Je m'installe et sors le GPS. 

Je rejoins l'hôtel rapidement, et le décor a bien changé. On est passé des casas délabrées aux logements aisés dans des quartiers aisés. 

Je me gare pas loin du palace et me présente devant. Un homme m'ouvre la porte et je pénètre dans le hall. 

Je lève les yeux et découvre un immense lustre en cristal et regarde rapidement autour de moi. La moquette rouge semble si propre et si neuve, c'est magnifique. Quelques canapés et fauteuils en cuir occupent la pièce avec un bar sur ma gauche où les gens se relaxent et boivent un verre tranquillement. C'est très calme, les gens parlent doucement et une petite musique en fond bien adapté au type de cet établissement anime le salon.

Je me dirige vers la réception et un homme en costard, très bien habillé avec une démarche assez classe vient vers moi. 

– Mademoiselle ? Bonsoir, enchanté, Monsieur Sanchez, le directeur et manager de ce magnifique endroit.

  Il lève les bras en me parlant, les yeux pétillant de son travail et reprend :

– C'est bien vous la compagne de Vicente Rodriguez qui cherche un travail pour la soirée ?

La quoi ? 

– Oui, c'est bien moi, répondis-je en souriant et en lui tendant la main.

Ça, il aurait pu me le dire. 

– Suivez-moi.

Monsieur Sanchez me fait traverser le salon pour passer derrière le bar où un jeune homme me sourit et me lance un « bonsoir » puis nous arrivons dans une pièce où il me donne mon uniforme et  m'explique rapidement les habitudes du client. Felipe. C'est bien ça. Apparemment il me fait confiance et m'explique que c'est un client banal mais qu'il ne faut tout de même pas décevoir. Il me fait comprendre qu'il sait qu'il est de la mafia et qu'on ne sait jamais. 

Banal. S'il le pense, tant mieux. 

J'acquiesce. 

– Ne vous inquiétez pas, je ne ferai pas de faux pas.

– Je vous crois, je vais vous laisser avec Ana Maria, la responsable room service qui vous aidera à préparer sa chambre avec les gourmandises d'accueil, à installer également sa commande sur une roulante puis à la monter en chambre.

– Bien, monsieur.

– Je dois m'éclipser j'ai un rendez-vous assez important, bon courage mademoiselle Rose.

Monsieur Sanchez part et me laisse seule dans la pièce. Génial, je vais où, moi maintenant ? La porte qui donne sur l'arrière du bar s'ouvre et je jeune homme de tout à l'heure apparaît avec cinq ou six verres à vins coincés entre ses doigts. 

– Tu es perdue ? Me demande-t-il en posant les verres sur une étagère.

– Je dois aller avec une certaine Ana Maria, où puis-je la trouver ?

– Suis-moi.

Nous passons une autre porte et arrivons vers les cuisines, où plutôt l'office du restaurant. Nous longeons l'office qui est très grande, avec pas mal de personnel, nettoyant des couverts au vinaigre ou encore l'argenterie pour qu'elle brille. C'est vraiment un hôtel de prestige. Habituellement, je suis cliente, pas employée. Je soupire et monte les trois marches qui semble menée enfin à la cuisine mais au lieu de continuer tout droit, il tourne directement à droite, entrant dans une pièce pas très grande avec une dame, nappant des chariots et repassant les plis. 

– Bonsoir, dit-elle en posant le fer et en me tenant la main. Tu es Rose, c'est bien ça ? L'extra de ce soir ?

– Oui, bonsoir.

Le barman me fait signe qu'il me laisse avec elle et disparaît. 

– Il ne nous reste pas beaucoup de temps. Je vais descendre en pâtisserie chercher les gâteaux d'accueil. Peux-tu installer cette rose dans un vase et la mettre sur la roulante ?

J'acquiesce et m'exécute. Ils sont vraiment à la perfection près. Sur une roulante, une grosse corbeille de fruit domine et les fruits ont été frottés avec un chiffon pour qu'ils brillent ainsi. C'est bizarre de se trouver de l'autre côté du décor, je ne suis pas vraiment habituée à travailler dans ce domaine mais ça me fait de l'expérience. 

Ana Maria revient avec une assiette rectangulaire en ardoise avec trois petits gâteaux dessus qui ont l'air vraiment appétissant. Une tarte au citron, un petit framboisier et un magnifique cake de toutes sortes de fruits exotiques finement découpés et placé sur la pâte. Cet hôtel veut le meilleur pour ses clients, j'imagine. 

– Allez, super. Suis-moi.

Ana Maria pousse la roulante et nous traversons les arrières pour arriver dans une petite cours. On ne monte pas en chambre ? 

Je l'aide à pousser le chariot, faisant très attention à ne rien renverser et en fait, nous allons dans une genre de villa. 

Elle ouvre et nous pénétrons dans l'immense pièce. Le prestige est en dessous de cette villa. L'hôtel vise très haut, je suis surprise. J'ai séjourné dans des hôtels de luxe, mais jamais dans une chambre comme celle-ci. La pièce principale est une salon très grands avec un bar et des escaliers en colimaçon. À côté, se trouve un ascenseur que nous prenons et nous arrivons toutes les deux dans la chambre. Je ne vais pas continuer à dire que c'est magnifiquement bien meublé, designé, rangé, nettoyés et j'en passe. 

Je la laisse faire, elle vérifie chaque détail de la chambre et pose la corbeille de fruit, la rose et les gâteaux sur la table basse face à la baie vitrée et des couverts enroulés dans une serviette. 

– Tout est niquel. Le client arrive dans une heure. Moi je vais avoir pas mal de travail ce soir, l'hôtel est complet, je serai avec mon assistante. Toi, tu as juste à t'occuper de ce client. Je te montrerai rapidement comment tout installer, quoi dire et ce sera parfait, d'accord ?

Je fais un signe de la tête lui faisant comprendre que tout est OK et nous repartons à l'hôtel dans l'office ou j'ai sagement attendu une heure que le client débarque.

Thorn - tome 2Where stories live. Discover now