Chapitre 22 ♠️ C

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Une partie de mon cœur était à Cuba, je ne l'avais pas réalisé avant que les mots n'échappent de ma bouche. Toutefois ça n'avait pas été la seule réalisation que j'avais eu, si Cuba avait une place en moi, Lauren en avait une aussi. 

C'était pour cela que je ne pouvais plus partir, elle possédait l'autre partie de mon cœur et je savais que si je perdais celle-ci, ce serait beaucoup plus blessant que perdre Cuba. Cela était si nouveau pour moi.

_Et votre famille alors ?

Sachez, mes élèves, que j'étais toujours aussi lâche qu'il y a deux mois. Je ne répondais toujours pas à mes parents.

Je les laissais seuls, périr dans l'inquiétude, moi leur fille, celle pour qui ils avaient toujours tout fait, celle dont ils avaient toujours été si fières. Je les avais sûrement déçus à cette heure-ci. Les appels de ma mère se faisaient nettement moins nombreux qu'il y a quelques semaines, sûrement avait-elle compris que je ne voulais pas lui répondre, du moins pas maintenant et j'en étais soulagée et à la fois cela m'effrayait. 

Soulagée parce qu'elle me donnait, en quelque sorte, du temps pour la rappeler de moi-même une fois que je serais prête, mais j'avais aussi peur, peur qu'ils m'oublient elle et mon père. Je vous l'accorde, je n'étais pas tellement cohérente, mais que voulez-vous ? Je ne suis qu'humaine.

_Ils me manquent beaucoup et c'est parfois difficile d'être loin d'eux. Tout ce que je peux espérer c'est qu'ils comprennent ma décision et qu'ils ne m'en tiennent pas rigueur. 

Leur questionnement s'était arrêté là et cela m'allait très bien ; parler de ma famille n'était pas forcément une chose simple, le sujet était plutôt sensible, c'était comme appuyer sur une blessure à plaie ouverture, ça faisait atrocement mal.

Ce n'est que seulement maintenant que je remarquais la figure postée contre l'encadrure de ma porte, pas même mes élèves semblaient l'avoir remarqué, elle s'était tout simplement fondue dans le décors. J'étais heureuse de la voir et cela avait duré toute la semaine ; à chacun des moments où elle apparaissait dans ma journée, même pour un simple échange de regard au loin, je me mettais à sourire, à mieux respirer, à flotter et à avoir ce petit battement de coeur un peu plus rapide que les autres. Sa présence me rendait particulièrement heureuse.

_Remettez-vous au travail, maintenant, j'ordonnais à mes élèves. 

Je m'étais dirigée vers celle-ci tout en prenant le temps de fermer la porte derrière-moi afin de nous donner un peu d'intimité bien que je savais pertinemment que ce geste aller beaucoup faire parler les élèves. Ils avaient tendances à aimer les rumeurs dans ce lycée, en particulier lorsqu'il s'agissait de l'une de leur professeur préférée. Cela ne me surprenait plus tellement, je commençais doucement à m'habituer à cette ville et ses manières de vivre.

_Tu ne m'as jamais parlé de ta famille, souleva Lauren à mon arrivée. 

__En effet, mais ce n'est pas tellement le moment ni l'endroit pour en parler, dis-je d'un air désolé.

_Je sais, j'étais juste venue  confirmer ta présence à l'anniversaire de Gabe dimanche. Tu seras là ? 

_Bien sûre, je souris. Je manquerais pour rien au monde une journée avec ce petit gamin et sa mère, avais-je dit dans un sourire. 

Cela n'avait pas manqué de faire légèrement rougir la jeune femme tandis qu'elle imitait mon sourire. 

_Super, à dimanche alors Mademoiselle Cabello. 

Elle avait ce petit air malicieux dans les yeux et ce petit sourire en coin alors qu'elle reculait sans même regarder où elle allait et c'était le genre de petites choses inutiles que j'aimais à son propos, qui me faisaient rire inutilement. Il s'avérait, depuis qu'elle était entrée dans ma vie, que je me retrouvais à sourire bien plus souvent que je ne le faisais auparavant.

Juste une collègueWaar verhalen tot leven komen. Ontdek het nu