(08.11) Aimée rougit

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8 novembre

J'ai raconté ma soirée à Cassandra.

Et puis j'ai réussi à saluer Ovide dans la cour en le croisant. Il est venu me taper la bise et Camille m'a repérée également près des machines à café. On a reparlé de la soirée comme si on se connaissait depuis des années et je me suis sentie bizarre de parler à des terminales comme si de rien était. Oui ce sont des personnes comme n'importe qui, qu'ils n'ont rien de plus majestueux que nous ou les autres de ce monde. Mais ils dégagent une aura spéciale et attachante.

Mon béguin pour Ovide n'a pas entièrement disparu, encore trop habituée à baigner dans celui-ci. Mais j'ai mon nouveau secret et ça me suffit.

À 16 heures, au CDI, j'ai recroisé Solange. On a discuté ensemble des projets quant à l'orientation. Je lui ai expliqué que j'aimais bien les étoiles et la physique. Camille est arrivé dix minutes plus tard, et je me suis rendue compte que je le croisais chaque semaine depuis la rentrée sans vraiment faire gaffe à lui au CDI. De loin, près de mon poste d'ordinateur, je lui ai souri. Il s'est installé à côté de moi, incognito avec un petit sourire au coin.

J'ai eu du mal à me concentrer, me ressassant les paroles de la soirée d'Ovide sur le fait que je puisse plaire à Camille.

-       T'as un truc dans les cheveux, ai-je remarqué en voyant une poussière se déposer sur une de ses mèches.

Mon cœur s'est mis à battre. Je me suis maudit de subir toutes les conséquences de mes mauvaises hormones. Le blond a enlevé la poussière, m'a souri à nouveau puis s'est arrêté dans son travail pour me regarder bosser.

-       T'es libre demain aprèm ?

Surprise, je me suis tournée vers lui. Il avait l'air vachement motivé pour une sortie.

-       Euh oui pourquoi ?

Toute cette situation m'a paru bizarre. Tout, depuis ce matin, en général est bizarre.

-       J'ai personne pour m'accompagner regarder un film. Tristan m'a dit non, s'est-il plaint.

J'ai écarquillé les yeux, trop surprise.

-       Pourquoi pas...

J'ai remis une mèche qui me grattait la joue derrière mon oreille et me suis reconcentrée sur les équations à rééquilibrer en physique. Un peu avant moi, Camille a fourré ses affaires dans mon sac et s'est relevé pour partir. Il m'a tendu une page de brouillon que j'ai accepté poliment, les sourcils froncés, n'en ayant pas réellement besoin.

-       À demain ! a-t-il déclaré avec un sourire un peu trop enthousiaste.

En sortant, il avait les oreilles toutes rouges.

« T'es mignonne Aimée » avait-il écrit sur le brouillon au bic rouge.

Je suis devenue rouge vermeille.

Et je t'assure petit carnet que je n'ai jamais été aussi rouge de ma vie.

Aimée.

Aimée a tort d'aimerWhere stories live. Discover now