1. Les Enfers...

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Les Enfers... C'était donc ici qu'il se trouvait. C'était noir, c'était terrifiant, c'était ténébreux, c'était impressionnant, c'était... Les Enfers ! Il ne souhaitait qu'une seule chose. Partir. Partir d'ici aussi vite qu'il le pouvait. Mais il y avait un petit hic... Son corps n'était plus. Bon, à vrai dire son corps était légèrement en charpie avant qu'il ne meurt mais là, avec la chaleur de la lave, il devait être encore plus abîmé. Il n'avait donc d'autre choix que de rester. Même si il faut l'avouer, la femme avec la mantille ne garantissait pas un bon accueil. Tout comme le maître des Enfers au demeurant. Comment pouvait-il être en vie alors que tout ceux en bas était mort ? Lorsque le vivant posa les yeux sur lui, Nicolas riva ses yeux vers le chemin qu'il empruntait. Tous, devant lui, avançaient au même rythme, d'un pas lent. D'un pas qui donne envie de bousculer tout le monde et de crier pour avancer plus vite. Mais s'ils avançaient de cette manière, ça devait être pour une bonne raison ! Qu'est-ce qui se trouvait à la fin du chemin ? Allaient-ils mourir de nouveau ? Allaient-ils souffrir ? A cette pensée, Nicolas déglutit. Mais rien ne coulait dans sa gorge. Seulement l'air chaud qui émanait de la lave qui coulait loin en dessous d'eux. Le Styx n'émettait aucun vent frais. Aucun vent qui aurait pu le rafraîchir. Il épongea imaginairement son front car il avait chaud. Dans les mythes, on dit que les fantômes ne peuvent rien ressentir lorsqu'on est mort mais lui, il avait chaud. Drôle de sensation alors qu'on est mort. On devrait penser à la façon dont on est décédé, aux proches qu'on a laissés derrière nous, à la vie future qu'on ne connaîtra jamais. Mais non, Nicolas pensait à la sensation de chaleur qui l'étouffait. Et c'était tout bonnement très désagréable. Il devait contacter Lizzie pour lui donner de ses nouvelles, lui montrer qu'il était mort sans être mort. Enfin il devait expliquer autrement mais il était sûr qu'elle comprendrait.

Alors qu'il suivait les personnes mortes, il vit un chemin avec des escaliers à sa droite. Dans sa tête, un « DING » se fit entendre, et il se demanda si la sortie des Enfers étaient de ce côté. N'hésitant pas une seconde de plus, il regarda autour de lui au cas où il y avait un gardien –il y en a toujours un dans les châteaux forts imprenables – il fit un pas à droite, s'écartant ainsi des autres. Il s'empressa de monter quelques marches lorsqu'il entendit un essoufflement derrière lui. Il se retourna, prêt à frapper celui qui le suivait, lorsqu'il s'arrêta. Il avait reconnu le fantôme avec les chaînes aux mains.

- Pourquoi me suivez-vous ?

- Je vous ai vu partir et je me demandais ce que vous faisiez, répondit le fantôme. Je suis Jacques, j'habitais en France. Que faites-vous ?

- Je me promène monsieur Jacques de France.

- Dans les Enfers ?

- C'est un endroit tout à fait agréable et je pense que visiter les lieux me permettra de mieux vivre cette période de ma vie !

- De votre mort vous voulez dire... Maugréa le fantôme.

- Je vous propose quelque chose monsieur Jacques. Vous, vous retournez sur le chemin avec tous les autres et moi je continue ma petite exploration et je vous rejoindrai après.

Nicolas dit cela en tournant le fantôme vers le bas. Après avoir fait cela, il se dirigea d'un pas décidé, vers le haut des escaliers. Arrivé au bout, il fut surpris de ne pas être essoufflé. En revanche, ce n'était pas la même chose pour le gars derrière lui.

- Je vous ai dit de ne pas me suivre, pesta Nicolas.

