Étape 11 : La sauver

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- Personne ne tient à moi.

- Ce n'est pas toi qui parle. C'est la solitude, la haine, la colère,la tristesse qui te rongent depuis longtemps !!

- Non c'est faux !!

- Je tiens à toi Eva !!

- Ça aussi c'est faux !!

- Si je ne tenais pas à toi je ne t'aurais pas couru après et je ne me serais pas jetter pour te rattraper !

Je la relève un peu plus dans un gémissement de douleur. Mes bras brûlent ainsi que mon torse sur lequel je m'appuie.

Je calme ma voix et prend un ton doux, au lieu de crier.

- Je t'en supplie...laisse-moi t'aider...je ne pourrais pas te relever si tu n'y mets pas du tien.

Des larmes coulent sur mon visage. Elle me regarde dans les yeux mais ne donne aucune réponse.

- Je t'en supplie...putain Eva je veux que tu restes dans ce monde... et je ne suis pas le seul. On a besoin de toi dans ce monde, avec nous...

Nos regards mouillés se fixent.

- Je ne veux pas te perdre...

Une larme de plus coule sur sa joue. Sa main qui jusque-là ne me tenait pas serre mon poignet.

- Tends-moi ton autre main.

Elle s'exécute. Je saisis son poignet d'une main.

- Accroche moi de toutes tes forces compris.

Elle acquiesce.

Je la relève en puisant toutes les forces qui me restent. Tout mon corps me fait souffrir mais je n'y prête pas attention. Je cris de douleur et d'effort. Son buste est désormais au niveau de la rambarde.

-Accroche toi aux barreaux.

Elle acquiesce. C'est comme si elle était dans une sorte de transe, elle ne parle plus, et je ne saurais déterminer si elle me regarde ou si elle regarde dans le vide.

- De toute tes forces.

Elle s'aggripe aux barreaux, ainsi je peux lui lâcher les poignets et l'attraper rapidement par la taille. Je la relève et réussi à la hisser sur la rambarde en me levant en même temps. Mes genoux sont en feu, mon dos en miette et mes bras en morceaux, mais je ne la lâcherai pas. Je la fais passer au-dessus dans un ultime effort. Je tombe au sol en arrière avec elle dans mes bras.

Elle est sauvée. Elle est en vie. Elle est là, dans mes bras.

Je me redresse afin de m'asseoir, toujours avec Eva dans les bras. Je la tiens fermement. On reste ainsi durant de longues minutes. Elle relève la tête et me regarde dans les yeux. Je ne bouge pas. Soudain, elle éclate en pleurs en mettant sa tête dans mon cou et en serrant mon t-shirt. Je la sers dans mes bras et dépose un baiser sur son front. Après de longues minutes, elle se détache et me regarde de nouveau.

- Quoi ? Repondis-je doucement.

Soudain elle commence à ruer mon torse de coups.

- Idiot idiot idiot idiot idiot idiot idiot !!!! Répéte t-elle en pleurant.

Je la stoppe et relève son menton afin qu'elle me regarde.

- Pourquoi je suis idiot ?

- Tu n'aurais jamais du me sauver !! Elle niche de nouveau sa tête dans mon coup. Jamais...idiot.

- Si c'était à refaire je te sauverai une deuxième fois.

- Pourquoi tu m'as sauvé !!! Tu n'aurais jamais du !!!

- Je te l'ai expliqué. Et si. On a besoin de toi Eva.

Je relève une nouvelle fois sa tête pour qu'elle me regarde. Je plonge mon regard dans le sien. Je caresse sa joue trempée de larmes avec ma main.

- Jamais je ne laisserai...d'accord ?

- Tu ne faisais pas attention à moi avant.

Je ris légèrement.

- Bien-sûr que si. Tu étais juste trop enfermer dans ta bulle pour t'en rendre compte.

- Menteur.

- Et....

J'entoure son visage de mes deux mains.

- C'est lorsqu'on est sur le point de perdre une personne qu'on se rend compte à quel point on tient à elle.

Elle sourit, puis se blotti contre moi. Après de longues minutes, elle prononce tout doucement.

- Merci...idiot

Je souris et dépose un baiser sur sa joue.

- Derien....princesse.

Elle me met une légère claque sur la tête, ce qui me fait rire.

- Tu n'as pas honte de frapper un si bel homme !!

Elle éclate de rire.

- Dis donc la prétention et toi vous vous entendez bien à ce que je vois.

Je rigole puis m'arrête de rire pour la regarder. Elle est vraiment jolie, encore plus une fois que ses larmes sont sèches.

- Tu as retrouvé ton rire on dirait.

Elle me refrappe doucement.

- Oui...idiot.

Je rigole.

- Bon c'est pas que je ne suis pas bien mais il faudrait peut-être se lever princesse.

- Arrête avec ce surnom débile !

Je rigole. Et je me lève, avec des gémissements de douleur. Mon corps entier me fait souffrir. J'aide Eva à se relever. Je tente de faire un pas mais l'équilibre n'est pas très présente. Eva prend mon bras et le place sur son épaule afin de m'aider. Je lui adresse un sourire de remerciement. Je regarde autour de nous. Je n'avais pas remarqué, mais une trentaine de personnes c'était rassembler autour de nous. En nous voyant nous relever, ils me regardent et m'applaudissent. Une ambulance arrive. Une vielle femme s'approche de nous. Elle met ses mains autour du visage d'Eva,qui se laisse faire.

- Mon dieu qu'est ce qu'il vous a pris ma petite ! Ce monde a trop de choses à offrir pour que vous le quittiez !

- Oui...c'est ce que j'ai cru comprendre, dit-elle en me regardant.

La vielle femme me regarde.

- Et vous avez de la chance d'être tombés sur un si beau jeune homme !

Nous rigolons tout les trois. Un autre homme s'approche. Il me donne une tape amicale sur l'épaule.

- Bravo mon garçon. Peu font preuve d'autant de courage et de ténacité.

- Merci monsieur.

Je sens la main d'Eva glisser dans la mienne.

Le professeur arrive -enfin- affolé. La classe arrive également et s'attroupe autour de nous. Des tas de questions fusent, les gens se pressent autour d'Eva, qui lâche ma main. Tout le monde tente de lui faire des câlins, même des garçons qui ne la connaissaient pas. Je me détache de la foule et me dirige vers l'ambulance. Je retire mon pull puis mon t-shirt qui, je m'en rend compte, est trempé de sang. L'ambulancier m'examine. Mon torse est en sang, et des hématomes commencent à apparaître, ainsi que sur mes bras. Mon crâne aussi saigne. Je me rends compte quand me jettant à terre j'ai atterri sur une pierre fendue, ce qui fait que j'ai une déchirure sur mon abdomen. J'ai la tête qui commence à tourner. J'ai perdu beaucoup de sang. Je pense que ce qui me faisait tenir debout était l'adrénaline, mais désormais que c'est fini, je sens toutes les forces de mon corps me quitter et je m'écroule par terre.

You saved me [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant