CHAPITRE 1 - Terra One - P6

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« 6 novembre 2411 (soir, nuit) date terrienne

Deux mots : longue journée ! Que dire à part ma déception ? Nous sommes à peine arrivés que nous avons été attaqués. Si venir ici est encore pire que ce que nous avons vécu sur Terre, pourquoi devrions-nous continuer à nous battre ? Je ne pense qu'à Yoan et à ce Nouveau Monde qui me semblait d'en haut si accueillant que j'aurais tout donné pour croire en un avenir possible. Mais la réalité sait frapper là où ça fait mal. Enfin, arrêtons de rêver comme des gosses... À l'heure actuelle, impossible de savoir où se trouvent les autres équipes. J'espère que nous les retrouverons. Thy. »

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Antoine n'arrivait pas à dormir après le stress de cette fin de soirée et puis, il y avait toujours ces vieux hurlements qui le hantaient, l'empêchant de trouver le sommeil. Les yeux tout de même fatigués, il se retint de bâiller et décida à se lever. Il dégourdit ses jambes et alluma la petite lampe intégrée à sa veste noire du côté de son cœur. Son regard vairon se perdit quelques instants sur le jet de lumière qui lui rappela Victor.

Cet homme était tellement doué dans son domaine qu'il se demandait comment les scientifiques n'avaient pas pu se rendre compte que toutes les armes à base de nanonium nourrissaient les androïdes. Les bombes étaient les pires. À chaque explosion, tout le monde avait cru les anéantir, mais la vérité était que ces saletés de machines avaient su dissimuler leur secret : un point fort que seul Messan était parvenu à comprendre.

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Il soupira en secouant la tête et jeta un œil vers l'entrée de la grotte : Gabe faisait le premier tour de garde. Rassuré que le groupe soit veillé, il partit au fond de la grotte. Il voulait absolument voir les dessins. Il prit le temps de regarder où il posait les pieds, puis une fois arrivé, ses yeux s'écarquillèrent.

Comme un enfant, il découvrit un pan de mur rempli de symboles et d'écritures qu'il ne connaissait pas. Quelle civilisation aurait pu faire autant de motifs sur de telles pierres ? Quels humains, si c'était d'eux dont il était question, auraient pu prendre le temps de laisser derrière eux une énigme aussi gigantesque ? Antoine, fasciné, prit son appareil holographique et enregistra les moindres parcelles.

Il sursauta lorsqu'il entendit un bruissement caïeux derrière lui.

— Andréa, marmonna-t-il la main sur l'estomac, tu m'as fichu une trouille.

— Antoine, murmura-t-elle en posant une main sur son épaule, tu devrais aller te coucher.

Il aimait son regard, doux et maternel. Elle avait beau donner l'impression d'être forte et amusée, ses yeux noisette ne mentaient pas. Ils laissaient apparaître une lueur d'inquiétude que lui-même ressentait.

— Je voulais voir les dessins, bredouilla-t-il en se tournant sur le mur, et tu as remarqué qu'il y a un troisième système plus haut, dit-il en lui montrant un autre soleil plus grand que les deux derniers qu'il regardait.

Tout en parlant, Antoine le lui montra du doigt. Un autre soleil plus grand que les deux premiers semblaient dessiner un triangle. C'était peut-être une coïncidence ou pas.

— Non, je ne l'avais pas vu tout à l'heure, lui répondit-elle en s'approchant.

Antoine alluma une sphère de lumière. C'était une boule d'un diamètre de dix centimètre qui flottait à un mètre du sol. Il regarda ensuite Andréa, comme si elle venait de découvrir un secret. Les yeux de McBeth pétillaient au fur et à mesure qu'elle détaillait chaque dessin.

— Pourquoi est-il exposé plus haut ? se demanda-t-elle pour elle-même. C'est soit à cause de la distance ou, soit parce que cela forme une pyramide, comme pour signifier leur supériorité aux deux autres systèmes.

Extrait / Messan T1 : Les Oubliés (MM)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant