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5. plan / k.trapp

-Bon, déjà, ramène ton propre pot de confiture de fraises, sérieusement, comme ça, elle ne pourra pas encore te reprendre là-dessus, lança Alphonse, et Trapp, qui était assis en face de lui, sortit son téléphone pour noter. Je rêve où tu prends des notes, là ?

-Bien sûr que oui ! Je veux faire les choses bien.

Julian éclata de rire à côté, et Alphonse ne put s'empêcher de le suivre.

-Vous êtes vraiment des amis indignes, moi j'ai besoin de votre aide, et vous vous moquez de moi ! Vous savez vraiment pas ce que c'est, de voir son âme sœur en colère contre vous alors que vous ne vous connaissez même pas.

-C'est bon, t'as noté ? se moqua Alphonse, et Kevin hocha la tête.

-Noté. Ensuite ?

-Tu ne réclames pas un croissant, Julian ajouta, et le gardien de but Français hocha la tête.

-Il a raison. Tu la fermes et tu manges ce qu'on te donne.

-Mais à quoi va me servir la confiture alors ? Je mets la confiture dans le croissant.

-C'est un truc d'Allemand, ou... ? demanda Alphonse, et Julian fit la moue.

-Dégoûtant. On fait pas ça en Allemagne.

-Okay, donc c'est juste Kevin qui est chelou. Tant pis, tu n'utiliseras pas ta confiture. Mais au moins, tu ne l'énerveras pas d'avantage.

-Très bien, Kevin marmonna, tapant toujours sur son téléphone. Quoi d'autre ?

-Tu lui parles en privé pour t'excuser, déclara Alphonse, et Kevin haussa un sourcil.

-Tu abuses un peu, là. J'ai pas tué son chat, non plus.

-Tu veux qu'elle te pardonne, oui ou merde ?

-Il n'y a pas vraiment d'endroit « privé » pour parler dans un avion, fit remarquer Julian, et Alphonse réfléchit.

-Les toilettes ?

-Bien sûr, quelle bonne idée, je fais quoi, je lui prends la main et je l'emmène aux toilettes sans rien dire ? Tu crois pas qu'elle va légèrement se faire des films ?

Julian hocha vivement la tête, ayant un soudain grand intérêt pour cette conversation.

-Elle va se faire des films. Ne l'emmène pas aux toilettes, dans des douches, ou quelque chose. Et ne prend pas sa main.

Kevin se tourna vers Alphonse, qui haussa les épaules.

-Julian a l'air de vachement s'y connaître sur le sujet, je lui laisse la parole, il sourit narquoisement, et le milieu de terrain rougit.

-Ju, tu...Kevin fronça les sourcils, essayant de croiser son regard.

-Quoi ? Non. Non.

-Tu ne sais même pas ce que j'allais te demander.

-La réponse est forcément non.

-D'accord, répondit Kevin d'un ton qui indiquait que la conversation était loin d'être terminée. Donc, pas les toilettes. Il n'y a aucun autre endroit privé.

-Oh, je sais ! s'exclama Julian. Avant que tout le monde rentre. Ou après que tout le monde sort. Sorte ?

-Sorte, Alphonse hocha la tête. C'est une bonne idée. Comme ça, tu peux lui offrir le truc que tu vas lui acheter.

-Le truc que je vais lui acheter ? Quel truc ?

-Bah je sais pas, à toi de nous le dire, Kevin. T'as pas l'impression qu'on fait tout le travail, là ? Personne ne m'a aidé à pécho Marrion, moi.

-Une bague ?

-Oh mon Dieu, soupira Alphonse, et Julian secoua la tête, désemparé. Non, pas une bague, sombre abruti, tu la connais à peine !

-Je vais quand même pas lui acheter du chocolat, on n'est pas dans un film de M6, là, râla Kevin.

-Des fleurs, c'est bien, des fleurs, proposa Julian, et Alphonse hocha la tête.

-Je rêve, depuis tout à l'heure tu me contredis mais t'es toujours d'accord avec Julian !

-J'y peux rien si Julian a des meilleures idées que toi. T'as noté les fleurs ?

-Oui oui, Kevin marmonna. Donc, je ramène de la confiture, je mange un truc que j'aime pas et je lui offre des fleurs. Comment je passe les contrôles avec mon bouquet, au juste ?

-T'es Kevin Trapp, on est le Paris Saint-Germain, tu crois quand même pas qu'ils vont chipoter avec ça. Sinon, tu leur dis, je sais pas moi, que tu dois l'offrir à ton âme sœur.

-Pourquoi tu fais sonner ça comme un mensonge alors c'est complètement la vérité ? Kevin plissa les yeux.

-Parce que je t'imaginais leur dire que ton âme sœur c'est Emery, Alphonse lança avec un petit sourire en coin, et Julian éclata de rire.

-Euh, ouais, on fera ça qu'en cas de crise majeure. Vous fermez tous les deux vos bouches, hein ? Je m'inquiète pas pour Julian, il sera trop occupé à admirer Presnel, mais je parle de toi, Alphonse.

-J'admire pas Presnel. C'est Presnel qui m'admire, rétorqua Julian, et Kevin rit.

-Et moi, je dirais rien. Je préfère te regarder te ridiculiser, c'est beaucoup mieux, Alphonse haussa les épaules.

-Bandes d'amis indignes. Je sais même pas pourquoi je vous parle encore.

-Parce que tu as besoin de nous, Julian lui fit remarquer.

-Et de nos précieux conseils, ajouta Alphonse.

-Ouais. Vous avez de la chance, Kevin plissa les yeux.

-J'appellerais pas ça une chance, Alphonse fit la moue, et Kevin lui fit un doigt d'honneur.

Alphonse et Julian aimaient beaucoup trop se moquer de lui, mais au moins, il avait un plan d'attaque.

Il ne restait plus qu'à le mettre en place.

(Publié le 21.04.18)