Chapitre 2 - Imprudence

51 10 7
                                    

Le lendemain, Iseult n'était pas du tout réveillée. Toute la nuit elle avait rêvé de mondes enchantés et magiques.

La jeune fille avait été ravie d'avoir vu tellement de choses de la journée.

Assise devant son piano, elle se remémorait les bons moments qu'elle avait passés en compagnie de sa cousine, de son oncle.

Tant de choses l'avait fascinée, des choses que jamais elle n'aurait pu voir dans ses rêves. Les flambeaux, les cerceaux lumineux et le feu d'artifice restait dans sa mémoire comme des lumières colorées.

Et le jeune prince Lucas... que devait-elle en penser ? Elle ne savait pas trop. Il lui avait appris tellement de choses sur l'histoire des royaumes, les unions, les divisions... Peut-être deviendraient-ils très amis ?

Perdue dans ses pensées, Iseult se laissa aller par la musique du beau piano. Sa cousine fit alors irruption dans la pièce et Iseult en sursauta presque. Adriana portait une nouvelle robe de satin rouge qu'Iseult n'avait jamais vue auparavant.

- Alors, qu'en penses-tu ? demanda Adriana.

- De ta robe ?

- Oui, elle vient d'être terminée par le couturier mais je la trouve trop légère. Tu sais mieux me donner un avis que Père. Lui, il dira toujours que c'est magnifique.

Iseult s'était levée de la chaise de devant le piano et s'approcha de sa cousine. Ce n'était pas la première fois qu'elle lui donnait un avis concernant ses vêtements.

C'était une robe assez fine que portait Adriana. Elle était très longue et retombait très bas sur le devant et les côtés, de longues manches, un col très ouvert serré sur le devant par des nœuds croisés en argent.

En la voyant, Iseult fut presque envieuse. C'était très rare que la jeune fille demandait des robes aux couturières du château sauf pour des occasions spéciales et quoi qu'elle reçût, elle ne demandait pas l'avie des autres.

- Je trouve ta robe vraiment magnifique ! s'exclama Iseult le pensant vraiment.

- Tu crois ? Mais je trouve que le rouge ne me va pas bien. Je vais demander à la refaire en bleue. Mais si tu aimes celle-là, je te la donne.

- C'est vrai ?

Iseult en fut ravie. La robe était vraiment splendide. Elle admira le beau tissu rouge et remercia sa cousine.

- Je vais tout de suite demander aux couturières de la refaire. Tu trouveras celle-ci dans ta chambre ce soir.

Et Adriana repartit aussi vite qu'elle était entrée. Iseult se remit à son piano et entonna une mélodie qui lui était venue à l'esprit juste à l'instant.

La jeune fille se surprit à regarder dehors : le temps n'était pas merveilleux mais il avait l'air de faire bon.

Abandonnant son piano, elle sortit du château et se dirigea vers les prairies et les forêts qui ne se trouvaient pas très loin du domaine.

La jeune fille respira l'air encore frais du matin puis admira le paysage : De là où elle était, elle voyait tout !

Le château de Castille se dressait fièrement la colline au-dessus de la mer. Les vagues s'abattaient sur les rochers de la falaise, laissant des traces d'écume et d'algues qui disparaissait progressivement.

En ce début de printemps, les prairies environnantes étaient fleuries et l'herbe des prés était très verte.

Le village juste en bas de la colline était très animé. Elle regarda le ciel : il était plutôt gris et sombre. Un pâle rayon de soleil perçait mais aucun oiseau ne chantait.

Les Bâtisseurs d'Empires - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant