4

75 9 0
                                    

Baden-Württemberg est une très belle région avec une population très réservée envers les étrangers

"Ils viennent pour manger notre pain "disait la quasi-totalité

Sans permis de travail , on se contentait d'aide sociale qui équivalait à quatre cents marks ( deux cents dollars ) par mois.
''Pourquoi je ne peux pas travailler ? " pensait mon âme africain. " Ben , parce que la politique étrangère le voulait ainsi " répondait celle du réfugié que j'étais.

Je fis donc connaissance avec une allemande , un coup de foutre si on appelle ça ainsi ,et eus un enfant avec elle.

Tout cela ne me permit pas de régulariser mes papiers. Il me fallait à tout prix quitter l'Allemagne car je me retrouvais déjà dans la forêt noire dans un petit bled ''Wehr Baden''

Une famille belge proposa de m'adopter afin de régulariser ma situation illégale. J'ai donc quitté l'Allemagne illégalement pour rejoindre ma famille adoptive en Belgique dans les années 90.

De nouveau à Bruxelles , la population est agréable mais avoir les papiers est semblable à faire de la magie.

Avec tous les documents nécessaires pour l'adoption , on se présenta à la commune d' Anderlecht. L'employé nous accueillit avec cette phrase "Madame , c'est un grand paquet que tu nous ramène " dit-il à l'égard de celle qui m'accompagnait.
Quelle humiliation ! Il me traite moi d'un paquet, moi un citoyen zaïrois !

En attendant la réponse de la commune , j'appris que mon père était décédé au Zaïre la même année. J'étais triste , sans papier , illégal en Belgique. Déçu par cette adoption et abattu par la mort de mon père , je pris la décision de quitter la Belgique pour la France , destination conseillée par mes amis car se disaient-ils , je pourrais trouver du travail même sans papier.

Je partis donc pour Paris. J'habitais une maison à la porte de la chapelle , dix-huitième arrondissement , sans vitres. Pour nous réchauffer , il nous fallait faire  bouillir  pendant toute la nuit une marmite d'eau pendant l'hiver , la misère !

D'Allemagne , on m'apprend que mon enfant était et qu'il me fallait accepter la paternité. Mais l'ambassade d'Allemagne à Paris ne me permit pas de les rejoindre malgré les raisons avancées.

J'ai lutté deux ans à Paris et de nouveau j'étais débouté , rejeté. Il me fallait chercher à nouveau un moyen pour aller en Allemagne car peut-être que je pourrais m'arranger un séjour au travers de mon enfant.

Un autre énigme se présente :"comment retourner en Allemagne sans papiers ?"

Si je voulais quitter la France pour l'Allemagne il me faudrait tenter une nouvelle chance vers la Hollande.

De nouveau , je fis une demande d'asile à Eindhoven , mais la police découvrit rapidement ( à cause de mes empruntes )   que j'avais déjà fait une demande d'asile en dix-neuf cent quatre-vingt-huit et que j'en faisais de nouveau en dix-neuf cent quatre-vingt-treize. Ce qui ne mettait pas permis.

Je suis donc allé vivre illégalement à Baaru chez un ami avec qui j'ai fondé un groupe de louange en collaboration avec les hollandaises chantant en Lingala et en Kikongo ''AYIMBIDI A NZAMBI " ( le nom du groupe )

Voilà encore une expérience bien qu'illégale où Dieu m'a pourvu avec un de sous et de soutiens des chrétiens.

Une année en Hollande chantant pour Dieu , merveilleux moment !




















👣

Un Congolais en EuropeWhere stories live. Discover now