Chapitre quatorze

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- Oh ! La vache ! Me plaignais-je en ouvrant les yeux. Pourquoi j'ai autant bu hier ?

Matteo, à mes côtés, rigola. Le son de son rire me réchauffa le cœur.

- Tu as passé une bonne soirée au moins ? Me dit-il d'une voix incroyablement sexy et encore enrouée par le sommeil.

- Oui, c'était génial ! Dis-je en repensant à la veille.

- Alors on s'en fou de la gueule de boit. Rigola-t-il.

- Parle pour toi. Grognai-je.

Matteo m'attira à lui et la chaleur de son corps calma mes nausées. Je calais ma tête sur son torse et profitais de la douce mélodie produite par les battements de son cœurs. Tout en repensant à la soirée de la veille. "La fête de fin de guerre" ! Il a y environ cent ans, notre pays c'est battu pour sa liberté et depuis chaque année nous fêtons notre liberté. C'est comme le 14 juillet dans un autre pays du monde, où le 4 juillet pour un autre. 

- Je crois que je n'ai jamais vécu un lendemain de fête de fin de guerre aussi dur. Arrête de te moquer. Dis-je faussement vexée.

- Désolé princesse, mais ici c'est comme ça tous les ans. Je ne sais pas comment c'est chez toi, mais nous ici on fête réellement la fin de la guerre.

- Tait-toi, tu me donne mal au crâne. Rigolai-je.

Il rigola également et quitta le lit, pendant que moi je me rendormis.

***

- Debout mon cœur. Me chuchotât Matteo à l'oreille.

J'ouvris les yeux doucement, en bien meilleure forme que le matin.

- Il est quelle heure ? Demandai-je en baillant, tout en me redressant dans le lit.

- Seize heures. M'indiqua-t-il. Désolé de te réveiller, mais a une opération ce soir.

- C'est vrai. Tu as bien fais et puis ça va beaucoup mieux. Dis-je en me levant. Je vais prendre une douche rapidement et on pourra aller à la maison.

- Oui, on a tous rendez-vous là-bas à dix huit heures, donc tu as le temps de manger un truc aussi.

- Super ! Dis-je joyeusement pour cacher mon appréhension pour ce soir.

***

- Nan, mais sérieux. Où tu mets tout ce que tu mange ? Me taquina Matteo, alors que j'engouffrai ma quatrième gaufre.

- Bah, j'ai faim ! Me défendis-je. Et puis, vu tout le sport que tu me fais faire. Et je ne parle pas que des entraînements. Ajoutai-je avec un clin d'œil.

- Alors prends des forces, parce que je n'en ai pas fini avec toi. Rigola-t-il. Je vais prendre une douche et après on y va.

- Ça marche.

***

Sur la moto, pour rejoindre les autres, à la maison, je me refis le plan dans la tête, tout en me répétant que tout allait bien se passer. Sauf que depuis que je suis debout, j'ai un mauvais pressentiment pour ce soir. Un je ne sais quoi, que je n'arrive pas à m'ôter de la tête. Pourtant, je ne veux pas en parler à Matteo, je ne voudrais pas nous porter la poisse, n'y même le faire douter. Alors je garde mes doutes, surement futile, dans ma propre tête et tente de faire le vide pour me concentrer. Je dois être à fond. Même si ce soir, normalement, rien ne peux arriver il faut rester sur ses gardes. Il n'est pas question de trafic, de transfère, de bagarre ou autre ce soir. Nous allons visiter un nouveau labo clandestin de méthamphétamine qui vient « d'ouvrir » en ville. Matteo, ne va que parler affaire, mais comme nous ne connaissons pas le type, nous y allons en force.

***

Cos, coupa le contact alors que nous venions de nous gager devant un immense bâtiment, genre hangar, loin de tout et de tout le monde. Il n'y a pas un chat dans le coin, l'endroit idéal pour monter une affaire douteuse, comme un labo de meth. La deuxième voiture arrive quelques secondes après que nous soyons descendus. Les autres nous rejoignent au moment où deux types sortent du hangar vêtu comme des mecs lambda : jean, chemise et baskets. Le seul hic, est la bosse que forme leurs armes sous leurs chemises.

- Les Tigres ? Demanda l'un d'entre eux.

