— Aides-moi Kunpimook, t'es ma dernière chance... Je t'en supplie, fais quelque chose ! pleurnicha la canadienne, laissant son maquillage gâcher sa beauté.
Ashley m'avait invité chez elle. Grâce à ça, je savais exactement et dans les moindres détails ce qu'il s'était passé à cette fameuse partie. Quand je vous disais que cela paraissait impossible que la brune fasse un show en sous-vêtements à Dany... Ces crétins ont profité du fait qu'Ashley soit partie se baigner à la piscine pour aller jeter ses vêtements à la poubelle. Quelle bande de cons ! Résultat, Maggie avait dû retourner chez elle (évidemment, j'avais déjà quitté l'appartement) pour lui ramener des vêtements de rechange.
Et puis, si ce n'est que ça ! Cela fait exactement une semaine qu'Ashley se fait harceler par les servants de Parker. En tant que bon garçon et malgré que je sois l'ami de Kayee et que ce dernier refuse de lui adresser un mot, nous nous sommes quand même échangés nos numéros, ou plutôt je lui ai donné mon numéro.
D'une part car je voulais lui prouver que je n'ai pas décidé de l'aider seulement car c'est la "petite-amie" de mon meilleur ami, ensuite pour que nous trouvions un moyen pour stopper cette histoire une bonne fois pour toute mais surtout nous venger de ce cher Dany. Ce serait un peu idiot si il s'en sortait bien, non ?
Bon, le seul bémol que je peux trouver ce sont les appels et messages qu'elle m'envoie pendant mes heures de sommeil, mais tout ne peut pas être parfait comme on dit. N'oublions pas que si je laisse passer ça, je suis le plus gros des enfoirés.
— Écoutes-moi Ashley et arrêtes de pleurer ! Le seul moyen d'arranger ça c'est d'en parler au proviseur, t'as enregistré la photo je suppose ? demandai-je. — Oui mais il est pas question que monsieur Im voit ça ! elle se remit à pleurer de plus belle. — Sèches tes larmes et regardes-moi, ordonnai-je, bien déterminé à motiver mon amie qui avait perdu espoir.
Se trouvant répugnante et horrible, elle refusa de m'écouter. Ashley fixait le sol, ayant peur d'être jugée une fois de plus. Elle n'avait pas encore saisi que je n'étais ni Dany, ni Kayee. La seule chose que je devais faire et qui m'importait c'était bien de l'aider et non de lui dire qu'elle était dégoûtante sur la photo !
Et puis honnêtement, être vêtue d'une culotte et d'un soutif ; ce n'est pas le VRAI problème. Le problème c'est qu'Ashley risque d'avoir de gros ennuis si sa photo reste en ligne, je vous rappelle que ça fait déjà plus de vingt-quatre heures qu'elle tourne sur le web plus précisément sur la page Instagram de Dany et ses "amis" sans qu'on ait pu faire quoi que ce soit. Si l'un de nous deux ne bouge pas le petit doigt, connaissant son père, je pense qu'elle retournera au Canada et qu'il l'enverra dans un pensionnat sans même qu'elle ne puisse rétorquer.
Bon, tout ça si son géniteur tombe sur cette maudite photo et je peux vous assurer que c'est bien parti pour nous ; ce dernier est pas très au point en ce qui concerne la technologie et les réseaux. La dernière fois que la soeur d'Ashley Aprica lui avait parlé de Snap Chat, ce dernier croyait qu'elle regardait des vidéos en rapport avec les vagins et les pénis ; la pornographie. Elle a été privée d'ordinateur et de téléphone pendant un mois.
— Ashley, je pris son menton entre mes doigts de sorte à relever sa tête baissée. Je suis pas parfait, mais tu peux me croire sur ce point-là ; je te soutiens, et je te laisserai pas bordel ! Fais-moi confiance, juste pour cette fois au moins, demain je viendrai avec toi et on ira dénoncer cet imbécile et ses pitbulls, annonçai-je en essayant de prendre le ton le plus rassurant qui soit.
Je m'attendais à un "Non, je ne viendrai pas" pour être franc, mais la seule chose que j'eus à la place de ma supposition sont ses bras fins qui venaient entourer mon étreinte. Je sentais ses larmes qui dévalisaient mon cou aussi bien que j'entendais son coeur battre à une vitesse folle. J'avais aussi envie de pleurer avec elle ; c'était bien la première fois que je me sentais utile aux yeux d'une personne, mais je me retenus tout simplement car je ne devais pas la faire culpabiliser. Alors à ce moment-là, la seule chose que je fis c'était de la serrer fort contre moi à mon tour.
Ashley ne mérite pas ça, cette fille est géniale malgré les jugements qu'on porte sur elle.
— Tu es tellement gentil et altruiste Kunpimook, dommage pour toi que Maggie ne le voit pas encore... elle renifla, Ashley était toujours dans mes bras. — Dommage n'est pas vraiment le mot, je me doute bien que Bhuwakul ne sera pas le nom de ses futurs enfants, affirmai-je, un peu triste.
Malheureusement pour moi et toutes les personnes amoureuses ; on ne peut pas contrôler les sentiments des autres. Si Maggie est heureuse même sans être avec moi, ça me rend heureux. Les amours à sens-unique, c'est nul et ça vous brise le coeur. Si seulement je peux voir à quoi ressemble ma future femme et partir à sa recherche, ce serait plus facile, n'est-ce pas ? L'adolescence est vraiment une période difficile.
— Qui sait ? Peut-être que mademoiselle Miscio a un penchant pour toi, fit la brune en laissant un rictus illuminer son visage. — Je suis parti voir une voyante un jour, elle m'a dit que le prénom de ma future fiancée commence par un "C", déclarai-je avec un air assez déçu. — Tu crois à ça ? C'est idiot. Personne n'a le droit de décider de ton avenir ! Tu as les cartes en mains et seul toi contrôles ton destin, remarqua la canadienne.
Je souris face à sa remarque, Ashley n'a pas vraiment tort. Je me suis juste fait voler mon argent, c'est tout ce que j'ai gagné... Enfin bref, mon amie se décala et j'en profitai pour prendre mon cellulaire sur le lit et regarder l'heure ; l'écran affichait dix-sept heures. Je devais absolument rentrer ou sinon j'allais me faire disputer par mes parents. Je pris mon sac ainsi que ma veste et me dirigeai vers la porte de sa chambre.
— Je dois y aller, informai-je en balayant d'un geste la poussière sur mes vêtements. — Merci encore Kunpimook, je ne sais pas ce que j'aurais fait sans toi à part me lamenter... souria-t-elle, gênée de paraître aussi faible. Rentres bien, on se revoit demain !
J'étais heureux, grâce à moi, Ashley se sentait beaucoup mieux. J'allais pouvoir lui offrir mon aide, chose que personne n'a su lui apporter pendant cette semaine, même pas Maggie. Ne laissez-jamais une personne se noyer dans ses problèmes. C'est ce qu'il y a de pire ; lasolitude.
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou télécharger une autre image.
