Journal d'une détraquée...

LE PARDON

Mais il y avait aussi une parole qui revenait souvent...

Une parole qui en quelque sorte, annonçait la prochaine étape...

"Je PEUX le pardonner, mais je ne VEUX pas le pardonner."

En effet tout ce temps, j'avais bien conscience que j'avais cette capacité à pardonner, à le pardonner, à les pardonner.

Mais je ne voulais pas. Je ne voulais pas.

Je refusais de pardonner non seulement pour moi, mais aussi pour mes parents, pour mon frère, pour mes soeurs.

Mais aussi pour tout ce temps "perdu", toutes ces années "gachées", cette part de vie "volée".

Tout ça entre guillemets car j'ai bien conscience MAINTENANT d'avoir appris beaucoup malgré tout.

Et c'est aussi en grande partie pour ça que je l'ai pardonné.

Mais pas seulement,

J'en avais besoin, non seulement pour avancer mais aussi et surtout pour me libérer.

Me libérer de lui, de mon passé, de mes regrets, de ma souffrance...

Une sorte de pardon "égoïste" en somme.

En tout cas, c'est une pensée qui m'est venue...

Et pourquoi pas après tout ?

Si je lui offrais mon pardon alors même qu'il ne l'a jamais recherché, ne méritais-je pas d'en bénéficier  ?

Mais cela aussi m'était inconcevable.

Je pensais que pardonner serait une injustice de plus à subir.

J'exigeais pour le pardonner qu'il regrette et reconnaisse tous ses méfaits.

Je décrétais qu'il n'avait aucunement droit à ce cadeau.

Mais ce cadeau, c'est aussi et surtout moi qui l'ai reçu.

J'ignorais qu'en le pardonnant je me libérerais de lui, de cette histoire, de mon passé.

Mais l'ai-je fais uniquement pour moi ?

Pas seulement...

Je l'ai fait pour Dieu , pour la créature de Dieu qu'il est, pour la créature de Dieu que je suis.

Dieu avec qui il m'avait profondément désunit puisque je ne voyais plus qu'une divinité terrorisante qui m'avait créé dans le seul but de jouer avec mon âme en lui infligeant mille tourments et en la condamnant à endurer éternellement son châtiment.

Dieu avec qui Denis (toujours lui ;) m'a réconcilié.

Dieu que j'aime aujourd'hui d'un amour infini.

Pour Dieu avant tout.

Pour moi aussi,

Et pour lui... l'oncle... mon oncle...

Même si pour rien au monde, je ne le réintegrerai ds ma vie.

Ni lui, ni aucun d'entre eux.

Sauf ma soeur, ma petite soeur, mon âme soeur.

Et même si j'ai parfois encore ( souvent) le coeur en peine, je me sens bénie (après avoir longtemps cru être maudite ) et surtout reconnaissante envers cette épreuve, l'épreuve de ma vie,  qui m'a fait grandir et qui m'a tant appris.

Alors pour toutes ces raisons et bien plus encore* (TOUT est en vidéo, lien en fin de chapitre),

Je te pardonne.