22. - Églantine

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        « L'homme veut être le premier amour de la femme, alors que la femme veut être le dernier amour de l'homme. » -Oscar Wilde



<<Summer Paradise – Simple Plan feat. Sean Paul.>>


A la fin de l'oral, je rejoignis mes amis à la cafétéria, et bien évidemment Harry était là. Au début, je me sens irritée qu'il se soit si facilement entendu avec mes proches. Je veux dire, c'est comme si ma vie n'avait plus aucun secret pour lui et que je n'avais plus de jardin privé. Bien qu'il soit mon âme-sœur, je n'allais certainement pas refouler ma liberté pour lui. Mon corps voulait peut-être s'emboiter avec le sien, mais rien de plus pouvait en être tiré. Je dépendais autant de lui qu'il dépendait de moi, ce qui veut dire que nous ne sommes rien. Ce n'est pas parce que leur soi-disant 'race' connaît une âme-sœur et doit vivre à travers elle que je vais me limiter à cela toute ma vie. Je n'allais certainement pas éprouver des sentiments pour quelqu'un qui m'a autant mal traité dès le départ. Nous ne nous connaissions même pas à l'époque !

Pourrions-nous devenir sexfriend ? Le désir qui m'éprend à chaque fois qu'il est proche de moi est si puissant que je suis sûre d'être tombée amoureuse de ses formes et ses coups de reins. Ses mains sont si grandes qu'elles atteignent le moindre recoin de mon corps suppliant pour ses caresses. J'aurai pu avoir honte de m'être emportée la dernière fois – le matin où j'avais guidé ses doigts vers ma partie inférieure – mais s'il y a bien une chose qu'il s'était efforcé de me faire comprendre qu'aucune de mes envies n'était à retenir. Il m'avait murmuré que j'avais un corps magnifique et que c'était avec plaisir qu'il prendrait soin de moi.

Cette idée me rendit soudainement légère. Un sourire s'installa sur mes lèvres alors que mes longs cheveux bruns flottaient au-dessus de mes épaules. J'étais heureuse en ce moment, je n'en connaissais même pas la raison. Peut-être les hormones. J'avançai alors à pas légers et courus directement sur ma meilleure amie. Elle rigola tandis que j'entourai mes bras autour d'elle et lui déposai un baiser sur la joue. De l'agitation se fit sentir parmi la bande alors que soudain, deux mains se posèrent sur mes hanches et me levèrent en l'air. J'eus un hoquet de surpris. Qui est-ce qui me portait comme ça ? Je voulais baisser la tête mais je sentais que j'allais tomber si je le faisais. Alors, je laissai les deux mains me maintenir dans les airs, et rigolai. Puis brutalement, elles me lâchèrent et mon dos heurta quelque chose de dure. Un cri m'échappa tandis que deux bras s'enroulèrent autour de ma taille et qu'une voix pesta derrière moi. Mes idées n'étaient plus vraiment en place, m'empêchant de prendre pleinement conscience de la situation.

« Ne pose plus tes mains sur elle, compris ? Fit une voix rauque, mon ventre étant pris en otage comme dans un étau. »

Un court silence prit place dans la bande, bien que la cafétéria soit assez bruyante à elle-même.

« Calme mec, c'est seulement ma sœur de cœur. Répondit une autre voix plus douce en levant les mains au-dessus de sa tête. »

Mes idées redevinrent claires et c'est alors que je captais enfin ce qu'il venait de se passer. Venait-il réellement de m'arracher des bras de Matt ? Mes yeux se levèrent vers le concerné et j'y vis une sorte de tristesse. Je m'avançai et voulus le prendre dans mes bras, mais l'emprise qu'Harry exerçait sur mon torse m'en empêcha.

Dégage tes mains de là, ou je te jure que mon talon va bientôt te saluer.

Mon humeur venait littéralement de dégringoler. Jamais, ô grand jamais, je ne laisserai mon frère de cœur dans cette attitude parce que le garçon derrière moi se croit tout permis.

Tu n'oserai-

J'allais pour appliquer ma parole mais ses mains vinrent se poser sur mon bas-ventre et une soudaine chaleur me brûla les entrailles. Un couinement sortit d'entre mes lèvres, ma douleur restant invisible pour les autres, tandis que ses lèvres se baissèrent vers mon oreille gauche. A l'aide de son nez, il déplaça quelques mèches de mes cheveux et respira dans mon cou. Me yeux se levant vers les gens autour de nous, je remarquai Sophie sourire tendrement et les autres s'être remis à discuter. Matt avait disparu au comptoir, sûrement pour prendre nos commandes, et Bethany me fusillait du regard. Qu'est-ce qu'elle veut, elle ?

Shenanigans -HSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant