Chapitre 2 - Imprudence

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Iseult vit quelques chevaux avec leurs cavaliers galoper vers les forêts et Iseult en les apercevant de loin se demanda si le prince Lucas en faisait partie.

Depuis qu'elle l'avait vu, elle s'était sentie différente.

Peut-être parce qu'il n'était pas comme les autres. Peut-être ressentait-il la même chose qu'Iseult : il n'est peut-être pas le prince que tout le monde voit de lui.

Il est bien héritier et puissant comme son père mais aime-t-il vraiment sa vie ?

Iseult chassa tout le trouble qui venait peu à peu gagner son esprit. Lucas pouvait très bien être comme tous les autres.

Perdue dans ses pensées, elle se mit à marcher au hasard dans la forêt, écoutant le murmure du vent et des feuilles des arbres.

Tout à coup, sans qu'elle ne s'en rende compte, le ciel s'obscurcit et le vent souffla plus fort.

La pluie s'abattit bientôt sur les campagnes et la jeune fille qui ne s'attendait pas à ce soudain changement de temps se trouva bien vite ennuyée ; elle n'était pas bien couverte et était assez loin du château maintenant.

Elle fit donc demi-tour et rentra au château le plus vite possible. En passant, elle ne vit plus les chevaux et leur cavalier.

Les herbes des prés s'agitaient de gauche à droite à cause du vent et les feuilles des arbres se bousculaient, se chevauchaient.

Iseult aperçut bientôt le drapeau rouge du donjon du château.

Arrivée à la porte du domaine, elle était déjà complètement trempée. Ouvrant la porte, elle se laissa tomber contre le mur de l'entrée ; elle était fatiguée.

Une domestique la retrouva :

- Princesse Iseult, mais vous êtes trempée, votre oncle vous cherchait et ne vous trouvait pas dans toute la maison. Je le préviens tout de suite.

La jeune dame aida Iseult à se relever et appela sa gouvernante :

- Rose ! Venez vite.

Lorsqu'elle arriva elle emmena Iseult dans sa chambre et s'occupa d'elle. La jeune domestique vint trouver le seigneur de Castille et lui informa que la princesse Iseult était revenue d'une promenade complètement trempée.

- Trempée ?

- Elle était effondrée et fatiguée.

Le seigneur de Castille se dirigea d'un pas rapide vers la grande fenêtre et vit la pluie tomber en trombe.

- Iseult est très fragile de santé et doit être surement malade à l'heure qu'il est.

Il donna ses ordres à la domestique pour pouvoir soigner sa nièce le mieux possible.

Une fois la jeune femme partie, le seigneur s'assit et réfléchit. Lui aussi était las. Il aimait trop sa nièce pour pouvoir la voir malade.

Il se souvenait encore d'une simple grippe qu'elle avait eu étant jeune mais qui avait presque failli emporter la jeune princesse pour toujours lorsque celle-ci était encore avec ses parents.

Depuis leur mort, son oncle avait désiré l'avoir près de lui pour s'en occuper le mieux possible.

Mais maintenant il voyait qu'il n'avait pas été assez bon envers elle. La jeune fille aimait la nature, le calme et c'était normale pour elle de sortir de la maison comme cela.

« Elle n'aime pas être enfermée, mais j'aurais dû faire attention » pensa le seigneur...



Iseult s'était endormie dans sa chambre. Les domestiques s'étaient chargées de laver ses habits et de s'occuper d'elle.

Le médecin du village était venu et son diagnostic était tombé : une pneumonie.

C'était quelque chose d'assez sérieux et le docteur avait bien dit qu'il faudrait s'en occuper le plus possible de peur que ça n'empire encore plus.

Le seigneur de Castille venait voir sa nièce de temps en temps dans la journée.

Le soir, Iseult pu être autorisée à se lever pour manger. Descendant tranquillement les marches, soutenue par sa gouvernante, elle se sentait à peine mieux.

Son oncle ne la quittait pas des yeux et s'assurait qu'elle allait bien. Iseult regarda autour d'elle et fut surprise de ne pas voir sa cousine.

- Où est Adriana ? questionna-t-elle à son oncle.

Celui-ci regarda aussi la grande table de tout le long, secoua la tête ; il paraissait surpris.

- Elle ne m'a rien dit. Je n'en ai pas la moindre idée.

Il appela un serviteur et lui posa aussi la question.

- Elle est sortie tout à l'heure mais elle ne m'a rien dit. Elle a laissé un mot à sa gouvernante, expliqua le serviteur.

Celle-ci, une fois appelée, arriva aussitôt et prévint le seigneur que la jeune fille était sortie il y avait quelques minutes en compagnie d'un jeune homme et que tout deux allaient manger chez le père.

Le seigneur était assez surpris et irrité. Il aimait beaucoup sa fille mais souvent elle se prenait des libertés sans lui demander un avis et jamais il ne pouvait la rappeler.

Le caractère trop vif d'Adriana l'emportait parfois beaucoup plus loin que le comportement d'une princesse ne le permettait.

Iseult quant à elle se rappela son entretien avec sa cousine avant qu'elle ne parte. Peut-être Adriana tenait à être très belle avec sa nouvelle robe pour aller dîner avec le jeune homme.

Elle se rappela aussi que sa cousine lui avait promis la belle robe rouge ce soir.

Dès la fin du repas, Iseult se leva car elle était déjà fatiguée.

- Je demanderai à Adriana de passer te voir demain matin pour voir comment tu vas, promit son oncle.

Iseult le remercia et retourna dans sa chambre se reposer espérant trouver sur son lit la belle robe, comme l'avait dit Adriana.

Hélas, lorsque la jeune fille arriva, il n'y avait pas de robe sur son lit. La jeune fille se força à se dire que sa cousine l'avait peut-être oublié...



Ce fut une des premières fois le lendemain, qu'Iseult attendit impatiemment la visite de sa cousine.

Elle avait besoin de réconfort. Son oncle était trop chargé par les affaires du royaume.

Elle savait qu'il était très bon et compréhensif mais Adriana était différente, pensait la jeune fille. Elle n'était pas aussi débordée...

Il y eut la visite du médecin, celle des domestiques, de Rose sa gouvernante... mais pas d'Adriana. Iseult en fut déçue.


Dans l'après-midi, la jeune fille reçut pourtant un magnifique bouquet de fleurs.

Une fois seule, elle lut la carte qui l'accompagnait :

« Princesse Iseult,

J'ai appris par mon père qui est venu rendre visite à votre oncle que vous étiez malade. Je le regrette et vous souhaite du repos et un rétablissement complet.

Avec toute ma sympathie,

Signé : le prince Lucas d'Aragon. »

Iseult releva la tête de la carte.

- Le prince Lucas ?

Elle n'arrivait pas à le réaliser. Il se souciait d'elle, elle qui n'était pas comme les autres, malade, fragile...

Elle regarda les fleurs qui accompagnaient la carte. C'était un mélange de primevères, de tulipes jaunes, rouges et oranges et quelques roses blanches.

Le soir, même si Adriana n'était pas venue la voir, Iseult était déjà réconfortée. Elle garda la carte pour elle dans un tiroir et se mit à rêver...

Les Bâtisseurs d'Empires - Tome 1Where stories live. Discover now