Chapitre 9 : Vers de meilleurs choix

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En début de matinée, Eloise m'avait envoyé un message pour me proposer de manger entre amis. Elle avait également précisé que Saoirse était la bienvenue, mais étant donné qu'elle avait travaillé la veille et qu'elle était encore en train de dormir, je doutais de sa venue. Je verrais bien si elle se réveille à temps... Elle était encore bien plongée dans ses rêveries alors que je me changeais à ses côtés. Bien évidemment, je ne m'étais pas attardé pour la regarder durant ce sommeil, je n'avais jamais trouvé ça romantique, au contraire. Et pendant un instant, je me demandais si Anna l'avait déjà fait... La réponse était probablement affirmative, malheureusement. Je ne la connaissais que trop bien quand les souvenirs me revenaient à l'esprit...

Heureusement, je ne m'attardais pas davantage sur mes divagations quand on sonna à la porte, ce qui me surprit quelque peu. En ouvrant, je tombai sur ma mère, souriante et toujours avec ses cheveux violets.

— Maman ? Qu'est-ce que tu fais ici ? Il y a un problème ? demandai-je.

— Je suis venue pour te parler de quelque chose.

Ses paroles n'étaient pas rassurantes contrairement à son ton et à son sourire. Alors, je l'invitai à en parler dehors parce que Saoirse dormait dans ma chambre.

— Vous vous êtes remis ensemble ? demanda-t-elle alors que je fermai la porte.

— Hum... Oui, répondis-je comme si c'était étrange à dire.

Elle s'en réjouissait déjà et nous sortîmes de l'immeuble, nous dirigeant vers le parc à proximité. L'envie de fumer était assez forte, mais je me retins parce que ma mère me faisait une remarque. Elle s'inquiétait de ma santé, comme beaucoup de monde, sauf que ça n'avait qu'un effet culpabilisant. C'était idiot de croire que je n'étais pas au courant des conséquences...

— Tu n'as toujours pas trouvé un travail ? s'enquit-elle alors que nous nous assîmes sur un banc.

— Non. Je n'ai aucun diplôme, ça n'aide clairement pas...

— C'est pour ça que je voulais te proposer quelque chose. Tu as voulu être assez tôt indépendant, quitte à abandonner l'idée de faire des études, mais j'aimerais vraiment t'aider et tu ne me devras absolument rien. J'ai un peu d'argent mis de côté et je pourrais te le donner pour que tu puisses faire des études.

— Non, je ne peux pas accepter, refusai-je aussitôt. C'est ton argent.

— Tu es mon fils et je veux t'aider. Je veux que tu aies le confort et que tu ne vives pas dans l'insécurité.

Je savais qu'elle ne voulait que mon bien, c'était ce qu'elle avait toujours voulu, et surtout, elle n'espérait jamais rien en retour contrairement à mon père. Il m'avait longuement proposé une vie stable et bien plus qu'aisée, mais je n'avais pas envie de me conformer à ses stupides idéaux.

— Mais c'est trop... Je ne peux vraiment pas accepter.

— Mon choupinou... Tu as le droit d'avoir un peu de stabilité dans ta vie et c'est ce que font les parents. On doit t'assurer toutes les chances d'être heureux.

Ça me parut étrange qu'elle dise ça à voix haute, parce que bien souvent, les anecdotes de mes proches ne faisaient que me prouver le contraire. Heureusement, ma mère et Chelsey m'avaient permis d'atténuer cette dure réalité.

— Je ne pourrais jamais te rembourser, lâchai-je naïvement.

— Je t'ai déjà dit que ce n'est pas ce que j'attends de toi.

Et je ne savais plus quoi dire, mis à part un simple « merci ». Puis, sur un dernier sourire échangé, elle décida de partir, devant se rendre à son travail. Je restai quelques instants sur ce banc, encore un peu perdu. Alors, pour calmer certains de mes états d'esprit, je fumai brièvement une clope avant de rejoindre mon appartement.

Le Corbeau et la Colombe - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant