31. - Églantine

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        « J'ai décidé d'être heureux parce que c'est bon pour la santé. » -Voltaire


(J'arrête de mettre des titres car je suis assez rébarbative comme fille (: )



« Est-ce que, cette fois-ci, vous pourriez répondre à mes questions ? Demandais-je en croisant les bras sur ma poitrine, comme une enfant qui boude. »

La dernière fois, je m'étais faite insultée de faible et de je-ne-sais-quoi, alors naturellement je n'avais pas vraiment envie de retenter l'expérience. Mais je suis convaincue que je ne suis pas au courant de tout, alors autant avoir des réponses maintenant que tout le monde semble calme.

« Attends que le médecin soit parti, bébé. M'intima Harry dans l'oreille, me faisant comprendre que ce dernier n'étant sûrement pas au courant pour eux.

- Je vous pose le traitement dont je vous ai parlé tout à l'heure, sur la table de chevet. »

Je hochai la tête et regardai cet homme nous saluer et fermer la porte derrière lui. Juste avant qu'il ne soit entièrement dehors, il nous informa que ma sortie était prévue pour ce soir, mais que j'avais tout le temps nécessaire pour me préparer. Une fois qu'il fut sorti, je vis tous les gars souffler, prendre une chaise et s'asseoir autour de mon lit, à part Harry qui vint sur le lit et m'installer entre ses jambes. Ses mains allèrent instinctivement vers mon ventre et le réchauffèrent, me gelant sur place. Je ne voulais pas de cet enfant. Je n'étais pas assez stable dans ma vie pour en avoir un et l'élever. Tous les cinq ne semblent pas mesurer l'impact qu'aurait un bébé dans ma vie. Pour eux, il s'agit simplement de sauver leur espèce, puis lorsque tout cela sera réglé, ils retourneront à leur vie d'avant, tandis que moi, j'aurai un enfant à charge. Je savais aussi, ou en tout cas je sentais, que Harry n'en voulait pas un réellement. D'ailleurs, je lui en parlerai et essayerai de le convaincre lorsque nous rentrerons à la maison.

« - Quelles questions as-tu ? Me demanda Liam en souriant, je lui rendis.

- Déjà, racontez-moi toute l'histoire de votre espèce. Je n'en sais que très peu et-

- Tu n'as besoin de la connaître pour mettre bas à ce gosse. Cracha Louis, fidèle à lui-même.

- Je ne suis pas un animal, rhabille-toi. Sifflais-je en lui donnant un regard noir, auquel il répondit par un haussement des sourcils.

- Pas un animal, dis-tu ? Eh bien, si tu veux une partie de notre histoire, vous les 'femmes', vous n'êtes que des femelles pour nous, rien de plus rien de moins. On a des stades physiques et émotionnels à passer lorsque l'on a trouvé son âme-sœur, comme toi avec Harry. Il y a la folie en tout premier, puis le besoin, la tristesse puis le sexe. Cette dernière étape est une chose pour laquelle, vous, femelles, appuya-t-il, êtes très utiles. Pour le reste, vous n'êtes que problème.

- Je ne-

- En fait, le problème actuel est que les humains ont renversé notre suprématie. Ils ont détruit notre race qui, avant, était riche de population. Maintenant, les humains se reproduisent tellement vite que nous, démons, nous peinons à suivre. Me coupa Liam.

- Pourquoi ? Interrogeais-je en fronçant des sourcils.

- Parce que nous ne pouvons pas nous reproduire.

- Mais-

- Mais un humain et un démon, apparemment, cela fonctionne. Me coupa-t-il une seconde fois.

- Qu'apporterait mon bébé en venant au Monde ?

- Des emmerdes. Répondit le mécheux, simplement, avec une once de désinvolte.

- Louis. Gronda Harry en caressant mon ventre encore plat, me calmant doucement.

- Il serait la concrétisation d'un pacte entre une humaine et un démon.

- Et c'est tout ? Rien de plus ne se produirait ? Dès qu'il naît, tout est réglé ? Demandais-je, faisant crisper les mouvements du bouclé.

- Non, il devra être-

- Li- Commença Harry.

- Des emmerdes, quoi. Le coupa rapidement Louis, et je sentis mon âme-sœur se détendre. »

Lui et le garçon aux yeux bleus échangèrent un regard avant qu'ils ne se focalisent sur moi, me rendant nerveuse. Harry me repoussa de sur lui, me faisant froncer des sourcils, et se mit debout, entraînant les autres à faire pareil.

« Prépare-toi, nous partons. Me dit-il de manière monotone, me faisant encore plus froncer des sourcils. »

Qu'est-ce qui n'allait pas chez lui ? Ils marchèrent tous vers la porte mais au moment où Harry allait sortir, je l'appelais. Il pivota vers moi et me regarda, sans aucune émotion sur le visage. J'étais complètement confuse.

« Peux-tu, hum, rester s'il te plait ? Demandais-je en baissant la tête. »

Il opine simplement et ferma la porte, s'approchant du lit. Il posa ses deux mains sur le bord solide du lit et me scruta intensément, réveillant une chaleur consommant mon ventre.

« - Que se passe-t-il, Harry ?

- Comment ça ? Fit-il en fronçant des sourcils, ses magnifiques iris plongées dans les miennes.

- Tu as changé de comportement en une fraction de seconde, quelque chose ne va pas ?

- Non, rien. Maintenant, habille-toi. »

Il se redressa et s'avança de nouveau vers la porte d'entrée. Je soupirai et sortis du lit. Mes pieds ne soutinrent pas mon poids et je manquai de tomber lourdement sur le sol, mais deux bras me retinrent.

« Regarde ce que tu fais, bon sang. Tu ne risques plus seulement ta vie. Cracha-t-il, me faisant monter les larmes aux yeux. »

Ses iris se mirent à examiner ma région basse, comme pour voir si je n'avais rien causé au bébé, qui n'en était même pas encore un. Je fronçai des sourcils et reniflai, attirant indirectement son attention.

« Je n'en veux pas, Harry... Je ne veux pas de ce bébé. Je ne suis pas prête, et toi non plus. Soufflais-je en baissant la tête sur mes jambes pendantes dans le vide tandis que j'étais assise sur le matelas. »

Quand nos regards se croisèrent, je ne déviais pas le mien, mais lui, si. Il le reposa sur mon ventre et souleva la chemise d'hôpital et le caressa doucement, d'un toucher léger. Je frissonnai mais repliai le tissu à sa place, le faisant froncer des sourcils.

« - Qu'est-ce que tu fais ? Me demanda-t-il, épiant le moindre de mes faits et gestes, tandis que je me levai et m'avançai vers la salle d'eau à ma droite.

- Je vais prendre une douche.

- Non, tu reviens ici. Siffla-t-il en me tirant brusquement vers l'arrière, me faisant heurter le lit. »

Je lâchai un couinement de surprise avant de ressentir une sorte d'élancement au niveau du mollet. Je grimaçai et allais pour le regarder, mais il ne m'en laissa pas le temps. Sa main vint marquer ma peau au fer rouge, ses iris froids toujours dans les miennes. Ma tête tourna sur le côté dû à l'impact et à la force du mouvement, et j'eus soudainement un goût métallique dans la bouche. Je l'ouvris de surprise et écarquillai les yeux. Je n'en revenais pas, il venait de lever la main sur moi. Il venait de me frapper comme il me frappait au début. Je ne pensais pas que nous puissions retourner à cette époque-là, époque où il me traitait comme la pire des dernières. Les larmes montèrent et je dus pincer mes lèvres pour les retenir. Levant la tête, je le vis en train de me fixer, impassible. Aucune émotion ne flottait sur son visage, même pas de la culpabilité ou de la tristesse, rien. Il se moquait du fait qu'il venait de me blesser.

Je saisis la chance de m'extirper de cette folle situation lorsqu'il approcha sa tête comme pour m'embrasser. Ce petit moment d'égarement va lui coûter cher. Je levai mon genou et heurtai violemment sa partie, le faisant se plier brusquement vers l'avant. Je me mis alors rapidement debout, faisant attention à ce qu'il ne puisse pas me rattraper, et courus à la salle de bain. Une fois enfermée à l'intérieur, je me laissai aller à mes larmes.

Mais que venait-il se produire, bordel ?

Shenanigans -HSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant