Chapitre VIII

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16h08, chambre de Laure, LA

- Rien.

Je me levai du lit. D'un grand pas décidé, je m'approchai d'Hanna. Je sentais une tension dans son regard. Malgré l'alcool, elle comprenait de quoi on discutait.

- Qu'est ce que tu as juste ici ? Dis-je en effleurant son bas ventre de mes doigts.
- Ce n'est qu'une cicatrice. Rien de plus. Répondît-elle.
- Tu t'es fais opérer ? Il y a longtemps ?
- Tu pose trop de question Laure.

Elle fronça les sourcils puis me tourna le dos. Elle traînait des pieds jusqu'à la salle de bain pour éviter de tomber. Elle y passa une bonne heure enfermé. J'avais donc travaillé sur la réunion du lendemain.

Plus tard.

Je décidai, contre son avis je suppose, de rentrer par effraction dans sa chambre. Elle allait me tuer. Je suis certaine. Tant pis ! Quit a sortir avec le diable en personne. Doucement je m'approchais de la correspondante. Elle devait dormir. J'ouvris délicatement la porte, qu'elle avait laissé ouverte ? Tant mieux. La pénombre régnait dans la pièce cependant, je décernai facilement Hannah recroquevillée sous sa couette. Je souris a la vue de cette scène à mon goût, puis j'engageai le pas vers son lit. Je me déposais doucement sur le matelas. Elle semblait toute frêle, avide d'amour. Pourquoi je ne suis pas venue plus tôt... je caressais son épaule dénudée par la couette, doucement, viens monter jusqu'au cou. Elle frémis sous cette caresse. Je ne voulais pas qu'elle m'en veuille...

- Hannah...

Elle ne répondit pas. Était elle réveillée ?

- Hannah... je suis désolée. Excuse moi. Je comprends que tu ne veuilles pas encore me parler de tout, je n'aurais pas du insister... je t'en pris...

Silence. Elle se tourna quelques temps après... elle était sur le dos, le visage vers le plafond. Elle ne me regardait pas, ses lèvres étaient tirées. Ses yeux grands ouverts.

- Hannah... je ne voulais pas te rendre si mal... ce n'est pas mon intention... absolument pas...

Hannah ne répondit rien, elle avait un don pour ne rien laisser transparaître dans ces moments là ! C'était désagréable, comme parler à un mur. Nickel !
J'approchai mes doigts de son visage, pour lui caresser lentement la joue. Ce que je fis. Elle se laissa faire. Fermant les yeux. Je sentais les larmes qui étaient venues assécher ses joues.

- Hannah...

Elle tourna la tête. Plongeant ses yeux dans les miens. Je frémis sous ce regard qui m'a tant fais chaviré. Je résistais. Elle ne me lâcha pas des yeux pendant de très longues secondes. J'adorais. Après ce long (très long) moment, elle ouvrit enfin la bouche. La voix qui résonnait était faible, sanglotante... douce.

- Je me suis faite opérer. Finit elle par dire.
- Opérer ..? De ?

Ses yeux retrouvèrent le plafond.

- C'est compliqué.
- Je peux comprendre ! Répliquais-je.
- Je sais. Répondit elle simplement.

Sans continuer la moindre discutions, elle baissa la tête vers moi, venant se réfugier dans mon cou. Cherchant la chaleur. Je la laissais venir entre mes bras, la recueillant, lui donnant tout l'amour que j'avais, que je voulais lui transmettre. Elle s'agrippa a mon t-shirt. Son souffle dans mon cou me rendait folle, c'était un mélange de douceur et de violence. Si... attirant. Je ne me lassais pas d'elle. Je la serrais de plus en plus fort.

C'est fou comme elle a put changé en si peu de temps...

Elle releva la tête, cherchant mon regard que j'abaissais à son niveau.

- Tu sais... commença-t-elle.

J'attendais la suite.

- Je ne me suis jamais attaché à personne. Je veux dire, je couchais avec des gens, comme ça, pour m'amuser...

Je la regardais, ne laissant aucune émotion transparaître. Même si une pointe de jalousie commençait à faire surface.

- Mais j'ai l'impression... qu'avec toi c'est différent. J'ai l'impression que tu me changes.
- Avant tu étais la pire des garces... répondis-je
- Je sais... je sais que je t'en ai fais baver mais...
- ...Je ne m'imaginais pas que tu te tapais trois quatre loups venus de nuls part ! Dis-je ironiquement.
- Nan... je sais ce n'était pas bien, ni pour moi ni pour eux...
- Tu m'en a fais baver oui ! Me faire travailler jusqu'à pas d'heure...
- ...Je voulais te voir plus.
- Me donner tant de dossiers à finir si vite !
- ...Je voulais te parler plus souvent.
- Et m'arracher mes journées de congés...
- ... j'ai pas d'excuse... mais... tu sais, tu m'as vraiment retourné le coeur... dès le premier jour...
- C'est dingue... jamais je n'aurais imaginé que tu me parles comme ça un jour...
- Tu as déjà eu quelqu'un dans ta vie ? Me demanda-t-elle indiscrète.
- Oui.
- Qui ?
- Tu es curieuse ?
- Non. Dit elle simplement.
- Alors jalouse ..?
- Non. Répondit elle. Juste possessive...
- J'ai eu trois partenaires sexuels.
- Qui. Dit elle les dents serrées.
- Ce n'est pas tes affaires.

Hannah attrapa sa couverture qu'elle plaqua contre sa poitrine. Elle se redressa et me fixa promptement.

- Tu ne me fais plus peur avec ce regard Hannah. Dis-je simplement.

Elle ne me lâcha pas du regard puis lâcha sa couette. Elle me regarda d'un air provocateur.

- ca me marche pas avec moi Hannah.
- Qui c'est ?
- Ca ne te regarde absolument pas.

Elle fit la moue.

-Hannah... le passé c'est le...
- passé je sais. Finit-elle et faisant volte-face. Ça m'intéresse. Je veux savoir.
-Tu es têtue.
-Non. Ce n'est pas vrais. J'essaye d'en apprendre plus sur toi. J'ai l'impression d'avoir changé en quelques jours, de m'être ouverte...
-C'est vrais. Moi je n'ai pas changé tu sais, et je ne changerais pas.
-Même pour moi ?
-Comment veux-tu que je change pour toi ?
-La question est plutôt pourquoi non ?
-Je m'en fou de la question. Je te dis que jamais tu ne me verras changer.
-Laura c'est n'importe quoi.
-Ce que tu dis n'a pas de sens ! Dis-je exaspérée.
-Quoi ?
-C'est normal de ne pas vouloir changer ! Je suis bien comme je suis, je me plais.
-Et si tu ne me plaisais pas ?

J'ouvris de grands yeux, ébahie.

-Tu te fou de ma gueule ? Si je ne te plaisais pas alors on ne serait pas là toutes les deux.
-Peut être que je le découvrirais plus tard ?
-Je sais plus quoi dire.
-Eh bien ne dis rien et retourne dans ta chambre.

Je la regardais longuement. En fait, ce comportement ne m'étonnait pas d'elle. Je choisie de ne pas surenchérir. Très bien. C'est ce que tu veux ? Ok. Bien.

-Si c'est ça que tu veux. Dis-je.

Je fis face à la porte. Et d'un pas enragé, je la franchis, claquant la porte si fort que je crus l'arrache du mur.

Dieu, fait que je ne rêve pas d'elle cette nuit.

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Un chapitre un peu long à paraître...
Je m'en excuse, je me rattraperai pour le suivant !!!

Merci d'être si nombreux à lire cette fiction 😉
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