Eyes Shut [Corrigé]

XLIX [corrigé]

Nous arrivons au premier étage. Nous nous retrouvons face à une multitude de portes, que Julien semble bien connaître.

Il ouvre la seconde à droite et nous fait entrer dans une chambre.

"-C'est celle de Greg ? l'interrogeais-je.

-Non, c'est la mienne, me répondit-il en souriant.

Je lui lance un regard interrogateur pour l'inviter à poursuivre ses explications.

-J'ai passé 9 mois chez eux l'année dernière donc ils m'ont attribué cette chambre, qui est restée la mienne.

-Mais pourquoi ?

-Moi aussi j'ai mes secrets Mathilde.

Je n'insiste pas plus, sachant pertinemment ce que c'est.

Il commence à installer les deux pyramides de gobelets, sans lâcher son sourire. Ensuite, il les remplit au tiers de vodka, avant de me tendre la petite balle de ping-pong.

-L'honneur aux dames !

Nous nous positionnons face à face, à hauteur du sol, et j'exécute  mon premier tir.

-Yes ! m'écriai-je victorieuse.

-C'est une coup de chance, me charria-t-il.

-Action ou vérité ?

-Vérité.

-Tu trompes toujours tes copines ?

Je l'observe en attendant patiemment sa réponse, qui a du mal à sortir.

-Quand je me lasse oui, avoua-t-il finalement.

Je suis un peu choquée par sa réponse, ce qu'il a du remarquer.

-Rassure toi, ce n'est pas systématique. Et puis si c'est Anna qui t'a dit ça, sache qu'elle aussi m'a trompé.

Je ne répond rien et attend qu'il fasse son lancé, bien sûr gagnant.

-Je suppose que tu vas choisir vérité ?

-Tu supposes bien.

-Raconte moi ce qu'il s'est passé entre Maël Langlois et toi ?

J'avale difficilement ma salive puis commence d'un ton curieux.

-Comment le sais-tu ?

-Tout le monde le sait au lycée Mathilde.

-Génial.... murmurai-je.

-J'aime pas trop les ragots alors je voulais connaître la vraie version de ta part.

J'inspire un bon coup et me lance :

-Nos familles, nous y compris, sont parties une semaine ensemble au ski aux dernières vacances. Nous passions nos journées ensemble et puis un soir où j'étais mal, j'avais pleuré, il est venu dans ma chambre il m'a dit de belles paroles, et on s'est embrassé. Quand on est revenus j'ai bien compris que tout ce qu'il m'avait dit n'était que du vent et qu'il avait simplement profité de la situation. Fin de l'histoire et j'aimerais qu'on n'en parle plus s'il te plaît. J'ai déjà assez honte comme ça de savoir que ce connard à profiter de moi....

-Ok...

Je vois bien  qu'il prend un air hébété, même peut-être déçu, pendant mon récit, mais après tout, c'est lui qui a voulu savoir.

- Bon c'est ton tour, enchaîna-t-il.

J'attrape le petit objet, vise et rate mon coup.

-Dommage pour toi, s'enthousiasma Julien. Je vais pouvoir prendre un peu d'avance.