05-1 Weddy Partie 2

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Weddy se débattait tant bien que mal, elle ne comprenait pas ce qu'il se passait. Ses poignets avaient été enchaînés et on l'avait bâillonnée. Le tissu avait été tiré fermement, à tel point que du sang perlait de la commissure de ses lèvres.

– Il va falloir te calmer ma jolie, on est bientôt arrivés, annonça Wen.

À la limite du village, on apercevait la casemate des gardes nocturnes. Ils l'embarquèrent à l'intérieur de leur repaire sans crainte d'être vus par les citoyens toujours endormis.

La pièce était suffisamment grande pour contenir la paillasse de chaque garde. La majorité des hommes prit la direction de sa couche. Les quatre hommes restants poussèrent Weddy vers une porte du fond. Derrière il y avait une toute petite pièce sans fenêtre, meublée seulement d'une table. Quelqu'un alluma une torche et la peur de la jeune fille monta encore d'un cran. Les quatre murs étaient recouverts, du sol au plafond, de pinces, pics, ciseaux, couteaux, scies et autres inimaginables instruments de torture. Involontairement, elle se mit à crier sans retenue mais les sons mouraient étouffés par le bâillon.

Deux des hommes l'attrapèrent par les pieds et les bras et la plaquèrent sur la table. Le troisième se chargea de l'attacher solidement à l'aide de cordes. Ils quittèrent ensuite la pièce pour laisser la place à leur chef fidèlement accompagné par son dogue allemand assis à ses côtés. La porte fermée, Wen attendit que la fille cesse de beugler puis lui retira le tissu qui lui barrait la bouche.

– Tu es une amie proche de Leïna, n'est-ce pas ?

– Qu'est-ce que vous allez me faire ? demanda-t-elle paniquée.

Wen soupira et échangea un regard avec son chien. Il précisa calmement :

– C'est moi qui pose les questions ici...Compris ?

Weddy secoua la tête pour confirmer. Le chef ne dit alors plus rien et elle réalisa qu'il attendait qu'elle lui réponde.

– Oui, je suis son amie, la meilleure.

– Parfait. Dis moi, Leïna, elle parle de moi parfois ?

Étonnée par la question, la jeune fille sut d'instinct que la réponse ne plairait pas à Wen et choisit d'en dire le moins possible.

– Pas vraiment...

– Comment ça ? insista-t-il. Tu dois bien savoir, les filles ça jacasse beaucoup entre elles. Dis moi.

– Elle ne te porte pas dans son cœur, lâcha-t-elle. Je ne sais pas pourquoi, n'importe quelle fille rêverait d'être avec toi mais tu sais, Leïna est assez particulière, elle ne montre pas beaucoup ses émotions...

Wen s'était arrêté à la première phrase, s'il s'en doutait il avait dorénavant confirmation... Il rageait intérieurement de ne pas avoir réussi à conquérir la séduisante fille Minaloc mais affichait un effrayant calme à l'extérieur. Weddy continuait de déverser une foule d'explications à ce diagnostic tandis qu'il replaçait le bâillon sur ses lèvres. Ses paroles moururent étouffées par le tissu. Elle arrêta de parler, ouvrit grand ses yeux puis le regarda à nouveau d'un air horrifié.

– Bon Couette-Couette, oublie notre petite conversation. Voilà les faits, débuta-t-il.

Comme à son habitude, son visage était impassible mais dans ce contexte l'attrayant Wen était devenu terrifiant. Elle ne savait pas s'il allait lui faire du mal pour avoir répondu avec honnêteté, elle ne comprenait pas son comportement. Il se mit à marcher autour de la table.

– Mes gars et moi nous étions en plein travail lorsque nous t'avons surprise dans la forêt au milieu de la nuit.

Il s'arrêta et plongea ses yeux perçants dans les siens.

– Tu sais que c'est interdit de se promener dans la forêt ?

Il reprit sa ronde.

– Nous avons ensuite voulu te ramener docilement jusqu'au village mais, tu n'en as fait qu'à ta tête.

Il ricana.

– Sacré Couette-Couette...Donc maintenant, tu te retrouves là. Écoute moi bien, je veux savoir ce que tu faisais dans les bois et ce dont tu te rappelles de ta petite escapade. Comme je suis gentil, je vais te laisser la nuit pour cogiter et je laisse la torche allumée. Demain je reviendrai t'interroger. Si tes réponses ne me conviennent pas, je laisserai mes gars s'occuper de toi.

Il désigna les murs.

– Comme tu le vois, il y en a pour tous les goûts.

Le chef eut un sourire sournois et quitta la pièce avec son dogue, laissant Weddy plongée dans la terreur.

Les éférides Tome 1 L'aube d'une destinéeWhere stories live. Discover now