— Je me sens si bien ! Dany va très certainement se faire buter par ses parents et honnêtement, j'adore ça. Lâcha la canadienne en faisant quelques pas de danse dans le couloir. — Très bien, mais méfies-toi Ashley, on ne sera jamais à l'abris d'un autre mauvais coup, répliquai-je totalement confiant sur le moment. — Roh ça va ! Râla-elle en mimant une grimace. Je pense qu'il n'osera même plus venir au lycée quand tous ses amis lui tourneront le dos.
Je n'osais plus rien dire, c'était une conversation de sourds. Il manquerait plus que ce Parker ait un flingue et nous menace d'avoir foutu sa vie en l'air et de lui avoir donné bad réputation... Oui donc je disais, on n'est jamais à l'abris d'un mauvais coup. Surtout dans ce bahut, merde ! Et après on ose accuser les thaïlandais d'être fous-malades, non mais j'hallucine.
— Tu sais Kunpimook, j'ai lu tous les commentaires sous ma photo, annonça la brune en s'arrêtant de marcher. J'ai été sacrément humilié, ils m'ont pourri de partout et je me sentais tellement souillée. Ils peuvent me traiter de tous les noms, mais je peux affirmer que je ne suis pas une prostituée et encore moins une dépourvue de sens... Je suis un être humain, peut-être qu'en me voyant les gens ont tendance à l'oublier mais... En ce qui me concerne, je n'oublierais jamais que la race humaine est un sacré bordel et que les jugements se portent beaucoup trop vite dans ce monde.
J'étais figé par les paroles d'Ashley, ne remarquant même pas que Kayee était à l'autre bout du couloir, qui observait la scène d'un oeil indiscret. Enfin bon, je pense surtout qu'il attendait le bon moment pour venir me voir. Entre autre, qu'Ashley parte dans une direction. C'était un crève-cœur, maintenant qu'il avait la preuve et la certitude qu'Ashley ne s'était pas déshabillée, qui lui empêchait de venir s'excuser ?
La race humaine est effectivement un sacré mélange d'hypocrisie je dirais, sûrement avec un peu de bonne volonté aussi. Je ne suis pas le mieux placé pour le dire mais, ils se passent énormément de choses au quotidien qui me font perdre la tête. Disons qu'Ashley et Dany sont un bon exemple.
— Je tenais à te remercier Kunpimook, et mes remerciements sont autant sincères que la façon dont j'ai aimé Kayee, la brune était toujours de dos. Tu es bien le seul qui m'a aidé, j'aimerais vraiment te rendre la pareille un jour. Sur ce, la canadienne reprit sa route la tête haute, frôlant Kayee qui arrivait vers moi et en prenant soin de ne lui adresser aucun regard. C'était une scène digne d'un film.
Ashley était partie et malgré que Kayee la considère comme une inconnue maintenant, je le voyais dans ses yeux ; Ashley lui manquait, aussi difficile qu'il le laissait paraître. Moi, je le ressentais et à ma plus grande surprise, j'étais le seul à voir ne serait-ce qu'un peu d'amour entre eux. Malheureusement, cette fois-ci, je ne peux rien faire. Les sentiments ne se contrôlent pas.
— Elle t'a parlé de moi ? demanda le chinois visiblement préoccupé. — Ah, parce que tu aimerais ? Il fallait y penser avant mon ami, fis-je agacé. — Tu vas pas t'y mettre ? lança l'étranger.
Il était midi, la sonnerie avait retentit depuis un bon moment déjà, je n'avais aucune envie de me disputer avec Kayee à cette-heure là mais je devais faire quelque chose pour le faire réagir car à en entendre ses paroles, j'avais l'impression que tout ce qui était arrivé jusqu'à présent était de ma faute. Et ça, je ne l'acceptais pas.
— Si tu veux une réponse concrète; ton prénom n'a pas passé la barrière de sa bouche pendant une semaine. T'es content maintenant ? Et puis sérieusement, qu'est-ce que ça peut te foutre ? T'as même pas bougé le petit doigt pendant qu'elle se faisait discriminer sur les réseaux ! Son mec n'a pas essayé de l'aider, mais bien le meilleur pote de son mec qui d'ailleurs ne connaissait quasiment pas son existence ! Ah et je suppose que tu n'étais pas au courant qu'Ashley avait essayé de se suicider en se taillant les veines non-plus ? Tu veux que je te raconte ? Il était deux-heure quarante-cinq du matin, Ashley m'avait appelé en pleurant et j'ai senti dans sa voix que quelque chose n'allait pas. Alors j'ai fait le mur, je suis parti chez elle et j'ai sonné, il n'y avait personne. Ses parents n'étaient pas chez eux. Et tu sais ce que ça signifie ? Qu'elle était en train de faire une putain de connerie Kayee. Alors je l'ai appelé, je lui ai dit d'ouvrir la porte et surtout de rester calme, que tout allait s'arranger même si je n'étais pas aussi serein. Alors quand elle m'a ouvert la porte et que j'ai vu son bras recouvert de sang, j'étais effrayé. Tu sais pourquoi ? Parce que tu lui avais promis que tu serais toujours là quand elle en aura besoin et que c'était un mensonge. Quand tu passais devant les toilettes des filles et que tu l'entendais pleurer, t'étais où bordel ?! T'étais la seule personne qui partageait tout avec elle, elle t'aimait et pourtant c'était moi, Kunpimook qui l'avait stoppé dans son acte.
Je n'attendais aucune réponse valable de sa part mais juste qu'il prenne conscience qu'il y avait plus grave que cette dispute de couple, et qu'un suicide aurait pu avoir lieu. Alors je pris l'initiative de partir en le laissant seul, comme Ashley. Je dévalai alors les escaliers, heureusement pour moi le portail était encore ouvert et je n'allais pas me faire engueuler sous-prétexte car j'ai pris du temps à sortir de l'établissement.
Je marchais donc en direction de ma propriété, lorsque je sentis une main agrippait fermement mon uniforme et me ramener dans une rue isolée. Je ne pouvais pas me défendre car une fois jeté par terre comme un déchet, je me retrouvais face à un garçon munis d'une bâte de baseball. Le message était très clair, si je bougeais le petit doigt, il n'allait pas me rater.
— Ça t'amuse de jouer les héros ? T'es vraiment qu'une pauvre merde et tu le seras toute ta vie, cracha l'individu à mon égard en s'approchant de moi petit à petit.
Malgré son masque en tissu, sa capuche et ses vêtements digne d'une opération camouflage, il n'avait pas fait attention. Je pouvais reconnaître la voix de la personne, c'était sans aucun doute Dany. Mon coeur battait à fond, nous étions dans une petite rue et il avait une bâte, merde !
— Dany écoutes... On peut s'expliquer, conseillai-je, paniqué. — Tu te fous vraiment de moi ?! il s'avança vers moi et me prit par le col.
Sans même prendre en compte mes paroles, Dany me frappa au visage tant dis que j'essayais de me débattre tant bien que mal; mais je n'y arrivais pas. Il faut dire ce qui y'est; l'américain est beaucoup plus fort et grand comparé à moi. Alors à ce moment-là, j'étais victime de ses coups, que ce soit au visage, au ventre et aux jambes. Si personne ne me trouve, je finirai ma vie ici. Je sentais du sang qui coulait de mon nez, mes lèvres s'étaient légèrement ouvertes et je me demandai même si cet imbécile ne m'avait pas fait un coquard. Mes yeux se fermèrent petit à petit quand un bout de femme avec des cheveux blonds fit son apparition derrière Dany.
— Lâches-le ou je te plante ! cria la demoiselle.
Dany prit peur et me lâcha sans broncher. Je compris vite alors que Maggie était là en face de moi mais qu'elle avait aussi surtout duper l'imbécile. Elle fit une mini entaille dans la jambe de Dany avec son couteau puis prit la bâte de baseball posée sur le sol et frappa la jambe de Parker exactement à l'endroit qu'elle l'avait coupé récemment. Sans se retourner vers l'autre, nous sommes partis en chez elle en courant le plus vite possible.
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