Ghost ✩ Junhao

2

La personne ne semble pas m'avoir remarquée, donc je le contemple silencieusement pendant qu'il danse. Il a une très bonne maîtrise, et sa danse est fluide et gracieuse. C'est très beau, jusqu'à ce qu'il s'arrête d'un seul coup. Son regard se pose sur moi pendant quelques seconde, puis il s'en va d'un seul coup vers les loges. Mon premier réflexe est de partir le suivre en courant.

Je monte rapidement sur la scène puis je me dirige vers la sortie qu'il a pris et je cours à sa poursuite. Une fois dans les backstage, je pars le chercher dans toutes les coulisses, sans le trouver pour autant. Je soupire, ce doit être une personne comme moi, qui aime visiter ce genre d'endroit et qui a dû prendre peur en me voyant. Je sors donc de la loge où je me trouvais et je le vois dans le couloir.

– Eh ! Toi ! Crié-je.

Il semble froncer les sourcils et il recommence à partir. Je décide de le suivre une nouvelle fois. Pourquoi je m'obstine à le suivre ? Je ne sais pas. Il nous ramène sur la scène et se met au centre de celle-ci. Je vais le rejoindre.

– Pourquoi tu fuis comme ça ? Demandé-je, légèrement essoufflé à force de le suivre.

Il fronce les sourcils puis il met sa main devant ma lampe torche, car la lumière lui va droit dans les yeux. Je l'abaisse tout en m'excusant et il me regarde comme si j'avais quelque chose sur le visage.

- Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ? Lui demandé-je.

Il met d'un seul coup son index devant mes yeux et il le fait bouger de droite à gauche, je suis son doigt du regard. Mais que fait-il ?

– Tu t'es pris pour un ophtalmologue ?

– Tu... Tu peux me voir ?

Je fronce les sourcils face à ce qu'il me dit et ma tête se penche légèrement sur le côté.

– Bah... La preuve que oui.

Il approche maintenant sa main jusqu'à mon torse et je me recule directement en le voyant faire.

– Eh, qu'est-ce-que tu fais ?

– Je vérifie quelque chose.

Je ne comprends vraiment pas ce qu'il se passe. Il remet donc sa main sur mon torse et son incompréhension semble être d'autant plus présente.

– Non, tu es bien vivant. Bizarre...

– Mais qu'est-ce-que tu racontes ?

– Comment ça se fait qu'il puisse me voir en étant vivant... Se dit-il à lui-même sans répondre à ma question.

– Eh, je te parle !

Il relève la tête et me regarde une nouvelle fois dans les yeux, j'hausse un sourcil.

– Tu crois aux fantômes ?

– Les fantômes ? Ce sont des histoires de gamins que seuls les plus débiles, je pense, peuvent croire.

– Je suis un fantôme.