« Laissez– »

« Harry, »

« Si jamais j'apprends que tu as essayé, peu importe la façon, je m'occuperais de ton cas. »

« Hey, Harry, »

« Laissez-moi la voir ! » m'exclamais-je de nouveau en me débattant plus fort cette fois-ci.

« Tu n'iras pas ! » s'écrie t-il, « elle ne veut plus te voir ! Elle refuse de te parler, c'est pourquoi je te demande de partir ! »

Mon cœur chute. Je lâche soudainement ses poignets, et j'arrête de me débattre. Elle ne veut plus me voir? Comment ça? Pourquoi? Qu'ai-je fait?

« Harry, réveilles-toi, »

Le noir complet envahit mon esprit le temps de quelques secondes, jusqu'à ce que je n'ouvre les yeux, pour de vrai cette fois-ci. Will se tient debout, devant moi, et ses yeux me regardent avec inquiétude. J'ai rêvé. Tout ça n'était qu'un rêve, n'est-ce-pas? Rose veut toujours me voir? Je peux rester près d'elle? Mon cœur bat à une allure folle, c'est pourquoi je souffle un grand coup avant de me redresser sur le banc.

« Tout va bien? » me demande Will, maintenant assit à côté de moi.

« J'ai juste... » je fronce les sourcils, « j'ai juste fait un mauvais rêve. »

« J'ai entendu ça, » il lève les sourcils, « tu n'arrêtais pas de dire que tu t'excusais et que tu pouvais faire mieux. »

Oh.

Je secoue la tête plusieurs fois, tandis qu'il sort son téléphone de sa poche.

« Rose m'a obligé à rentrer à la maison, » il lâche un rire tandis que j'hoche la tête, « pense à te reposer, Harry. J'aimerai éviter qu'il t'arrive quelque chose à toi aussi. »

Il me sourit avant de me taper gentiment l'épaule. Le vrai — et gentil — Will, c'est définitivement lui ; je ne suis pas en train de rêver. Avant qu'il ne s'en aille, je lui lance un grand sourire. J'attends qu'il descende les escaliers pour pouvoir me ruer sur la poignée de la porte de la chambre 302.

Une légère boule se forme dans ma gorge et dans mon ventre, la peur refaisant surface au moment où j'appuie doucement sur la poignée. Pourquoi ai-je peur? Rose est là, tout va bien. Ou suis-je stressé? Je n'en sais rien, je n'arrive pas totalement a gérer toutes ces émotions d'un coup. C'est très étrange.

« Rose, » son prénom s'échappe de mes lèvres à la seconde où mes yeux se posent sur elle. Son visage — fatigué mais toujours aussi angélique — s'illumine quand nos regards se rencontrent.

« Harry, » murmure t-elle, la voix presque cassée, quand je m'avance vers le grand lit. Je n'ai jamais été aussi content qu'elle prononce mon prénom. Elle est saine et sauve, bordel. Je suis l'homme le plus heureux du monde.

À la seconde où je suis assez proche d'elle, je me penche pour pouvoir enrouler mes bras autour de ses épaules. Les siens s'enroulent autour de ma taille, pendant que mon visage s'enfouit dans le creux de son cou. Sentir son parfum, son odeur, me fait sourire d'avantage.

« Je suis désolée, » renifle t-elle dans un chuchotement. Ma main se pose sur l'arrière de sa tête quand je me recule doucement pour que nos visages soient en face l'un de l'autre, « Je suis terriblement d-désolée, » reprend t-elle, sa voix se brisant dans un sanglot.

« Shhh, tout va bien, c'est terminé, » soufflais-je, avant de passer mon pouce sous ses yeux. Au contact de sa peau douce contre ma main, elle ferme les yeux. Je me surprends à légèrement frissonner à ce contact. Ce n'est pas grand chose, et pourtant ; j'ai l'impression que c'est tout. J'ai faillit la perdre, à tout jamais. J'ai faillit ne plus jamais la voir, ne plus jamais la toucher. Alors, rien que ce petit contact physique me rend heureux et rallume cette petite flamme en moi.

« J-je ne v-voulais p-pas te faire d-du mal, H-Harry, je suis d-désolée, » pleure t-elle, sa voix se coupant toutes les secondes à cause de sanglots. La voir pleurer me brise le cœur. Je déteste ça.

« Ce n'est rien bébé, calme-toi, » à l'aide de mon pouce, je caresse doucement sa pommette tandis qu'elle hoche doucement la tête.

J'ai envie de lui dire que j'ai eu la peur de ma vie et que je lui en veux de ne pas avoir pensé aux conséquences, mais je ne le ferais pas. Je vois à quel point elle se sent coupable. Je n'ai pas à rajouter une seconde couche. La voir comme ça me fait assez mal.

« Respire, doucement, » essayais-je pour la calmer. Elle prend de grandes inspirations pour cesser ses pleurs. Et c'est ce qui marche au bout de quelques secondes.

Ses yeux brillants se plongent dans les miens et, durant un certain temps, j'ai l'impression d'être ailleurs. Comme s'il n'y avait qu'elle et moi. En dehors de cette chambre, de cet hôpital, de cette ville, et de cette vie. Tout semble loin.

Mais malheureusement, la réalité reprend toujours le dessus.

« J'ai besoin de réponses, » soupirais-je, presque dans un chuchotement. Elle hoche lentement la tête et essuie ses yeux à l'aide du dos de sa main, « mais pas maintenant. Tu dois te reposer. »

Bien-sur que je voudrais avoir toutes ces putain de réponses, de justifications, et tout ce qu'il y a à savoir sur ce geste désespéré, maintenant, mais je ne peux pas. Rose doit se reposer. Je peux attendre, sa santé passe avant tout.

« Je vais.. » je balaie la pièce du regard, et je tombe sur un tabouret à moitié déchiré près de la fenêtre, « je vais dormir là-dessus, » lui expliquais-je en allant le chercher pour l'approcher du lit.

« Non, rentre, » elle fronce les sourcils. Bon Dieu ce qu'elle est belle, et tellement sexy quand elle fait ça. Peu importe la situation.

« Je reste ici, » affirmais-je, « et c'est non négociable. Tant pis si ce n'est pas autorisé. » j'hausse les épaules.

Elle secoue légèrement la tête avec un sourire sur les lèvres. Je m'installe en face du lit, contre le mur. Ses yeux me regardent attentivement pendant que j'essaie de me faire un lit, ne serait-ce qu'un peu confortable. Une fois réussi, je lui souris, et elle fait de même.

« Oh, attends. J'ai oublié quelque chose, » je me lève du tabouret pour m'approcher doucement du lit.

Et, sans attendre un geste de sa part, je dépose délicatement mes lèvres sur les siennes. Elle répond très rapidement à mon baiser en bougeant ses lèvres contre les miennes. Il ne dure pas longtemps, mais à mes yeux, ça me va. Et je sais que c'est la même chose pour elle. Parce que je sais aussi qu'elle a eu peur de ne plus être là, et peut-être qu'elle n'avait pas envie de disparaître, finalement. Elle cherchait seulement à appeler à l'aide.

Et c'est malheureusement la seule façon qu'elle a trouvé pour le faire.

thank you - hs. (II)Where stories live. Discover now