Jour 19 - Cienfuegos et la plage de Rancho Luna

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Je m'éveille à 5h, suite à un bruit quelconque, et mets instantanément mes boules Quies. Dire qu'il fut un temps où je ne savais pas dormir avec... Une douche froide plus tard (je n'ai pas essayé l'eau chaude, mais le système est le même qu'à Viñalès et Camagüey), nous nous retrouvons devant le petit-déjeuner d'une famille de cinq personnes, sauf que c'est uniquement pour nous. Ça a quelque chose de désespérant, mais d'un autre point de vue, nous mangeons nos cinq fruits et légumes par jour dès le matin.

Nos maillots de bain et serviettes de plage sont fins prêts quand le taxi arrive devant la maison à 9h tapante. Aurélie a juste le temps de demander à Inès si elle peut se renseigner pour nous trouver un taxi pour El Nicho pour le lendemain, et en route ! A l'office de tourisme, notre interlocutrice avait bien insisté sur le fait que le chauffeur de taxi aurait un logo Infotur pour l'identifier, mais celui qui nous attend n'en a ni sur lui, ni sur son taxi. Tant pis, il est au bon endroit, à la bonne heure.

Nous filons toutes fenêtres ouvertes, les cheveux au vent, vers la plage de Rancho Luna. En moins d'une demi-heure, nous arrivons sur son parking et nous nous mettons d'accord avec le chauffeur pour qu'il vienne nous rechercher vers 17h. Nous découvrons ensuite la plage, que le Petit Baroudeur décrivait comme belle, calme et agréable. Calme, nous savons déjà que ça va être relatif. De nombreux Cubains sont déjà installés, en famille, et les cris des enfants égayent joyeusement les lieux.

La plage est une longue plage de sable assez compact, pas vraiment comparable au sable blanc et fin foulé à Cayo Levisa

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La plage est une longue plage de sable assez compact, pas vraiment comparable au sable blanc et fin foulé à Cayo Levisa. Par contre, on y retrouve les mêmes parasols en bois et en feuilles de palmier, peut-être même en plus grand nombre. Nous ne nous arrêtons pas au premier parasol disponible mais préférons aller plus loin, où la plage est un peu plus propre et où il n'y pas un fou qui diffuse de la musique à fond sur ses haut-parleurs. En soi, la plage n'est pas très propre. On y trouve des coques de fruits de la taille de noix, quelques emballages...

Au fil de la journée, elle va continuer à se couvrir des déchets de ce que les Cubains auront achetés aux vendeurs locaux : emballages de nourriture, os de poulet, canettes ou bouteilles, gobelets en plastique... Il n'y a aucune poubelle sur la plage et l'usage semble être de tout laisser par terre. Ou dans l'eau ! La mer paraît être pour les Cubains une extension naturelle de la plage et ils y vont en maillots ou tout habillés pour y boire, y manger, ou s'y installer en famille sous un parasol ou un parapluie.

L'ambiance est naturellement bon enfant mais c'est un peu déroutant de voir les gens aller dans l'eau avec leur verre de rhum (voire carrément la bouteille). C'est assez parlant de voir les différences entre une plage accessible aux gens qui habitent à proximité et une plage comme Cayo Levisa réservée à quelques élus. Lorsque vient le temps d'aller dans l'eau, nous ne sommes pas franchement convaincus par l'idée de laisser nos sacs sans surveillance sur la plage, surtout avec tout le matériel photo d'Aurélie à l'intérieur.

Nous préférons donc y aller chacun notre tour, ce qui est forcément moins rigolo, mais aucune autre solution ne nous saute aux yeux. L'eau est bien chaude et si cette plage a un avantage sur Cayo Levisa, c'est qu'il est encore plus facile d'y plonger.

La mer émeraude est d'ailleurs tout aussi belle et transparente, même si elle subit la même pollution que la plage. Midi approche après que nous ayons chacun été faire trempette à tour de rôle et nous entreprenons de sécher en pensant à la suite.

Le seul restaurant que nous ayons vu était au début de la plage, à côté du parking, et avec lui, sans doute les seules toilettes du site. Impossible d'y aller sans abandonner notre parasol à de nouveaux arrivants. Nous restons sur place le plus longtemps possible, histoire d'en profiter un maximum, et observons comment un petit vieux achète du poisson à un pêcheur qui en vend à la cantonade en en promenant cinq ou six à sa ceinture. Leur négociation achevée, le pêcheur s'en va écailler les deux poissons retenus dans la mer, juste à côté des enfants qui jouent.

Au moment où nous commençons à rassembler nos affaires, le petit vieux vient nous parler. C'est un Italien qui, immigré au Canada, s'est installé ensuite à Cienfuegos. Il y a refait sa vie, trouvé une femme bien plus jeune que lui, et a décidé de ne plus bouger. Ici, il a trouvé une belle femme, une belle ville et une belle plage. A 79 ans, que demander de plus ? Il nous encourage à profiter un maximum de la vie et à ne pas faire comme lui, qui n'a fait que travailler quand il était jeune. Il nous laisse sur ce bon conseil et nous partons au restaurant.

Notre commande est vite prise et encore plus vite servie. Nous délaissons les fruits de mer pour du poulet frit, un des meilleurs que nous ayons mangés jusque-là. Au niveau des toilettes, c'est un peu la zone par contre. Nous traînons là, à l'ombre du patio, à regarder la mer en sirotant des mojitos tandis que les heures les plus chaudes de la journée s'écoulent.

Juste avant 16h, nous revenons sur la plage où plusieurs parasols se sont libérés. Les Cubains commencent à rentrer chez eux alors que des touristes en profitent pour prendre leurs places. C'est l'occasion pour nous d'admirer les coups de soleil d'Aurélie, malgré la crème (les multiples tours dans l'eau dans la matinée en auront eu raison), et de faire un dernier tour dans la mer, toujours l'un après l'autre. Le temps de sécher encore une fois et il est l'heure de prendre la direction du parking, où nous attend déjà notre chauffeur.

Sans être déçus de notre journée à la plage, il faut avouer que celle-ci était moins belle et moins calme que ce que nous avions imaginé. Du coup, nous remettons en question notre projet de faire escale à Playa Larga avant de retourner à La Havane. Ne vaut-il pas mieux prendre la direction d'une plage plus touristique, et donc a priori mieux entretenue, comme celles de Varadero ? Après une demi-heure de taxi sans surprise, nous sommes de retour à la casa et nous réglons les 20 CUC de la journée au chauffeur.

Inès nous confirme avoir trouvé un chauffeur pour nous conduire le lendemain à El Nicho, pour 5 CUC de moins que le tarif proposé par l'office de tourisme. Nous nous reposons un peu sous l'air conditionné de la chambre avant d'aller manger. Nous n'allons pas bien loin puisque nous goûtons à la cuisine d'Inès, pour un repas complet comprenant soupe, plat et dessert. Tout est très bon et nos estomacs crient au désespoir quand vient l'heure d'aller nous coucher.


Looking for Fidel : un voyage à CubaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant