Despote {Tome 1 : La Nomination}

Prologue

La pièce était plongée dans la pénombre. La seule lueur provenait d'une vielle bougie dont les ombres des flammes dansaient sur les murs fissurés.
Quatre personnes étaient présentes. Têtes baissées, elles étaient toutes recouvertes d'une capuche qui masquaient leurs visages. Pourtant, elles se connaissaient toutes.
Le silence était oppressant.
Un homme s'avança. Il était petit, si bien qu'on aurait pu le confondre avec un enfant.
- Tout le monde est arrivé ? Bien, nous pouvons commencer.
Tous prirent place au centre, à une table ronde que la moisissure avait déjà commencé à manger. L'homme trapu continua :
- Vous le savez sans doute, ils ont disparu ce matin. Mes espions m'ont rapporté qu'ils se dirigeaient vers Oxombre.
Une silhouette, celle d'une femme sans doute, se leva brusquement et frappa la table de son poing. Surpris, l'homme sursauta et failli tomber à la renverse.
- Vous nous aviez affirmé que la situation était sous contrôle, siffla la voix féminine, d'après vos "espions", ils n'étaient pas censés aller s'entrainer ailleurs ! Vous n'êtes qu'un con, Valar. Et croyiez moi, lorsqu'elle reviendra, elle ne sera plus la jeune fille faible que vous avez vu hier soir. Je l'ai senti, cette fille a un énorme potentielle contrairement à vos apprentis !
- Vous insinuez qu'elle va devenir plus forte que moi ?, pesta une autre personne qui venait de se lever.
La femme se tourna vers son interlocutrice.
- Oui, tu m'as bien comprise Kalinda, répondit-elle avec un mépris non dissimulé.
L'air devint électrique.
Un homme, assis à côté de la dénommée Kalinda lui ordonna d'une voix calme mais forte :
- Rassied-toi. Si je t'ai autorisé à m'accompagner, ce n'est pas pour que tu me fasses honte ! Tu parles que si je t'y autorise.
La jeune fille cracha avec dédain au pied de celle qui venait de l'insulter puis finit par obéir. La femme, qui venait de se faire interrompre, ignora la jeune et reprit :
- Lorsqu'Arcadem jugera qu'elle sera assez forte pour déjouer nos pièges, ils reviendront. La fille sera dangereuse. Il faut l'éliminer avant.
L'homme trapu, Valar s'exclama alors :
- Mais pourquoi ne le tuons nous pas en même temps que son apprentie ? C'est lui dont il faut se méfier le plus après tout.
-Triple idiot !, cria la femme. Vous ne comprenez donc pas que même tous ensemble contre lui, il nous tuerait tous les yeux bandés. Et même si par un moyen miraculeux, nous arriverions à l'éliminer, le Conseil se douterait de quel...

Quelqu'un frappa à la porte. Tout le monde se figea. La femme fit signe aux autres de ne pas bouger. Elle s'approcha silencieusement de la porte. Si un garde avait surpris leur petite réunion, ils étaient foutus. Elle tira d'un geste professionnel son poignard de sa ceinture. Elle ouvrit brusquement la porte. En découvrant qui se tenait devant elle, elle hocqueta de surprise :

- Vous ? Mais que faites vous là ?

-Sachez que vous n'etes pas les seuls à vouloir leur mort.

- Mais... pourquoi ?

- Nous avons tous nos raisons.

Sans en dévoiler plus, le nouveau venu vint prendre place à la table, sous quelques regards ébahis. Il demanda :

-Comment allons nous procéder ?

-Nous n'avions pas prévu qu'ils partiraient et cela dérange nos plans au plus haut point. C'est maintenant impossible d'atteindre la fille, dit-elle en lancant un regard haineux à Valar.

Ce dernier répondit à cette provocation d'un air hautain :

- Je vous avait dit que tout est sous contrôle. J'ai envoyé 5 de mes meilleurs hommes de main à la recherche de la fille pour la tuer.

La femme éclata d'un rire aiguë . Pour elle, la situation était vraiment comique.

- Pourquoi rigolez vous ainsi ?, lui demanda l'homme vexé de ne pas être pris au sérieux.

La femme redevint impassible :

-Valar, vos hommes sont des hommes morts.