'est accompagnée de ma canne que je marche dans les rues d'Auray. Le temps est aussi glacial que mon humeur en ce jour. Chaque partie de mon corps est refroidie par ce temps, jusqu'à mes os. J'entends les bruits des voitures qui roulent, les gens qui discutent près de moi, les enfants qui jouent au loin.

Pourtant, je ne vois rien.

Tout est sombre en permanence, je ne sais pas à quoi ressemble ce vaste monde, celui dans lequel je vis depuis maintenant 22 ans.
Le rejet, la honte, la peur, la souffrance sont des sentiments que je ne connais que trop bien. Ils font partie de moi. Et ce soir, je ne veux plus les ressentir, je ne veux plus. Je ne peux plus. Je lâche ma canne et descends le petit trottoir sur lequel je me trouve.

Je ne veux plus vivre.
Je ne veux plus être un incapable.
Je veux être enfin libre.
Enfin heureux.

Les cris des individus qui se trouvaient dans la rue à ce moment-là, ont été les derniers sons que j'ai perçus, avant d'être plongé dans le noir complet, le vrai cette fois, et plus que jamais...

Je pensais ne pas m'en sortir, ne plus vivre. Arrêter de souffrir. Je voulais simplement cesser de vivre cette vie injuste qui me détruit jour après jour. Je pensais être mort jusqu'à ce que j'entende une voix que je ne connaissais pas.
Un son inconnu. Une voix qui appartient certainement à une jeune femme au timbre doux et réconfortant.

« - La vie est belle Archie. Tu devrais la vivre encore longtemps, t'accrocher à celle-ci. Tu ne sais pas ce que demain te réserve, alors bat-toi. Ne baisse pas les bras et bats toi s'il te plaît. Beaucoup de gens t'aiment ici. Fais le pour eux...»

Ces mots, ces simples mots pourtant si forts, se sont insinués au plus profond de mon âme afin de s'enrouler autour de mon coeur. Je ne sais pas qui elle est, ce qu'elle faisait là.
Mais, si je sais bien une chose aujourd'hui, c'est que cette fille à la voix douce a sauvé ma vie.