Chapitre 2

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La matinée était vite passée. Le boulot en tant que tel, du moins celui pour le cabinet, n'était pas follement passionnant. Il était plus que dans mes cordes. J'espérais que la partie en Asie serait plus intéressante. Je risquais de devenir folle si je n'avais que ce type de tâches à effectuer. Adam m'avait rapidement fait visiter les locaux. Il m'avait expliqué comment marchait la prise de rendez-vous. Il m'avait montré la salle d'archives et les dossiers en cours. Mon bureau était à coté du sien. J'avais un Mac Book flambant neuf, un téléphone et un scanner rien que pour moi. Sinon, c'était comme j'imaginais un cabinet d'avocat. C'était sobre, un peu trop à mon goût. La décoration était masculine. Les murs étaient peints en blanc. Le mobilier en bois vernis. Ca manquait clairement de plantes et de luminaires pour que ce soit vraiment agréable à vivre. 

Sans m'en rendre compte, il était déjà 11h30 et Xavier arriva devant mon bureau.

- Tu es prête ?

- Oui, deux secondes. Je sauvegarde ce que je suis en train de faire et je suis à toi.

A entendre la fin de ma phrase, un large sourire qui s'afficha sur son visage. Je me rendis compte que mes propos pouvaient avoir différentes lectures. C'était bien ma veine d'avoir un patron avec l'esprit déplacé ! En même temps, quand je le regardais avec un peu plus d'attention, je m'estimais chanceuse. Il aurait pu être petit, gros, plein de sueur avec une calvitie naissante. Mais non, il fallait être honnête, il était charmant. En vrai, il aurait pu être canon s'il n'avait pas été mon patron.
Je pris mon sac, je réajustais les manches de ma veste et de ma chemise et je me leva. Lui, continuait de m'observer sans se cacher. Adam était absorbé par son travail.Il ne leva la tête que quand on lui annonça qu'on partait manger ensemble.

On partit tous les deux en direction de l'ascenseur. Une fois que les portes s'ouvrèrent, il était déjà plein. On se faufila tous les deux dans le peu d'espace qu'il restait. On était l'un en face de l'autre, à une distance qui n'avait rien de professionnelle. Je sentis son bras contre moi pour appuyer sur le bouton du rez-de-chaussée. Une fois que c'était fait, il retira son bras mais laissa sa main posée délicatement sur ma hanche. Je sentis que je m'empourprais légèrement. Je ne savais pas ce qui lui prenait d'agir comme ça. Je préférais mettre ça sur le compte du manque de place plutôt que de l'enguirlander devant tout le monde et lui rappeler que je suis son assistante et pas sa femme. Rapidement les portes s'ouvrirent. Ce n'est pas notre étage.Et un gros bedonnant nous poussa pour entrer lui aussi dans cet espace si petit. Je sentis sa main se resserrer sur ma hanche et il me tira encore plus prêt de lui. Je sentis la chaleur de son corps, on pouvait difficilement être plus proche l'un de l'autre. Sa main se déplaça et vint naturellement se poser au creux de mes reins. Il me regarda droit dans les yeux. Je ne savais pas si je rougissais encore ou pas. Je me contentais de le fixer de la même manière. Je ne savais vraiment pas comment me comporter. En arrivant ce matin, j'étais loin d'imaginer vivre cette scène avec mon patron.
Les portes s'ouvrirent accompagnées d'un bip. On était enfin au rez-de-chaussée. Le gros de devant sortit, tout le monde dans l'ascenseur semblait soulagé. On put à notre tour sortir. Je sentis sa main glisser de mon dos et la chaleur qu'il y avait laissé se dissiper. C'était bizarre, mais cette étrange étreinte n'était pas désagréable au final.


Me devançant, il prit la parole :

- J'ai réservé dans une petite brasserie à deux pas d'ici. On a deux heures devant nous pour faire plus ample connaissance et pour parler boulot. Ca devrait suffire. Ca te va comme programme ?

- Oui bien sûr !

Nous sortîmes du bâtiment et je le suivis rapidement. Heureusement que je n'avais pas écouté Camille qui voulait me refourguer ses talons aiguilles. J'étais bien plus à l'aise avec mes ballerines pour bosser et surtout pour marcher.Pendant cette balade rapide, il en profita pour me questionner sur mon passé. Il n'était pas présent à l'entretien.

Entre deux volsWhere stories live. Discover now