Chapitre 2

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Cela fait maintenant 2 heures que nous avons quitté L.E.F.A., Romain et moi. Michaël a sous-entendu ensuite que nous devrions apprendre à nous connaître pour pouvoir réellement passer pour un couple crédible. Ce qui m'amène au problème suivant : Romain vient manger chez moi ce soir ! J'ai réussi à gagner une heure en disant qu'il fallait avant que je fasse des courses mais ça n'efface pas mon problème, je ne sais absolument pas cuisiner ! Avant qu'il me laisse partir, Romain m'a passé son numéro de téléphone en me disant que je pourrais l'appeler quand je voudrais, nuit et jour. Et il l'a dit avec son stupide sourire ! Jamais. Je. Ne. L'appellerais ! Même pas en rêve ! Mais deuxième problème : je suis suivie. À L.E.F.A., on m'a apprit comment savoir si on est suivi, les techniques de base d'autodéfense mais je vais vous avouer. Je n'ai jamais fait de mission de terrain. Moi, je suis hacker, je travaille avec un ordinateur, à distance, sans personne pour me menacer. Donc là, ce n'est pas que je stresse, mais un petit peu quand même... L'homme me suivait depuis longtemps maintenant, quand je remarquai une superette au coin de la rue. Je m'y réfugiai. Mais j'avais juste oublié un détail : l'homme avait une patience... Je venais d'acheter des tomates, des concombres, des échalotes, des avocats et du thon, en attendant vainement qu'il parte. J'en étais à payer lorsque je me dis qu'il ne s'en ira pas si facilement. Alors, je fis quelque chose de totalement stupide : j'appelai Romain, prise de panique.

- Allô ?

- C'est Annaëlle. Hum... J'ai un petit problème à la superette qui fait l'angle avec la rue de L.E.F.A...

- Qu'est-ce qu'il se passe ? T'as plus d'argent pour payer ? Ce n'est pas mon problème !

- Tu ne comprends pas ! Il y a un homme qui me suit !

- Ta mère ne t'a jamais appris à ne pas te promener seule lorsque la nuit tombe ou après ?

Comme je ne répondais pas, il dut prendre ça comme une excuse ou je ne sais quoi car il ajouta :

- J'arrive.

Effectivement, cinq minutes plus tard, il était là.

- Désolée... J'ai beau connaître les techniques d'autodéfenses, c'est bizarre, je n'arrive pas à m'en rappeler quand je le vois..., dis-je avec la voix tremblotante.

- Ce n'est pas grave, de toute façon, tu n'aurais pas pu le vaincre, il semble avoir plus de force que toi, répondit-il après m'avoir observé. J'ai une idée pour le faire partir mais tu vas devoir faire comme si c'était normal.

- C'est quoi ton idée ?

- Tu vas l'adorer, se contente-t-il de me répondre avec son horrible sourire sexy.

Eh là, sans me demander mon avis, me prit par les hanches et m'entraina vers la sortie. Comme il me l'avait demandé, je me tu mais ce n'étais pas l'envie qui me manqué pour lui dire le fond de ma pensée. Arriver dehors, alors que l'homme s'approchait de nous, avec une lueur sauvage dans le regard, Romain fit quelque chose d'inimaginable. Il se mit à m'embrasser à pleine bouche. Ses lèvres... Si douces... Si chaudes... Il m'embrassa tellement fort que mes joues se teintèrent de rouge petit à petit, que mon corps, instinctivement, vient se coller contre le sien. Il me sembla que ce moment dura une éternité. Lorsqu'il y mit fin, l'homme était parti et Romain... Il avait les yeux grands ouverts, comme s'il n'en revenait pas de m'avoir embrassé. Ses joues étaient rouges aussi, sa respiration haletante.

La première chose que je fus fut de vouloir lui mettre une claque mais il arrêta ma main à temps, la serra dans la sienne, se pencha vers moi et se remit à m'embrasser, encore plus fougueusement qu'avant. Son autre main, qui jusque-là était restée sur ma hanche, bougea pour se mettre au creux de mon dos, sous mes vêtements. Sa main était brulante mais étonnamment douce. Il m'attira encore plus vers lui, à tel point qu'il ne restait plus un millimètre entre nous. J'étais incapable de faire quoi que ce soi. Je pouvais juste l'embrasser en retour, appréciant ce moment. Pendant un instant, j'en oublie que c'était un mec horrible, prétentieux et arrogant. Puis je reviens à la réalité et le repoussais de toutes mes forces, la respiration saccadée, les joues en feu, les lèvres tremblantes et les yeux en larmes.

AnnaëlleWhere stories live. Discover now