Green

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Je me sentais si vide. Je sentais le monde si vide, dépouillé de son cœur, il se meurt peu à peu.



- AS-TU SEULEMENT UN COEUR ? criais-je désemparée.



J'avais retrouvé espoir, j'avais trouvé une étincelle puis on me l'a soufflée. Si frêle, sans même un coup de vent, elle s'est éteinte.



Voilà l'effet que me faisait la disparition soudaine du soleil. J'avais l'impression que l'on m'avais enlevé la partie la plus importante de mon corps. Mon âme, mes poumons, mon cœur ? Je ne pense plus, je ne respire plus, le sang ne coule plus dans mes veines.



Je me laissai tomber sur le sol lourdement. J'aurais aimé ne pas être acceuillis par le matelas que formaient les pétales et les feuilles mais plutôt par des épines. Elles m'auraient déchirées autant que je le suis de l'intérieur. Je sais qu'elles m'auraient ramenées à la triste réalité de ta disparition, m'auraient fait descendre de ce nuage de coton si fragile où je me cloître depuis ta mort, auraient brisées mes propres mensonges mais m'auraient aussi ramenée à la véritable raison de ce voyage.



Mais ce ne sont pas des épines qui se sont matérialisées dans mon dos, c'était quelque chose de plus fin et plus doux. Je laissai ma tête basculer vers l'arrière pour rencontrer...des brins d'herbes. Ils étaient là, je le savais, ils chatouillaient mes joues et le parfum du printemps flottait autour de moi.



Ne résitant pas à la tentation, j'écartai d'une main les pétales ainsi que les feuilles pour permettre à ma joue de toucher le gazon. D'ici je pouvais observer l'océan multicolore qui s'étendais devant moi. Des touches vertes apparaissaient par endroit, là où le rouge et le orange n'étaient pas présents.



J'aurais aimé voir du vert à perte de vue, le sentir, le toucher.



J'aurais aimé voir plus de vert nature. Celui qui pare le monde dès la fin du dégel. Celui des légumes qui nous fait tellement de bien mais qu'on haïe par dessus tout. Celui du printemps, de la vie qui reprend.



J'aurais aimé voir plus de vert grenouille. Celui qui envahi les marais à la première pluie. Celui qui nous fait sursauter à chaque croassement. Celui de la reinette de l'aquarium au fond de la classe de bio.



J'aurais aimé voir plus de vert citron. Celui qui parfume toutes nos soirées sans qu'on le sache. Celui amer dont le goût reste dans la bouche pendant des heures. Celui des cocktails sirotés en terasse dès que le soleil pointe le bout de son nez.



J'aurais aimé voir plus de vert Saint Patrick. Celui des Leprechauns, ces petites farceurs. Celui de notre cher drapeau irlandais brandi fièrement dans les rues de Dublin. Celui du trèfle à quatre feuilles que je rêve encore de trouver.



Mais surtout j'aurais aimé voir plus de vert Noam. Celui avec lequel tu te peinturlurais pour aller supporter ton équipe préférée. Celui de ton cutter, avec lequel tu t'es fais si mal. Celui de la couronne de lierre que tu m'avais fabriqué pour que je sois une déesse celte lors du carnaval.



Sais-tu qu'hier nous sommes passés au printemps ? Et que Saint Patrick's Day était samedi dernier ?



Il m'a semblé que les lutins nous avait quittés, la fête manquait de joie.


Comme un monde sans toi.


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Image : pixaby
Vidéo : Greenlight de Lorde

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Bonsoir ! Heureux d'être au printemps ?

Moi, comme Azalée, je cherche le soleil pour illuminer ma vie.

Alors cette partie ? J'aurais voulue la sortir pour le printemps mais mon correcteur automatique m'a laché donc je suis à ma 50ème relecture et aux 100ème mot cherché dans le dictionnaire.

Sinon que pensez vous de cette partie ?

Des sentiments d'Azalée ?

Avez-vous trouvé le lien entre la musique et le chapitre ? J'ai été gentille cette fois. Personnellement j'adore cette musique ! Et Lorde en tant qu'artiste est géniale.

Voilà je vous dis à bientôt et n'hésitez pas à commenter, cela fait tellement plaisir. Même si c'est pour dire que vous n'aimez pas !

RainbowWhere stories live. Discover now