- Peut-être. Répondit Matteo.

- Alors suivez-nous.

- Cos et Sto, devant. Maria et Mick derrière, comme on a dit. Rappela Matteo.

Passant la porte, nous arrimâmes immédiatement, dans un petit sasse, où des canapés étaient disposés.

- Asseyez-vous, on va prévenir le patron. Nous indiqua l'un des subir.

- Quoi qu'il arrive Thom et Clea, vous ne vous quittez pas. Et toi Stef, tu me colle aux basks. Nous indiqua Matteo.

Nous attendons, et attendons, encore et encore. Pendant de longues minutes, soudain Matteo se lève.

- On se casse ! Si ce mec tiens vraiment à faire marcher son bisness, il ne nous ferait pas attendre aussi longtemps. 

Tous les quatre nous nous levâmes d'un bond pour le suivre, mais une des portes dans notre dos s'ouvrit d'un coup.

- Je propose qu'on aille visiter le labo. Nous indiqua Ethan, le patron du labo, comme si de rien était.

- Non. Le stoppa Matteo. Premièrement, on ne fait pas attendre aussi longtemps. Et deuxièmement, vous et moi allons parler affaires. Et deux de mes gars vont aller visiter. J'ai entièrement confiance en eux et je ne veux pas passer la nuit ici, on a déjà assez perdu de temps. Cracha froidement Matteo. 

- Comme vous voulez. Répondit Ethan bien trop poliment. Éric, tu les emmène. Ordonna-t-il à l'un des deux hommes du début.

Évidemment, qu'il est doux et mielleux avec Matteo, sans les Tigres, son bisness ne pourra jamais décoller, ou alors très doucement. Un aussi gros « contrat » avec nous ne lui apportera que de la bonne réputation. J'entends bonne, tout en restant dans le domaine de l'illégalité.

Matteo, m'adressa un regard de prudence et avec Stef ils suivirent Ethan. Thom et moi, nous regardions avant de suivre le fameux Éric.

***

Thom posait des questions à Éric, pendant que moi, je passais entre les différents postes de la fabrication de cette drogue. Moi qui ais toujours été contre toute cette merde, me voilà à un rendez-vous pour en acheter et contre toute attente je ne ressens aucune culpabilité pour les futurs acheteurs. C'est leur problème s'ils veulent foutre leur santé en l'air, c'est leur problème, pas le mien. Je n'irai pas jusqu'à dire que ce que l'on fait est un boulot comme un autre, mais en attendant, on ne tue personne et on gagne de l'argent facilement. Savoir que ma mère n'aura plus à se casser le cul au travail me motive grandement.

Je regarde tout un ensemble de tubes, de fioles et de produis, lorsque je me sens partir violemment en arrière. Je n'ai pas le temps de crier de surprise, que la chaleur monte d'un coup. Je ressens une vive douleur à la tête et puis plus rien.

***

Lorsque j'ouvre les yeux, la chaleur est étouffante et une fumée très épaisse m'empêche de voir à plus de trois mètres. Il me faut quelques secondes pour que ma vue se stabilise et je découvre avec horreur un paysage digne des enfers. Le labo hermétique et propre n'est plus qu'un braiser sans fin. Je cherche mon cousin des yeux, mais rien à faire, je ne vois absolument rien. Alors je pars à l'aveugle, espérant tomber sur lui : en vie. Je bute dans une premier personne, je me baisse à sa hauteur : Éric. Par acquit de conscience je prends son pouls, mais rien qu'à le voir il est déjà mort. Je passe mon chemin, priant pour ne pas trouver Thom dans le même état.

Ma progression est de plus en plus dure, ma respiration m'apporte de moins en moins l'oxygène dont j'ai besoin. Alors j'y vais au mental, je ne peux pas sortir d'ici sans lui, jamais je ne me le permettrai.

La vue floue, je me prends les pieds dans je ne sais quoi et m'écroule au sol. Lorsque j'arrive à rouvrir les yeux, je tombe nez à nez avec mon cousin. Inconscient, mais vivant. Je rassemble, mes dernières forces pour le secouer et enfin il ouvre les yeux. Il est d'abord perdu, puis affoler et enfin il pose les yeux sur moi, lorsque moi je les ferme.

Les Tigres de MonteTahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon