Chapitre 12: Piétine mon cœur

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— Ai-je bien entendu ? Vous comptez nous escroquer ? le tancé-je sur un ton menaçant.

Il se gratte nerveusement la nuque, ses veines cisaillent sur sa peau sèche.

— Je, hum, nos investisseurs sont tous enregistrés dans notre registre et quand ils viennent voir les marchandises, nous le confirmons, explique-t-il, nous allons arranger ça tout de suite.

— Il vaudrait bien mieux pour vous, mon mari et moi détestons les escrocs, renchérit Michelle de son ton le plus hautain.

Elle a vite compris le jeu, un sentiment de fierté se déploie en moi.

—   Si vous voulez bien patienter, nous allons arranger ça, bredouille X.

— Vous pensez que nous avons le temps ? Nous avons des tonnes de choses à faire, insinuez-vous que notre temps ne vaille rien ? continue-t-elle.

Elle a bien compris la règle. En paraissant exécrables et trop exigeants, on fait peur à ce genre de personne. Son air méchant la rend encore plus adorable, étrange.

— Pardonnez-nous, nous nous débrouillerons, s'enquiert-il d'une voix blanche.

Nous lançons des regards noirs synchronisés puis sortons enfin de ce taudis. Nous marchons rapidement vers la voiture sous les caresses de l'air on ne peut plus pur de l'extérieur puis embarquons. Michelle soupire longuement.

— On a eu chaud, soupire-t-elle.

Je ne réponds pas, mon regard reste figé sur son visage. Je vais finir par me faire passer pour un psychopathe à ce rythme, mes yeux ont cette attraction naturelle pour le visage de Ginger. Il doit leur rappeler tellement de beaux souvenirs : l'innocence, l'insouciance mêlées à cette maturité incompréhensible qui le décorent me rappellent mon ancienne vie.

— C'était trop cool. Appelle-moi James bondette à partir de maintenant, ajoute-t-elle d'une voix suave. 

Un gloussement s'échappe de ma gorge et ramollit le peu de virilité qui m'appartenait. Le téléphone de Michelle sonne, après l'avoir pris, elle lit un message puis finit par se tourner vers moi pendant que je démarre.  

— On doit aller chercher Andrew chez une amie à sa mère, m'annonce-t-elle, enfin si ça ne te gêne pas.

Michelle a fini par m'expliquer qu'Andrew est le fils de la copine pas copine de Charly : enfin son amie avec bénéfices. J'acquiesce puis elle me montre l'adresse à laquelle je conduis. Nous avons au préalable retiré nos déguisements. Nous nous arrêtons finalement devant une maison assez grande dont la devanture est une salle de sport aux vitres sombres qui ne permettent pas de voir l'intérieur. L'insigne « The Coach » est discrètement marqué.

— Tu viens ? me demande Michelle.

J'hésite, mais finis par acquiescer. Nous marchons sur l'allée centrale, bordée par un énorme jardin. Michelle pousse la grande porte et s'introduit dans la pièce, je la suis. Une jeune femme brune se trouve à la réception, elle est assise derrière un immense comptoir en bois sur lequel sont empilés quelques documents, des objets décorateurs.

Sur les murs de la petite pièce sont posés des cadres de jeunes sportifs, spécialement des boxeurs, des ceintures, des symboles. Des cris proviennent de la salle adjacente. Elle nous sourit dès qu'elle nous voit.

— Bonjour, madame. Je suis Michelle, commence doucement Michelle de sa voix chantante.

Je reste muet et discret, car je n'ai pas besoin de jouer mon rôle ici.

— Bonjour mademoiselle ! April Boko, répond la jeune brune au teint hâlé et au corps habilement travaillé. Je me charge de l'administration de la salle, ajoute-t-elle.

Tentation en éditionWo Geschichten leben. Entdecke jetzt