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Maxime

« Max, je... J'veux qu'tu m'écoutes bien attentivement ok ? C'est ton droit d'me croire ou non mais... j'vais t'expliquer deux trois trucs sur c'bahut d'merde... »

J'hoche doucement la tête en m'apprêtant à être attentif. Il passe une main dans ses cheveux avant d'remettre son bonnet gris délavé et d'respirer un grand coup.

« J'sais qu'toi, t'es arrivé qu'en début d'année, mais est ce que t'sais pourquoi t'es là au moins ? »

J'le regarde sans savoir quoi répondre, j'me suis jamais trop posé la question, j'ai simplement cru c'qu'on m'a dit. J'dois être naïf. Comme il attend une réponse j'la lui donne.

« J'suppose qu'c'est parce que j'ai fait l'con, dans mon ancien lycée... »

Il ricane doucement tandis que j'me pose encore un tas d'questions.

« Qui t'as dit ça... ? Tes parents ? La directrice ? »

J'réfléchis quelques instants en m'remémorant leurs paroles.

« Les deux, pourquoi ? »

Il m'fixe avec une lueur dans l'regard qu'j'arrive pas à identifier, ça m'dérange alors j'baisse les yeux. Son regard ambré m'brûle encore quelques secondes avant d'se détourner sur la voûte céleste.

« Ça mentionnait des troubles psychologiques, hein ? »

J'le regarde avec des yeux ronds sous l'coup d'la surprise.

« Pardon ?
- Dans l'rapport. J'veux dire, c'était écrit, non ? »

J'soupire en revoyant mon connard de père me lire de sa voix déglinguée les raisons d'ma venue ici. J'secoue la tête. Plus d'souvenirs. J'me racle la gorge avant d'parler d'une p'tite voix.

« Folie, dépression, schizophrénie.

- Et... tu t'crois schizophrène... ou fou, Maxime ?

- Non. »

Ma réponse a été tellement catégorique que j'me suis surpris moi même. Mais après tout, c'était simplement la vérité.J'me crois pas schizo, ni fou d'ailleurs. C'pas parce qu'j'ai eu un écart que j'dois m'faire interner. J'suppose.

Il a un faible rire que j'qualifie d'mignon puis ils'tourne vers moi et plonge son regard dans l'mien, c'qui à pour effet d'me faire rougir. Fait chier.

« J'suis désolé qu't'ai à supporter cette merde pendant toute une année. Au moins, après, tu pourras t'barrer.
- Pas toi ? Réplique-je un peu trop vite.
- J'pense pas nan, pas vraiment... »

Il baisse la tête et comme par réflexe j'prends doucement son menton entre mon pouce et mon index pour la faire s'relever. Il a un faible sourire et ça m'rends un peu plus heureux, alors j'le lui rends et laisse retomber ma main sur sa jambe.

« J'essaierai... J'ai pas vraiment d'avenir,dehors... J'ai pas vraiment d'chez moi...»

Il soupire un grand coup en replongeant son regard dans l'ciel, j'me rends compte qu'il doit être vachement tard. Ou vachement tôt.

J'cogite sur ses dernières paroles en m'disant qu'moi non plus, j'ai pas vraiment d'avenir ou d'chez moi. J'veux vraiment apprendre à l'connaître. P't'être qu'en l'connaissant, j'pourrai mettre des mots sur mon attirance pour lui ?

« C'est qu'une prison pour les gens comme moi... M'enfin, c'est toujours moins pire qu'le Centre... »

C'est à c'moment que j'me rappelle la mention d'ce fameux Centre quelques heures plus tôt.

« C'est quoi l'Centre, au juste ? »

Il n'quitte pas le ciel des yeux en m'répondant évasivement.

« Crois moi, tu veux pas savoir... »

J'souris doucement.

« Figure toi que si...
- Une autre fois, ok ? » Me répond-t-il en s'allongeant doucement dans l'herbe quelque peu humide. J'm'allonge à ses côtés en aquiescant.

J'sais pas combien d'temps on passe de temps allongés comme ça, on s'parle pas vraiment mais j'me sens bien. J'pense que j'entamais ma nuit quand il à commencé à doucement bouger. J'crois qu'il s'est accroupi, moi j'devais avoir les yeux clos. Et là j'ai senti quelque chose de doux. J'y avais d'jà goûté. Ses lèvres.C'était doux et léger. Alors j'ai pas vraiment hésité et j'l'ai faiblement attiré contre moi en passant mes bras sur sa nuque pour approfondir l'baiser. J'me sentais presque planer et c'était franchement bien. P't'être que y a bel et bien un truc avec cet imbécile roux. P't'être que quelque chose s'est remis en marche.L'amour ?

J'ai senti nos lèvres s'détacher alors j'lui ai murmuré d'faibles mots, j'ai pas cherché à comprendre, j'en voulais plus.

« Cyril... Encore un peu... »

J'lai senti sourire contre mes lèvres et represser les siennes contre celles-ci. C'était encore plus tendre c'te fois-ci. J'pensais presque plus à rien quand il est r'parti dans la nuit noire. J'avais eu des salauds d'papillons dans l'ventre pendant qu'on s'embrassait. Il m'avait susurré un « Bonne nuit beau brun... ». J'avais même entendu l'sourire dans sa voix. Putain.

J'ai du m'endormir.

Note

Merci beaucoup pour tout vos retours positifs sur le dernier chapitre, ça m'a vraiment fait plaisir <3

SuperMixem - L'inconnu de ma classeWhere stories live. Discover now