15.

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Son corps tremble sans s'arrêter. Je l'ai aidé à s'habiller, en lui enfilant un simple pull noir ainsi qu'un jean qui trace parfaitement ses courbes. Nous sommes descendu dans le salon, et je suis partit lui donner un verre d'eau, à cause de ses pleurs qui ont enfin cessés depuis quelques minutes maintenant.

« Est-ce que... » je me rapproche doucement d'elle, assise sur le canapé, tandis qu'elle fixe ses genoux, « est-ce que tu veux bien me raconter comment est-il entré...? »

Elle pince ses lèvres entre elles.

« Je–je ne sais pas, » souffle t-elle avant de renifler, « j'étais en–en haut, et il m'a couru a–après, mais il était trop f–fort alors je— »

« Rose, calme toi, viens par là, » la coupais-je directement lorsque que sa cage thoracique bouge violemment de haut en bas, signifiant qu'elle a du mal à respirer et qu'elle est sur le point de pleurer.

Pourquoi lui ai-je demandé ça bordel de merde. Quel con je suis.

Je passe ma main dans ses cheveux, plusieurs fois, en essayant d'être le plus doux possible. Je ne veux pas qu'elle s'imagine que je lui ferais la même chose. Je ne veux pas qu'elle identifie mes caresses à celles de cet enfoiré. Mais comment lui effacer tout ceci de sa mémoire? C'est totalement impossible. Alors comment la faire repartir de l'avant, du bon pied? Sans rechutes? Sans nouvelles tentatives?

C'est de ça, dont j'ai le plus peur. Rose est quelqu'un de très fragile sous ses airs de femme forte. Elle l'est également, je ne dis pas le contraire, mais sa vie n'a pas toujours été facile, alors plus les coups viennent, moins elle arrive à les encaisser. Et ce qu'il s'est passé au mois d'Octobre en est la preuve. Elle pourrait recommencer. Elle n'a pas réussi la première fois, qui dit qu'elle ne réessaierait pas?

Je suis terrifié à cette pensée, c'est pourquoi je la serre un peu plus contre moi. Sa main agrippe mon bras d'une telle force que cela me fait fermer les yeux. C'est comme si elle me passait un message qui disait : "ne me laisse pas".

« Je suis là, » la rassurais-je, « plus jamais cela ne t'arrivera. Je te protègerais jusqu'au bout. C'est promis. »

Elle hoche la tête doucement, avant de se redresser pour plonger son regard dans le mien.

« J'ai–j'ai besoin d'appeler Michael, » me dit-elle lentement, « il–il devait passer il y a une heure... »

« Bien-sûr. Je vais chercher ton téléphone. » acquiesçais-je avant de lui embrasser le front doucement.

Je monte rapidement les escaliers et fronce les sourcils quand j'entre dans cette chambre qui maintenant, abrite de sombres secrets. Rose ne voudra pas dormir ici cette nuit. Ni dans ce lit. Ni dans cette pièce — ce que je comprends totalement. Heureusement qu'il reste une pièce vide à l'étage de notre maison. J'achèterais un nouveau lit s'il le faut. Je ferais tout ce qu'il faudra pour l'aider du mieux que je le pourrais.

Je redescends rapidement et me rassois à ses côtés en lui tendant son cellulaire. Elle compose le numéro de Michael puis apporte le téléphone à son oreille.

De longues secondes passent avant qu'elle n'essaie une seconde fois.

Mais toujours rien.

« Ha–Harry, » pleure t-elle, « j'ai–j'ai peur qu'il– »

« Non, non, il ne lui ait rien arrivé, » la coupais-je brusquement, « nous allons aller chez lui pour aller vérifier. Il est peut-être en train de dormir. »

Elle hoche la tête, avant que je n'essuie les larmes en dessous de ses yeux. J'aimerais l'embrasser mais je ne sais pas si elle me laisserait le faire. Et si elle avait peur de moi maintenant? Si elle avait peur de chaque mouvements, chaque touchés, ou chaque caresses que j'oserais faire sur elle?

thank you - hs. (III)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant