(02.03 - 03.03) "

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Maxime

J'me retrouve à courir dans la nuit à la poursuite de c'roux qu'a presque tué la putain d'directrice et j'désespère. J'veux vraiment des explications. Pis j'arrête pas d'm'inquièter à son sujet là. J'stresse. J'sais pas comment il réagit à c'genre de choses moi ! J'le connaissait à peine y a même pas un mois. Putain.

J'm'arrête deux minutes à l'entrée du skatepark, j'suis encore essoufflé . J'me sens tellement inutile, merde. J'espère qu'il est là ce con.

J'me décide à entrer et l'visualise directement, j'pousse un soupir de soulagement en m'dirigeant vers lui mais l'inquiétude m'retords les entrailles aussitôt.

Il a vraiment pas l'air bien. Plus junkie qu'ça tumeurs. J'crois qu'il avale un genre de cachet mais j'suis trop loin d'lui pour en être certain.

J'le détaille en m'approchant, il est adossé au mur d'bois pourri par l'mauvais temps, prenant apparemment d'grandes bouffées d'fumée cancéreuse. Plus j'm'approche et plus j'remarque qu'il à un air douloureusement triste et qu'il tremble. Putain d'directrice.

J'marche jusqu'à arriver à sa hauteur, me calant en face d'lui, contre le pilier branlant. J'suis disposé à attendre l'temps qu'il faudra pour qu'il parle. J'en deviens même compatissant, c'est pathétique. Pourtant j'peux pas m'en empêcher. J'veux juste qu'il aille mieux. Ça m'tue.

D'ailleurs, il à l'air d'avoir fini, peut-être enclin à parler. J'le regarde ouvrir et fermer la bouche, triturant nerveusement les manches de sa veste un peu trop grande, ça m'fait faiblement sourire.

« Prends ton temps... »

J'me surprend à avoir une voix douce et certainement tendre.

Il me sourit faiblement en retour, hochant énergiquement la tête, surement pour s'donner du courage avant d'me d'mander d'sa voix rocailleuse avec son foutu accent du nord :

« On... Peut bouger ? J'veux voir les étoiles.. »

J'ris doucement mais j'remarque qu'il à les yeux rouges et j'me demande sincèrement si c'est à cause d'la drogue.

J'me redresse et m'approche d'lui pour le suivre vers la p'tite clairière. Nos mains s'frôlent puis finissent par s'lier et j'caresse sa main d'mon pouce. Sûrement pour l'rassurer. Sûrement pour m'rassurer aussi. En attendant ça démêle le nœud dans mon estomac et j'me sens bien. Alors j'le lâche pas pendant qu'on marche et c'est presque à contre cœur que j'laisse nos mains s'détacher pour nous asseoir dans l'herbe fraîche. C'est vrai qu'd'ici on peut voir les étoiles. C'en s'rait presque magnifique si on voyait pas les bâtisses de l'internat un peu plus loin. C'est l'seul endroit un peu élevé d'ce trou paumé. A côté d'la p'tite clairière. Ça m'fait penser à Val'. On aimait bien aller ici avant qu'il s'trouve une meuf. Mais ça m'dérange pas plus que ça. Alors c'est qu'ça doit être ok pour moi. A peu près.

Mon attention s'reporte sur mon roux et j'note qu'ses yeux brillent pas du même éclat quand il est triste. J'aime pas ça alors j'me rapproche d'lui pour qu'y ai un contact physique. C'est c'que ma mère m'aurait surement conseillé d'faire. Elle disait souvent qu'les gens tristes étaient seuls. Cyril était seul. Maintenant j'suis là. Alors p't'être qu'un peu d'contacts physique ça l'aiderait ?

J'le sens poser sa tête sur mon épaule et j'le laisse faire. Bizarrement, ça m'fais du bien. Il frissonne encore, j'espère juste qu'il à pas trop froid.

« Elle... Elle avait pas l'droit... »

Sa voix n'est qu'un murmure. Un murmure si triste. Si seul.

J'sais pas trop quoi dire alors j'passe simplement mon bras autour d'ses épaules pour l'rapprocher d'moi. Il doit comprendre l'message puisqu'il niche sa tête dans mon cou. C'est là que j'sens de fines gouttes rouler sur mon cou nu pour aller s'nicher dans l'creux d'ma clavicule. Ça m'fait doucement frissonner mais ça m'rend surtout triste d'savoir qu'il pleure. Son corps est pris de spasmes et j'déduis qu'il sanglote. Aucun bruit n'franchis la barrière de ses lèvres mais j'sais qu'il évacue sa douleur par l'eau salée roulant sur ses joues. Et moi comme un con, tout c'que j'trouve à dire d'une voix éteinte c'est un p'tit : « Merde,Cyril... » Et j'sens les gouttes redoubler. Donc j'le serre encore plus contre moi, j'crois que j'caresse tendrement ses cheveux un peu trop long pour lui et j'sens sa main s'glisser dans la mienne.

J'sais pas combien d'temps on reste comme ça, mais j'crois qu'ça l'console. Alors ça m'rassure, dans une certaine mesure. J'sais pas trop quoi faire à part l'serrer contre moi et attendre qu'il s'calme. J'ai bien une p'tite idée, mais j'sais pas vraiment si c'est approprié, d'toute façon. J'arrive pas à réfléchir correctement et ça m'frustre.

Ses pleurs finissent par tarir et il relève la tête, essuyant ses joues avec sa manche. Il r'ssemble à un gosse et ça m'attendrit. Sa voix enrouée finit par m'tirer d'ma rêverie.

« Désolé...
- T'es capable de t'excuser toi ? »

J'ris doucement et j'vois un p'tit sourire v'nir illuminer son beau visage. J'me rends alors compte que j'donnerai tout pour qu'son sourire n's'éteigne plus jamais.

(1/2)

Note

J'espère que ça vous plaît toujours. J'ai ajouté la musique, j'avais oublié de la mettre déso. Toujours Lil Peep, je l'aime encore fort, j'espère que vous aimez aussi.

SuperMixem - L'inconnu de ma classeWhere stories live. Discover now