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Deux putains d'semaines sans nouvelles. J'comprends même pas comment Valentin peut être aussi peu inquiet bordel. D'après c'que j'ai compris il étaient pas mal potes l'année dernière, et puis Cyril est parti au milieu d'l'année, revenant 1 mois plus tard sans explications. J'pense que c'est pour ça qu'Val s'en tape un peu. D'façon ils ont plus l'air très proche. Mais moi, il m'manque. Ce soir on va r'prendre le train pour c'maudit internat. J'espère qu'Cyril reviendra. Ou pourra au moins m'contacter. J'ai peur pour lui merde. J'arrête pas d'm'imaginer les pires scénarios, ça m'fait chier. Et s'il revenait plus jamais ?..

J'ai toujours cette putain d'inquiétude. J'me suis trop attaché à lui pour qu'il m'abandonne. J'veux plus être seul. J'veux plus être détruit. J'ai besoin d'lui.

Dans l'train avec Val' on s'parle pas vraiment. J'jette un coup d'œil à son tel et j'vois qu'il échange des messages bourrés d'coeurs et suintant l'amour niais. J'devrais être content, p't'être même trouver ça mignon. Mais ça m'dégoute juste. Si y avait pas eu Cyril, j'serai sûrement tout seul. Et ça m'aurait encore bouffé.

J'repose mon regard sur l'paysage défilant à grande allure. J'arrive pas à décider si j'trouve ça beau. J'me sens vide. On arrive dans un quart d'heure.

J'me fait fouiller à l'entrée mais ils trouveront rien, l'seul truc que j'ai encore c'sont les clopes et l'briquet d'l'autre. J'me souviens même plus pourquoi. Sont obligés d'me les laisser d'toute façon. J'ai pas vraiment dormi, j'suis épuisé. J'me dirige par automatisme vers la fenêtre de la chambre pour l'ouvrir. Toujours l'même paysage. J'vois pas pourquoi ça aurait changé d'toute façon. Putain.

J'finis par m'laisser tomber sur mon matelas. J'ai du m'assoupir.

J'rouvre les yeux et les laisse vagabonder dans la pièce en m'asseyant. J'finis par voir les affaires de Val sur l'lit à ma droite et m'lève. J'sais pas où il est.

J'm'en branle un peu. Au moins, j'ai pas d'soucis à m'faire avec lui. J'imagine.

Il m'semble que Cyril m'avait donné un crack pour la porte de sa chambre. J'me fait chier, j'suis seul, j'ai rien à perdre.

Si ça marche, j'pourrai mener mes théories tranquille.

J'me retrouve comme un con devant sa porte, trifouillant la serrure du mieux qu'je peux mais cette conasse à eu l'air de décider qu'elle ne me laisserait pas entrer.

J'soupire en m'sentant vraiment con.

« Je peux t'aider ? »

Merde, cette voix. J'ai même pas besoin d'me retourner pour savoir à qui elle appartient. Quel enculé. J'réprime un sourire de soulagement avant d'me tourner vivement vers lui, une faible boule au ventre. C'connard se tient devant moi, son éternel sourire moqueur aux lèvres. Il a pas vraiment changé, toujours aussi beau, si c'n'est qu'il à l'air plus fatigué et qu'des cernes plus apparentes qu'avant trônent sous ses yeux malicieux. Mon cœur rate un battement, p't'être même deux. Il tambourine contre ma poitrine. C'est quoi c'sentiment ? J'réfléchis même pas et ni un ni deux j'me plante devant lui et l'attire par le col de son hoodie d'putain d'sataniste pour l'embrasser rageusement. J'ai eu c'besoin irrépressible d'avoir ses lèvres contre les miennes pendant deux putain d'semaines. J'fais passer toute ma frustration et mon inquiétude de ces derniers temps à travers mes lèvres et j'jubile lorsque j'entends un gémissement d'surprise étouffé. Il n'met pas longtemps à répondre à mes avances et m'attirant contre lui, posant une main sur le bas d'mon dos. Nos langues s'rencontrent aisément, brutalement, et j'me sens presque revivre. C'comme si cet enfoiré avait remis d'l'oxygène dans mes pauvres poumons juste avec un baiser. J'me rends compte que toute la tension qu'j'avais accumulée malgré moi s'estompe en même temps qu'le reste et qu'ça m'fait un bien fou. On finit par s'séparer et j'me perds honteusement dans les yeux auxquels j'pensais jour et nuit.

SuperMixem - L'inconnu de ma classeWhere stories live. Discover now