Prologue

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« Cela semble toujours impossible, jusqu'à ce qu'on le fasse. » — Nelson Mandela.


(Veuillez s'il vous plaît lire attentivement le message indiqué sous ce prologue.)


Smith

— Vous avez reçu un choc grave à la tête, mais tout se passe pour le mieux, monsieur.

J'entends, je vois même une jolie infirmière m'adresser ces mots, mais je n'arrive pas à suivre chacun de ses mouvements de lèvres. Ma tête me tourne, j'ai comme une envie de vomir. Au fur et à mesure qu'elle parle, des images consécutives de mon dernier combat contre Carter, me grillent le cerveau. Mais la dernière chose que j'arrive à me souvenir, c'est Lucie. Ses larmes et son visage en proie à l'inquiétude.

— ...une légère contusion à la tête, presque proche d'un traumatisme crânien, mais fort heureusement on vous a conduit ici, dans des délais efficaces.

Je n'écoute pas. Mes yeux observent la pièce qui m'entoure. Les murs blancs, les machines, le bip sonore incessant. Pas de sourire chaleureux, pas de cheveux blonds ou de mèches châtains. Il n'y a pas la moindre trace de Lucie, et pourtant, je la cherche encore et encore. Elle est ici, elle va venir d'une minute à l'autre, ouvrir cette foutue porte et crier de joie en me voyant réveiller. Je le sais, je le sens.

J'attends patiemment.

— D'ailleurs, je vais vous laisser avec votre ami qui vous a conduit jusqu'à nous. Reposez-vous bien, le repas sera servit dans quelques minutes, m'explique l'infirmière.

Je ne sais pas encore comment je trouve le courage de hocher la tête à ses paroles, mais je le fais. Machinalement. Elle repart en laissant apparaître Paul, qui s'approche doucement de moi. Ma vision est flou, et j'ai la sensation qu'un marteau piqueur s'agite dans mon crâne. Même si ma langue est lourde et pâteuse, j'arrive à prononcer son nom. Le nom de toutes mes douleurs, mais aussi de toutes mes douceurs.

— Lucie...

Je laisse traîner sur la fin, comme perdu. Paul me regarde attentivement, une grimace se dessinant sur son visage, qui n'envisage rien de bon. Peut-être qu'elle n'est pas venue tout compte fait ? Rien que d'y penser, mon coeur se recroqueville sur lui-même.

— Elle...

Il commence difficilement, comme s'il cherchait les bons mots, capables de ne pas me heurter follement. Sans réfléchir, je me redresse sur mon lit, et me penche vers lui. J'arrive à voir des remords se confondre dans ses yeux, et même un sentiment de haine, caché au plus profond.

— Elle est partie, Smith. Elle est partie et c'est mieux comme ça, il lance.

Je fronce les sourcils, incapable d'assimilé ce qu'il se passe. Je suis sûr qu'il s'agit encore d'une mauvaise blague, celles qu'on aimait se faire avant, lui et moi. Mais son visage sérieux et peiné me montre le contraire. Sauf que je continue désespéramment à regarder la porte de ma chambre, qui je suis sûr, va s'ouvrir dans quelques secondes.

— J'te crois pas.

Ma voix est rocailleuse, comme si j'avais fumé un tas de cigarette en un jour.

— C'est la vérité Smith. Il fallait qu'elle parte et...moi aussi.

En observant le mur, j'essaie d'apercevoir les courbures de son visage, tout en me disant qu'elle est partie loin de moi. Mais pour aller où ? Je ne comprends plus rien.

— Je suis désolé Smith, déclare Paul, tout bas.

Il se lève soudainement, l'air penaud, puis quitte sans un mot ma chambre. Je le regarde passer dans le couloir pour mieux disparaître. Un poids se décharge sur mon coeur, qui bat si fort, que j'ai la forte impression qu'il va éclater dans quelques secondes, ou alors dans quelques minutes. Alors que je croyais encore à mon amitié avec Paul, elle est partie en lambeau, c'était le dernier acte.

Le temps passe et je reste seul, longtemps. Mon repas arrive très vite, et j'ai beau mangé, rien ne se trouve être à mon goût. Je pense toujours à elle, et à sa capacité à embellir ma journée. A la tombée de la nuit, j'observe le soleil se coucher de ma fenêtre, tranquillement. Quand soudain, mon téléphone portable vibre sur la table près de moi. Je l'avais oublié celui-là.

Je l'attrape d'une main douloureuse, et lorsque je m'aperçois que c'est un message de Lucie, mon coeur fait un soubresaut. Sans perdre une minute, j'ouvre le contenu.

LUCIE : Je pars. Je ne veux plus jamais risquer de te voir. Ne me contacte plus, je t'en supplie, Smith.

Quelque chose se glace dans mon coeur, à chacun des mots qui sont inscrits sur mon écran. C'est alors que je réalise qu'elle est vraiment partie. Pris d'une colère sans faille, je donne un coup dans la table basse près de moi. C'est la meilleure façon de canaliser ma colère. D'oublier qu'elle soit partie à cause de moi, de ma défaite. Elle aussi, m'a abandonné, et c'est ma faute. Mais j'arrive toujours à me relever. Je ne perds jamais espoir.

C'est comme ça que je fonctionne.

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AVERTISSEMENT !!

Ce tome est sans doute le plus sombre et le plus dur psychologiquement, et physiquement. Il sera certainement assez particulier et difficile à comprendre pour certains et certaines d'entre vous. Des scènes et des propos peuvent choquer et je suis consciente que j'ai des scènes à revoir de fond en comble. Je vous demande donc de rester indulgent(e)s et respectueux(ses) de mon travail. Merci.

Bonne lecture.

Sarah.

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