- Je vous propose quelque chose. Je vous suis et je ne révèle pas à l'Ange de la Mort que vous êtes allé dans cet endroit qui est strictement interdit.

- Je feindrai l'ignorance.

- Vous n'avez pas vu tous les morceaux de bois indiquant que c'était int...

Il fut coupé par un hurlement aigu qui leur fit mettre leurs mains fantomatiques sur leurs oreilles. Une ombre noire passa devant eux et ils se calèrent aussi fort qu'ils purent contre le mur de pierre pour ne pas se faire remarquer. Quelque chose de blanc suivit cette ombre noire. Nicolas ouvrit grand les yeux en voyant un visage sur un corps avec des plaies béantes. Même si du sang ne s'écoulait pas des blessures, voir la peau se retrousser à cause de la plaie donna envie à Nicolas de vomir. Il mit la main sur sa bouche, la nausée l'envahissant.

- Vous ne pouvez pas vomir. J'ai déjà essayé mais... Comment dire... Vous êtes mort.

Nicolas jeta un regard noir vers le pauvre fantôme qui baissa les yeux d'un air gêné. Après avoir pesé le pour et le contre, notre ami déclara :

- J'accepte que vous veniez avec moi Jacques de France mais vous ne devrez faire aucun bruit.

- Oui monsieur.

- Pas un éternuement.

- Oui monsieur.

- Pas un souffle.

- Oui monsieur.

          - Vous allez dire oui monsieur à la fin de toutes mes phrases ?

- Oui mons...

- Très bien merci. Je pense que cela ira. Nous y allons ?

Nicolas regretta aussitôt d'avoir posé cette question car son ami le fantôme répondit par un « oui monsieur ». Si seulement les morts pouvaient mourir une deuxième fois. Il aurait bien étranglé cet homme.
Soudain, il entendit une voix grave venant d'une pièce tout prêt des escaliers qu'ils avaient montés.

- Azraël. Nous devons passer à l'acte. Nos amis sont-ils prêts ?

Un souffle se fit entendre. Nicolas essaya de distinguer ce que l'Ange disait mais il ne put rien comprendre. Il se tourna vers son compagnon mais il le percuta. Jacques s'était collé à lui et s'était penché en avant pour mieux entendre ce qui se passait. D'un geste, il lui fit comprendre de ne plus le coller, de ne plus lui faire peur comme ça et d'être plus discret. Alors qu'ils se disputaient, ou plus précisément alors que Nicolas mimait des gestes, furieux, le maître des Enfers continua sa discussion :

- Bien, alors ouvre les portails. Nous devons rendre une petite visite à nos chers amis vivants. Margaret aura peut-être échoué, mais nous, nous vaincrons ! Pas de quartiers Azraël ! Je veux que ces Enfers soient remplis. Va !

L'Ange de la Mort partit tandis que le maître rit en pensant à son plan machiavélique. Lorsqu'il s'assura de ne plus être vu par son sbire, il prit une peinture cachée dans un tiroir et caressa lentement le visage qui s'affichait.
Nicolas, après avoir entendu ce qui s'était échangé, descendit aussi rapidement qu'il put les marches.

- Que faites-vous donc ? Demanda Jacques en le suivant.

- Il faut que j'aille prévenir Elizabeth et Darcy.

- Qui ?

- Des amis qui courent un grand danger.

Il courut en sens inverse de la marche des fantômes pour suivre l'Ange qui s'apprêtait à sortir des Enfers. Soudain, la femme avec la mantille noire disparut et Nicolas jura de l'avoir perdue. Alors qu'il se lamentait et se demandait comment il allait pouvoir prévenir ses amis, une grande lumière blanche l'enveloppa et il fut aspiré en dehors de cet endroit sombre et sans lumière.

 Alors qu'il se lamentait et se demandait comment il allait pouvoir prévenir ses amis, une grande lumière blanche l'enveloppa et il fut aspiré en dehors de cet endroit sombre et sans lumière

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Au Cœur des Enfers ~ Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant