Chapitre 44 : Jamais 2 sans 3

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« On m'a dit que le problème Dawson était en passe d'être réglé, c'est ça ?

— On accumule les preuves et on patiente pour tout balancer.

— Alors, tu dois savoir certaines choses en plus. Mais dans ce que je vais te raconter, ce n'est pas vraiment Sharon le problème.

— Je sais, l'élément perturbateur de l'histoire, c'est le père Barnes et ses petites manigances. Lorsque tu as tenté de m'appeler, j'étais en rendez-vous pour en parler. Mais bref, bien que pour l'instant ce soit Sharon le problème numéro un, le vieux n'est pas à négliger non plus. Je ronchonne et pique du nez dans ma tasse ébréchée. Mais je suis tout ouïe. »

Et voilà officiellement la troisième fois que je sors cette phrase magique de la journée. Jamais deux sans trois de toute façon !

« Excuse-moi Livi, mais ton rendez-vous, c'était avec qui et pour quel motif ? Je plisse des yeux, attentive.

— C'était avec un des anciens proches amis d'Andrew qui travaille encore à Mediatics. J'en ai appris quelques infos d'ordre financier. C'est tout ce que je peux te dire pour l'instant.

— Cette personne a fait un commentaire sur l'attitude du père ? Sa voix est pressante.

— Il l'a sous-entendu, oui. Où veux-tu en venir Riley ? »

Elle pousse un soupir en guise de première réponse avant de s'approcher plus proche de moi. Pour finir, elle commence à chuchoter :

« Bien, il faut que je me lance. Ce n'est pas la première fois que j'ai affaire aux Barnes. »

Je me recule et pousse un petit cri surpris.

« Comment ça c'est passé la première fois ? Tu veux dire que la petite coucherie avec tu-sais-qui, je me replace et murmure, ce n'était pas avec un inconnu ?

— Non, non, non ! D'un côté, je suis soulagée malgré la pression qui monte en moi. Je te jure que Caleb était un inconnu au bataillon pour moi. C'est du pur hasard si nous nous sommes retrouvés au même moment au même endroit, je te le promets.

— Explique-toi alors, je ne comprends pas vraiment.

— Tu te souviens du jour où j'ai « disparu » de la circulation ? Eh bien, c'était totalement indépendant de ma volonté.

— Je l'espère sinon je suis profondément blessée. Mon amie rit vaguement puis reprend son récit.

— Le soir en allant à la fête de Phœbe, je suis passée par des raccourcis dans les rues de Londres. Comme à ma forte habitude, j'étais en retard et sans argent pour un taxi. Et puis, tu me connais, les petites balades, j'adore ça.

— Faux, tu ne prenais les raccourcis seulement pour aller retrouver des garçons ! Mais c'est vrai que marcher dans la boue pour faire enrager ta grand-mère a toujours été ta seconde passion. Cette fois-ci, nous éclatons de rire en cœur, retrouvant notre adolescence innocente.

— C'est vrai ! J'avais, comme d'habitude, une amourette. Elle efface une larme de rire sur sa joue puis continue son récit d'un air grave. Bref je devais le retrouver, il était bien 22 heures, j'ai emprunté une rue bordée d'un parc et de petites maisons. Une d'elles avec une petite ouverture que j'ai empruntée et en arrivant à son niveau, j'ai entendu deux voix masculines, dont une que je connaissais plus que bien. Ils avaient l'air d'avoir une violente altercation. Au début, je ne voyais que le visage de mon grand brun à la trentaine bien tassée. Dès qu'il m'a aperçu, j'ai vu ses yeux me dire de fuir très loin, mais, mortifiée, je suis restée là. Le plus vieux hurlait à s'en arracher les cordes vocales, c'était assez impressionnant. Je me souviens vaguement que cela parlait de honte de la famille, d'argent et prison. Mais c'est très trouble, je te l'avoue. Alors que le ton montait crescendo, je me suis reculée pour appeler la police et c'est au moment où j'ai commencé à taper le numéro qu'une détonation a retenti.

Chocolat Chaud et Chantilly [Tome 1]Where stories live. Discover now