Eyes Shut [Corrigé]

XXXVIII [corrigé]

Ma mère me congédie en voyant que je ne me sens pas bien. Je me dépêche de monter dans ma chambre après avoir souhaiter une bonne nuit à tout le monde.

Depuis que nous sommes rentrés, j'ai l'impression d'avoir la nausée. Je sens que je peux vomir à tout instant.

Je me déshabille en vitesse, enfile un jogging et un tee-shirt puis me glisse sous les draps.

Je n'arrive pas à trouver le sommeil. Je repense à cette journée, qui était si bien, jusqu'à ce que Maël me parle du lycée. Je ne sais pas pourquoi, mais ça m'a mis hors de moi. Je sais que j'ai réagi excessivement, mais je ne voulais absolument pas l'entendre me parler de tout ça ! Je voulais juste finir ces vacances tranquillement, avec un Maël que je commençais à réellement apprécier, pas avec le Maël de Lyon, celui que je ne peux pas blairer.

Je tourne dans mon lit, en repensant à cette dernière soirée, qui aurait pu mille fois mieux se terminer, quand quelqu'un ouvre puis referme la porte de ma chambre. Je ne prends même pas la peine de me retourner, sachant déjà que c'est lui. Je reconnais l'odeur de son parfum.

"-Tu dors ? me demanda-t-il.

-...

-Je sais que tu ne dors pas.

-Je n'ai pas envie de te parler Maël. Je veux juste dormir.

-Je ne veux pas te forcer à me parler, je veux juste que tu m'écoutes.

-Accouche.

-Je voulais juste te dire que j'étais désolé. Désolé pour tout à l'heure, désolé pour ce que je t'ai fait subir depuis le début de l'année au lycée, désolé pour tout. La vérité, Mathilde, c'est que je t'ai détesté depuis le premier jour où je t'ai vu. Je t'ai détesté par ta façon hautaine de parler aux autres, par ton comportement solitaire, par ton attitude de rebelle, par tout en fait, mais surtout parce que tu m'attirais beaucoup.... beaucoup trop....

Je manque de m'étouffer.

Alors comme ça j'attire Maël Langlois ?

-Je n'ai jamais réussit à te cerner, et ça m'agace. Tu m'intrigues énormément Mathilde. J'ai envie de tout connaître de toi, de tout savoir mais je ne peux pas parce que tu es tellement secrète et renfermée que personne ne peux t'approcher. Et je suppose que c'est pour ça aussi que tu m'attires, parce que tu es différente des autres...

Il fait une courte pause, espérant sûrement que je dise quelque chose, puis poursuit.

-Au début, je t'embêtais pour que tu me remarques, pour créer un petit jeu entre nous, et puis après la fête où Zoé t'avais obligée à venir, tu te souviens, et où tu étais très proche de Julien Cortès, même trop proche de lui à mon goût, mais bref. Ce soir là, j'ai compris que tu me plaisais bien plus que je ne voulais l'admettre. Alors crois le ou non, mais si j'ai continué à t'humilier c'était parce que si Jessica avait découvert que tu me plaisais, elle t'aurait fait la misère et je ne le voulais pas, alors j'ai continué à faire comme tout les autres, même si je restais sympa avec toi quand nous étions seuls. Tu doi me prendre pour un bipolaire, mais c'est la seule solution que j'ai trouvé, certes, peut-être pas la meilleure, parce qu'aujourd'hui je me rends compte que je t'ai fait du mal, mais crois moi, c'est la solution qui m'a parut la plus évidente.

Je ne sais quoi dire. Ses révélations me laissent bouche-bée. Puis toute pantoise, je lui dis doucement :

-Pourquoi tu ne m'as rien dit ?

-Parce que j'ai trop de fierté Mathilde ! Tu me vois venir te voir et te lancer "hey au fait, si je t'embête c'est parce que tu me plais et comme je ne veux pas que ma copine l'apprenne, je te harcèle". Ce n'était pas possible ! Le seul qui sait, c'est Lucas.