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« Alors comme ça, c'est officiel ? »

Mon hochement de tête le fait sourire. Il tend lentement ses bras vers moi et je m'y glisse gentiment. Ses mains font des mouvements de haut en bas dans mon dos, d'une façon très douce.

« Vous comptez partir quand ? » me demande t-il en se retirant de notre étreinte.

J'hausse les épaules, « je ne sais pas encore, peut-être dans quelques semaines. Harry a déjà une maison là bas avec tout à l'intérieur. »

« Comment ça ? »

« Au niveau des meubles, je parle » il secoue la tête de haut en bas, « il n'y a plus qu'à poser nos affaires. »

Je baisse la tête pour regarder mes chaussures contre le goudron mouillé. Mes pieds bougent l'un contre l'autre, puis contre un petit cailloux, et contre le bitume en lui même. La main de Michael se pose juste au dessus de mon coude, ce qui me fait relever les yeux vers lui. Il fronce légèrement les sourcils, puis desserre son emprise légère sur mon bras.

« Parle. »

Je lâche un petit rire étouffé.

« Quoi ? » il rit également.

« Rien, » je secoue la tête, « la façon dont tu l'as dit, ça m'a fait rire. »

« C'est mon talent, » il sourit, « mais ça n'empêche pas le fait que tu doives parler. »

« De quoi ? »

« Tu sais de quoi. »

Je soupire.

« Aller, Rose. »

« Tu sais que je n'en ai p- »

« Arrête. »

Je tourne la tête en croisant les bras contre la poitrine. Mes yeux se posent sur tout ce qu'il y a autour de moi ; les gens, les voitures, les magasins, le sol, les bancs, les trottoirs, les terrasses, les bus, et tout le reste qu'une ville peut avoir. Je connais Michael, depuis trop longtemps pour savoir comment il est et comment il me pousse à chaque fois à parler quand ça ne va pas. Il a toujours été comme ça avec moi depuis notre première rencontre. Je ne suis pas quelqu'un qui va parler par moi-même quand je ne vais pas bien. Je pense que ça s'est assez remarqué au fil du temps. Mais Michael me pousse à le faire, et il est vrai qu'il m'arrive de dire certaines choses à Harry de moi-même, sans que lui aussi ne me pousse à le faire.

« J'ai peur que ça ne serve à rien. » avouais-je, mes yeux regardant de nouveau le bitume sous mes pieds.

« Comment ça ? »

En disant ces mots, il fait plusieurs pas en ma direction,et semble vouloir continuer notre marche, alors, machinalement, mon corps le suit et nous reprenons notre balade dans les rues de Londres, remplies de personnes.

« Et bien... » j'hausse les épaules, « changer d'environnement nous fera vraiment du bien, je le sais mais je... j'ai peur qu'avec le temps je n'arrive pas à... »

Mes yeux commencent à me brûler légèrement tandis que ma vision devient floue.

Ne pleure pas en public, idiote.

« Tu vas rencontrer de nouvelles personnes, » souffle t-il, en passant sa main de nouveau de haut en bas dans mon dos, tout en marchant, « tu vas aller dans de nouveaux endroits, tu vas voir, entendre et peut-être même goûter à de nouvelles choses, j'en sais rien moi. »

Il rit.

« Mais quoiqu'il en soit, vivre à Los Angeles ne t'apportera rien d'autre que de la nouveauté. »

thank you - hs. (III)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant