13. Jeux d'esprits

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- Pas aujourd'hui, répliqua t-elle infaillible. Plus vous me ferez perdre mon temps, plus je ferai de votre déplorable vie, un enfer. Je ne suis pas plus enchantée que vous à l'idée de devoir vous supportez durant un laps de temps encore indéterminé, sans compter l'envie irrépressible que j'ai d'écraser mon poing sur votre visage pour ce que vous avez fait à New-York mais sachez que plus vous résisterez et plus ce sera long.

- De quel droit osez-vous me parler ainsi.

- Vous n'êtes pas mon dieu, ni mon roi, ni même mon patron. Maintenant mettons de côté la haine mutuelle que nous avons l'un pour l'autre et achevons cette mission au plus vite. Je repars chez moi et vous, vous restez moisir ici. En me tuant vous ne ferez qu'aggraver votre cas, croyez-moi.

Il ne répondit guère.

- Votre frère pense que vous n'êtes pas une cause perdue, alors si il vous reste ne serait-ce que la moindre once de sympathie à son égard, vous vous prêterez au jeu et éviterez de me menacer à tout bout de champ !

L'homme continua d'observer la jeune femme avec dédain, n'écoutant que le moitié de ses mots. Voyant bien qu'il ne céderait pas si facilement, la jeune femme mit sa rancœur de côté et fît un premier pas vers lui.

- Si vous vouliez savoir ce que c'était, vous n'aviez qu'à demander, dit-elle d'un ton plus calme.

Dans un élan surhumain d'extrême confiance elle se retourna, dos au dieu de la malice et de la fourberie elle écarta la tresse et ôta légèrement le col de sa tenue pour lui montrer l'inhibiteur. Toujours de son air impassible, il avança, et contempla l'objet technologique avec ignorance.

- Mes pouvoirs sont contrôlés par cet objet, avoua t-elle en se replaçant face à l'homme.

- C'est presque pathétique. Pourquoi ne pas les laisser vous contrôler eux-mêmes?

- Car ils me tueraient.

- Vous gâchez un énorme potentiel. Vous ne savez même pas de quoi vous êtes capable, murmura l'homme presque impressionné.

- Parce que vous, vous le savez ? La thermokinésie n'est pas mon seul pouvoir.

Il continuait de l'écouter attentivement, tournant tout autour d'elle tel un prédateur autour de sa proie.

- Je décèle effectivement autre chose. Quelque chose de destructeur qui brûle en vous, quelque chose dont vous avez peur.

Elle baissa le regard.

- Montrez moi, ordonna t-il.

Le regard de la jeune femme se mit à briller d'une vive lueur, un petit sourire démoniaque ce dessina sur son visage habituellement doux et avenant. Enchantée par la proposition du dieu elle s'avança vers lui et lui saisit fermement le poignet.

- Souvenez vous, murmura t-elle. Souvenez vous que c'est vous qui me l'avez ordonné.

À sa grande surprise, il ne rétorqua pas. Bien trop curieux de découvrir l'origine de la puissante aura qui émanait d'elle. La plupart des hommes désirent le pouvoir comme un ornement dont on se pare sans s'en servir, pour le dieu cette soif de pouvoir était bien différente, elle brûlait en lui tel un feu grégeois que rien ne pourrait éteindre ni même dissiper.
La jeune femme remonta la manche de l'armure Asgardienne et posa avec une délicatesse involontaire sa main tout autour du poignet de l'homme. Elle tressaillit et sursauta légèrement au contact de la peau froide, presque glaciale du géant des glaces qu'il était. Il la contempla avec un air interrogateur. Elle fît abstraction et se concentra de nouveau.
Elle ferma les yeux, comme à son habitude, ce qui lui permettait de visualiser mentalement la composition émotionnelle du corps de l'homme. Alors apparue la vive lueur verdâtre représentant les sentiments les plus néfastes tel que la colère l'agressivité, la vengeance et la frustration. L'ardente couleur inondait tout son être, le dieu avait bien choisit sa couleur favorite. Même les émotions les plus banales telle que la joie et l'affection étaient toutes étrangement liées à un sentiment de colère. Thalia ne se laissa pas décourager pour autant, elle extorqua d'une simple pensée les mauvaises émotions et les détourna en un sentiment de paix et de sérénité. Elle voulut en détourner encore plus mais la nature de l'homme revint au galop et toute la colère et le mépris réapparurent aussi vite.

Loki retira violemment son bras. Il détourna le regard, ses yeux dans le vide, son esprit perdu dans ses pensées. Il ne bougeait plus, il ne parlait plus. Thalia quand à elle rouvrit les yeux lentement et contempla avec satisfaction que l'inhibiteur fonctionnait encore mieux que ce qu'elle avait espéré, car malgré l'effort et l'acharnement dont elle avait fait preuve, elle ne ressentait pas le moindre signe de faiblesse. Elle recula de quelques pas et observa le dieu silencieux. Il releva lentement la tête et l'observa d'un air impassible.

- Vous ne changerez jamais celui que je suis, misérable.

La jeune femme ne prit pas la peine de répondre.

- Est-ce donc là votre grande mission ? demanda t-il narquoisement. Tout ceci est pathétique et grotesque, et si mon frère est aussi bête pour s'imaginer que vous, simple vermine Midgardienne, allez me changer grâce à quelques tours de passe-passe que vous ne semblez maîtriser et qui vous effraient, alors c'est qu'il est encore plus stupide que ce que je croyais, cracha t-il impétueux.
Comment avez-vous pu penser que vous étiez puissante, que vous étiez supérieur au point de pouvoir métamorphoser un dieu tel que moi ! Je suis le dieu du mensonge, de la malice, de la fourberie et cela depuis des millénaires, et vous pensez pouvoir changer qui je suis ? Rentrez sur votre méprisable et insignifiante planète, pesta t-il exacerbé.

- Très bien.

Elle fît signe au garde de la faire sortir puis disparut laissant derrière elle le dieu furibond.
Les dernières paroles de l'homme résonnèrent dans sa tête tandis qu'elle marchait à vive allure en dehors du palais, elle avait besoin d'air, d'air pur. Elle parcourut les verts jardins à la hâte et regagna le pont arc-en-ciel. Un douce brise vint enfin lui caresser le visage, elle s'arrêta, profitant de l'air frais et de la chaleur extérieure. Les vagues vinrent s'écraser aux pieds du pont infini. Thalia se pencha au dessus de l'eau, elle y contempla son reflet durant de longues secondes sans en connaître la raison, puis, telle une force invisible elle sauta dans l'immensité de l'océan.

Agent Thalia Connor | AvengersWhere stories live. Discover now