Chapitre 17 : Protecteur

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Les lumières de Londres semblaient trembler à travers le rideau de pluie et un serveur accourut pour nous offrir un parapluie que je prends galamment. Elle se rapproche un peu de moi pour s'abriter dessous.

- Mes parents me traînent là une fois par semaine.

- Pourquoi tu te plains ? Tous tes désirs sont satisfaits ici, dis-je en lui souriant.

- Je sais. C'est juste que... j'ai l'impression qu'ils font ça pour donner l'illusion de la famille parfaite. Et regarde... Ils sont encore en train de se mettre dessus.

Je jette un coup d'oeil derrière moi. Effectivement, un couple se distingue par ses chuchotements furieux. Ils ne semblent même pas avoir remarqué la chaise vide à côté d'eux.
Je me retourne vers elle, sans me départir de mon sourire.

- Oh laisse. Je suis pathétique.

Je prends sa hanche gauche pour la rapprocher de moi : le vent gagne en puissance et les gouttes ne se contentent plus de tomber à la verticale. Je la sens tendue. Ce geste si naturel pour moi doit avoir une signification particulière chez la plupart des gens. Je suis quelqu'un d'assez tactile, et je me rends pas vraiment compte de ce que les autres ressentent à travers un geste. Et puis, ça m'amuse de voir qu'une simple pression de ma main lui fasse quelque chose.
Elle pose sa tête sur mon épaule. Il fait de plus en plus froid. On est haut, et de là on voit une bonne partie de la ville. Je regrette tellement Athènes...

- Tu as des frères et soeurs Tiana ?

Elle sourit.

- Non.

- Pourquoi tu souris ?

- Parce que mon prénom avec ton accent...

- Quoi ? Je ne le dis pas bien ?

- Si. C'est parfait.

Elle rougit. Je fais la moue.

- C'est mon accent c'est ça...?

- Ouais, avoue t-elle. Mais... C'est loin d'être désagréable à entendre.

Tsss.

- Et toi ? Des frères et soeurs ? Reprend-t-elle.

- Non.

On est un peu pareil, elle et moi.
Des éclats de voix brisent le calme du restaurant et nous nous retournons. Les gardes du corps du restaurant essaient se repousser quelqu'un qui semble vouloir entrer. Je ne le vois pas. Pourtant, je sais qui c'est.

- Excuse-moi Tiana. Je dois y aller.

Je lui colle le parapluie dans la main et enjambe la baie vitrée.
Je pose une main autoritaire sur l'épaule d'un des deux mecs.

- Laissez-le. Il est avec moi.

Ils se retournent et se confondent en excuses auprès de moi. Je reste froid et entraîne mon ami dans un coin.

- Ces bouffons ne m'ont pas laisser rentrer. C'est du racisme. C'est parce que je suis noir.

Je soupire en souriant.

- Tu es métisse Bill.

- Ouais. Bref, maugréa-t-il.

- C'est un restaurant privé. Il faut réserver, couillon.

- Je voulais juste te présenter mes excuses.

Enfin !

- J'étais assez occupé et...

Lonely is so lonely aloneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant