Orange

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Je crois que je m'étais endormie. Le moment où j'avais fermé les yeux me paraissait loin et mes membres étaient engourdis. Doucement, j'entrouvris les paupières. Il me semblait que rien n’avait changé, le ciel était toujours aussi blanc et, sous moi, je sentais encore la texture moelleuse des pétales.

Pourtant quand je voulus me relever, le tapis qui recouvrait le sol craqua. Cela était étrange, je n'avais jamais entendu des pétales craquer. Lentement, je fis glisser mon regard vers la terre qui était recouverte de feuilles mortes.

Comment était-ce possible ? Il n'y en avait aucune sur moi, elles n'avaient pas pu tomber du ciel ! De plus, d'après ce que je voyais il n'y avait pas d'arbres ou buissons à l'horizon. Le vent les aurait-il transportés ? En tout cas, je ne sentais même pas l'ombre d'une brise.

En me tournant sur le côté, je passai ma main à travers ces cadavres de la nature. Après avoir fouillée à l'intérieur, je la ressortis tenant, triomphante, un pétale de rose. On aurait dit que les feuilles orangées s'étaient simplement déposées sur les pétales.

Émerveillée, j'en pris une poignée pour la lancer dans les airs. Elles retombèrent lentement telles des plumes quittant leurs propriétaires, se détachant du ciel pour rejoindre les mortels.

Je repris une poignée puis une autre et des dizaines, des centaines, des milliers l'accompagnèrent.

En me reculant je ris doucement, j'avais l'impression de retomber en enfance. Je ne me serai jamais lassée de ce spectacle. C'était tellement reposant de voir incessamment tomber ces petits bouts d'arbres, de toutes les nuances d'oranges possibles.

Je revoyais l'orange de l'automne. Celui-là même des feuilles mortes. Celui qui accompagne nos trajets et nous fait nous extasier à chaque pas. Celui que l'on déteste également, ne sachant quelles surprises il nous cache sous son tapis.

Je revoyais l'orange du feu. Celui qui crépitait dans la cheminée de ta grand-mère. Celui de la bougie qui tient toujours compagnie aux âmes égarées. Celui ravageur qui décime des forêts entières.

Je revoyais l'orange du crépuscule. Celui qui se joint au soleil quand celui-ci sombre dans l'océan. Celui que l'on contemple par tous les temps assis sur le rebord de sa fenêtre. Celui qui est notre dernière lueur d'espoir avant que l'on se perde dans l'obscurité.

Je revoyais l'orange d'une citrouille. Celle que l'on creuse et décore pour Halloween. Celle de la légende de Jack O'lantern. Celle que marraine la bonne fée utilise pour changer Cendrillon en princesse.

Mais surtout je revoyais toi dans ces nuances orange.
L'orange Noam. Celui du ragoût de la cantine que l'on détestait tant. Celui de la carotte que l'on mangeait, chaque année, au lieu d'en faire un nez pour notre bonhomme de neige. Celui qui t'a fait promettre assis sur un potiron que tu ferais de moi ta princesse.

Je sais que tu as toujours haï l'automne. Pour toi, cette saison signifiait juste que notre monde était éphémère et que tout retournait à la Terre très rapidement. Tu disais  :
"Une vie vaut-elle le coup d'être vécue si l'on entend le glas sonner au loin ? C'est si triste de se sentir prisonnier du temps qu'il nous reste."

Non, décidément, une vie sans espoir ne vaut pas la peine.
Comme une vie sans toi.

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Source  :
Image  : Pixaby
Vidéo  : "California Dreamin' " repris par Sia

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Bonsoir ! Ou plutôt bonjour vu l'heure ! Comment allez-vous ?

Alors cette partie ?
Je vais être honnête, je ne pensais pas publier aujourd'hui mais j'ai finie une histoire et j'étais déprimée après 😅😂 Dooonnnc j'ai écris pour combler le vide.
( Cette histoire c'est Creep de JustZaza, aller la lire elle est trop bien !)

Sinon le lien entre le chapitre et la musique ? J'ai fait plus dur que la dernière fois ! Quelqu'un a trouvé ?

Et que pensez-vous cette musique ? Elle est trop belle je trouve, autant que la première version.
Que je laisse là si vous voulez  :

Voilà, j'espère que ça vous a plu, j'attends avec impatience vos commentaires !

RainbowWhere stories live. Discover now