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L'avion atterrit à Bruxelles , Zaventem en plein hiver.

C'était le premier hiver pour moi. Une fois sorti de l'aéroport , mes os ont senti un choc que je ne peux expliquer avec des mots et c'en est de même  pour tous mes amis africains. Ce froid peut vous rendre malade en la second: - dix degré celsius , quel horreur !

Les tantes de mon ami se ruèrent toutes vers leur neveu accompagnées des cris de joie. Quelles retrouvailles joyeuses pour eux ! Moi , j'étais seul et je sentis les larmes me monter aux yeux. Pourtant mon père m'avait prévenu sur ces réalités car il avait accompli deux années de stage et de formation en ingénieur civil ports et chaussées à Paris .

( prière : Pardonne-moi papa pour ne pas avoir été sage devant toi et devant Dieu ).

A Bruxelles , je fus finalement accueilli par la famille de mon ami. Elle me traitait comme leur propre fils.
Mais il y avait un problème : en Europe , les appartements sont petits. Alors sa famille ne pouvait pas me garder plus de deux jours. Je devais chercher où aller ! 

Je pris donc mon sac avec un courage inestimable , je marchais sur Bruxelles comme un Vagabond.

Sur le chemin , la police me demanda mes papiers heureusement encore en ordre , plus qu'une semaine avant l'expiration.

''Tu es venu acheter les voitures , comme tout zaïrois ?" me demanda-t-elle après avoir vérifié mes papiers

''Oui'' répondis-je

Elle m'a donc laissé continuer mon chemin toujours avec mes 1000fc CFA.

Comme tout africain , il fallait que je cherche à rencontrer les autres zaïrois pour demander conseil.

Matonge , porte de Namur à Bruxelles , Belgique est l'endroit favorable pour retrouver la quasi-totalité de la  communauté zaïroise de Belgique.

Arrivé à Matonge , je demandai à une soeur de m'aider à échanger le 1000franc CFA.

"Awa bâ changeaka bâ CFA tse , zonga na Brazza ( ici on ne change pas le CFA , retourne à Brazzaville )". Alors mes larmes ont commencé à couler car je n'avais pas d'argent pour survivre.

Dieu est le pourvoyeur par excellence. Voici un frère zaïrois qui s'approcha et me demanda si je venais d'arriver du Congo.
C'est ici que commence l'aventure.

''Moi je viens de la Hollande'' me dit l'ami. '' si tu es intéressé , on peut aller en Hollande ''

( déjà que mon visa est celui de la Belgique , comment pourrais-je me permettre d'aller en Hollande ! )

Connaissant plusieurs langues , je me suis résolu d'utiliser une des langues espéranto  pour pouvoir rester momentanément en Belgique et calmer mes nerfs.

Une des  personnes connaissant cette langue accepta de m'accueillir chez elle pendant mes deux semaines restantes. J'en profiterai alors pour visiter quelques villes de la Belgique. Le seul problème était que la femme de celui-ci ne m'accepta que par contrainte car j'étais perso no grata à ses yeux.

Elle racontait toujours à son voisin qu'elle avait un africain qui habitait chez elle, qui ne voulait plus rentrer en Afrique, dont le visa était presque fini et qui devrait obligatoirement rentrer au Zaïre .

Le voisin , par bon sens m'invita chez lui et me raconta tout ce que la dame lui avait raconté à mon propos.
Voilà comment Dieu a encore été révélateur de mes ennemis .

Finalement , cette famille m'envoya faire mon fameux tour de la Belgique : Liège , Bridge , Gand ...

Pendant le voyage , la famille me prêta leur manteau car je n'en avais pas en ma possession. Comme le stress me montait , j'ai donc laissé le manteau dans le train. Voilà ce qui me donna le qualificatif d'escroc dans le milieu espérantiste .







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Un Congolais en EuropeWhere stories live. Discover now