Chapitre 46 : La soirée du Nouvel An (Partie 1)

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— Maman...

— Chérie, tu l'aimes ? Elle pose la fameuse question en reprenant un semblant de sérieux.

— Oui et peut-être même plus que je ne crois. Cela fait office de libération et je souris en regardant la jupe de ma robe qui s'agite devant moi, elle a un reflet marine qui tombe juste au sol.

— Eh bien, tant qu'il te traite comme son égal, que cette histoire lugubre qui fait grimacer ton père cesse et que tu viens nous voir pour le présenter, dis-lui maintenant. Tu es assez grande pour faire tes choix, ma fille. Ah et, j'aimerais bien que tu m'expliques ce qui se passe chez les... Barnes, je crois qu'ils s'appellent comme ça. C'est incroyable, il ne manquerait plus qu'un meurtre et ils font un triplé gagnant ! Elle lâche ça en riant tandis que je déglutis, elle ne croit pas si bien dire.

— Peut-être qu'ils cachent des cadavres parfumés à la rose dans leurs placards ? glissé-je, doucement.

— Étrangement, toutes les familles qui possèdent richesse et puissance sont corrompues par leurs actes qui les ont conduits où ils sont à présent. Peut-être qu'il s'agit d'une gangrène de la société. C'est mieux que la gangrène tout court au moins non ?

— Peut-être maman, peut-être... Je soupire, mieux ne vaut pas la laisser poursuivre, sinon je suis encore là dans une heure. Je dois finir de me préparer, la fête de fin d'année est dans moins de deux heures et je n'ai toujours pas fini de me préparer.

— Passe une bonne soirée ma chérie, nous sommes déjà à table avec la famille. On se rappelle vite !

— Je vous aime papa et toi.

— Nous aussi Olivia, nous sommes fiers de toi. Je suis émue alors que sa voix s'éloigne peu à peu. Au revoir ma chérie ! »

Ma mère et sa joie maladive me redonneront toujours du baume au cœur. Je souris en reposant le Nokia contre le matelas.

Il ne reste plus à finir de revêtir cette robe de malheur entièrement et dompter ses satanés cheveux.

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Le klaxon de la voiture noire résonne dans la nuit new-yorkaise. La rue est loin d'être déserte, quelques badauds portent des sacs avec des ingrédients, d'autres sortent d'immenses cadeaux des coffres de leurs voitures tandis que quelques-uns parlent en riant. Je souris, ce spectacle est ce que je rêvais de New York City lorsque j'étais enfant. Le Nouvel An dans cette grande ville est exaltant.

Une main sur le tissu marine, l'autre en guise de bouclier contre ma petite veste et mon petit clutch, je marche vers la porte de la voiture qui m'est ouverte. C'est un chauffeur inconnu qui m'attend, le visage neutre. En arrivant à son niveau, je le salue :

« Bonsoir, ce n'est pas Samuel qui devait venir me chercher ?

— Il est le chauffeur attitré de Monsieur Barnes, je suis celui qu'il remplace. Je suis Bastian, pour vous servir. Il est tellement dans son rôle que je m'étonne à lui donner une petite tape sur son épaule.

— Vous êtes très sérieux, mais s'il vous plaît, soyez le moins, c'est triste d'avoir l'impression de parler à une machine. Il est étonné tandis que je pénètre dans l'habitacle et rabats ma longue robe à l'intérieur.

— Bien Mademoiselle. Il se rue pour se mettre à sa place et regarde dans son rétroviseur, un fin sourire. Vous êtes bien différentes des autres femmes Barnes.

— Je suppose que c'est une bonne chose ? demandé-je, alors qu'il démarre.

— Ça l'est en effet. »

Chocolat Chaud et Chantilly [Tome 1]Where stories live. Discover now