Merry Christmas

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Elle le prenait pour un opportuniste et ne pouvait pas le voir en peinture. Seulement, c'est Noël. Peut-être pourrait-elle faire une petite exception ce soir-là...

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Clarke Griffin était une perfectionniste. Elle aimait que les choses soient faites à sa façon, plus particulièrement dans son entreprise. Du moins, l'entreprise qu'elle dirigeait avec son père. Elle se plaisait à démontrer son talent pour ne jamais être considéré simplement comme l'héritière d'un des plus riches milliardaires de Manhattan.

Elle avait fait Harvard et était sortie majeure de sa promo, faisant une fois de plus la fierté de son père. Lorsqu'elle avait rejoint Griffin & Co, le prestigieux cabinet de conseil de son paternel avait pris un nouvel essor. Elle avait ce besoin irrépressible de tout contrôler, mais c'est aussi pour cette raison que l'entreprise familiale figurait dans le rang des meilleures du pays.

Clarke aimait faire tourner son petit monde à la baguette. Alors quand son père lui annonça qu'elle allait devoir partager son grand bureau au 15ème avec vue sur le centre, elle s'étouffa littéralement d'indignation. Premièrement, elle n'avait pas besoin d'aide (comme le prétendait Jake) ni et plutôt de quelqu'un dans les pattes. Deuxièmement, le crétin qu'il avait engagé à ses côtés était l'homme le plus prétentieux qu'elle avait rencontré et pourtant en tant que femme qui côtoyait la haute société américaine, elle avait de l'expérience en la matière.

Ce Bellamy Blake qui débarquait de nulle part avait eu le culot de lui faire un commentaire sur la gestion du budget ou quelque chose comme ça cinq minutes après que Jake les ait présentés, donc elle l'avait mauvaise et la bille était toujours bloquée dans sa gorge. Elle n'avait pas fourni autant d'efforts pour finir avec un sous-fifre. Surtout un mois avant les fêtes, parce que la période de Noël était synonyme de dix fois plus de travail, sans compter que tout le monde faisait un cirque à cause de cette connerie de Noël et cela l'agaçait au plus haut point.

Clarke ne détestait pas Noël. Elle ne s'était pas fait larguée sur un air de Jingle Bells Rock ou une histoire tragique qui aurait pu expliquer son aversion pour cette fête – ou les fêtes en général. Ce n'était pas non plus parce que sa mère était morte. Après tout, pourquoi lui manquerait-elle ce jour-là plus qu'un autre ?

À ses yeux cette Noël n'était qu'une prétexte erroné pour prendre des jours de congé supplémentaires, ou bien pour aller voir de la famille avec qui vous n'échangez pas un mot dans l'année, pour pardonner quelque chose d'impardonnable parce que « voyons c'est noël quoi », ou encore regarder des films à l'eau de rose qui bafouillent tous ses idéaux féministes. Parce que, après tout, ce qui compte dans la vie ce n'est absolument pas de réaliser ses rêves mais de trouver l'amour avec monsieur-tout-le-monde puis d'arrêter le travail pour fonder une graaaande famille et finir dans une petite ville perdue où il neige 364 jours dans l'année... En tout cas c'est ce qu'elle en comprenait. Et évidemment, c'est l'homme qui ramène le fric.

Raven et Maya, ses plus proches amies, étaient très friandes de ces comédies et avaient abandonné l'idée de convier Clarke à leur soirées films car celle-ci se plaignait sans cesse que « On sait tous qu'elle va finir avec ce pauvre type qui n'a pas une once de personnalité » ou « sérieusement dès qu'une femme fait quelque chose de sa vie elle est forcément superficielle et égocentrique. Laissez-moi deviner la suite : le père noël va l'emmener dans le pays des rêves où elle sera mariée et finalement elle va se rendre compte que sa passion c'est faire de la charité et élever ses cinq gosses insupportables.»

Bellarke One ShotsWhere stories live. Discover now