La suite #1: Conditionnée...

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On pourrait penser qu'une fois sortie de la secte, le pire était derrière moi...

On pourrait le penser... Mais ce fut loin d'être le cas...

Rien dans ma vie n'a été plus difficile que l'après...

Pas même les moments vécus là-bas...

Et ce pour une simple et bonne raison: Avant d'en sortir, je n'avais pas conscience de ce que je vivais... Du moins, je n'avais pas conscience que ce que vivais me détruisait.

Bien au contraire, je pensais me construire, et surtout je pensais qu'il m'aidait à me construire, à me construire telle que je devais être, pour être agréée par Le Créateur.

Je le voyais comme un guide, il était mon repère...

S'il me souriait, j'étais certainement en bonne voie.

S'il m'ignorait, il devait y avoir quelque chose qui clochait... En moi, bien sûr ;)

Et s'il se mettait en colère... Eh bien, c'est que je le méritais.

De ce fait, ma vie était complètementcalibrée...

Même s'il y avait des moments de répit une fois rentrée en France et installée dans ma vie de jeune mariée, le mal était fait, j'étais conditionnée.

Et donc quand je pensais dérailler, seule je me recadrais... Avec en tête l'espoir d'être validée...

C'est fou comme il gardait le contrôle sur notre mental tout en étant à 3000km de nous...

Il faut dire qu'il avait bien fait son travail...

Subtilement, il nous a appris chacun à regarder l'autre, à le juger, le condamner...

Ce qui a fait que même lui absent, nous étions entre nous et l'un pour l'autre, des minis "Yamani" (c'est le prénom de cet être infâme) et donc le conditionnement a continué toutes ces années perpétué par nous, ses bons petits soldats.

Et puis c'était sans compter les voyages répétés. 

En ce qui me concerne, je n'y suis allée "que" deux fois avant mon mariage (une troisième fois après, mais j'y reviendrais dans un prochain chapitre, car ce fût un moment clé) ET CES DEUX FOIS, les deux mois en présence de mes parents, et surtout un an plus tard, les trois mois et demi passés là-bas seule avec eux, ont suffi à faire de moi celle que je suis devenue au fil des années qui ont suivi, à savoir une hypocondriaque complètement névrosée, une fille éteinte sans perspective d'avenir, considérant tout comme futile et inutile, me méfiant de tous, puisque à ce qu'il disait, nous étions tous des hypocrites, une femme qui peinait à sourire et encore plus à rire... Une personne menacée par un avenir sombre si je déviais du chemin et condamnée à être toute sa vie testée et éprouvée, un être qui s'interdisait mille et uns plaisirs, et surtout une prisonnière, prisonnière d'un mode de vie que je n'avais pas choisi mais que je considérais comme étant le seul mode de vie qui me garderait sur le droit chemin...

Puis il y a eu les voyages... Ceux de Papa,  de Maman, de mon frère, de mes soeurs... Ce qui a contribué au fait que nous étions toujours connectés à lui... D'autant plus qu'il veillait bien à "recadrer" chacun d'entre nous lors de nos "pèlerinages" chez lui...

Pèlerinages...Appelons ça comme ça, même si je ne suis pas sûre qu'à l'époque nous voyions nos visites de cette façon, je suis de plus en plus convaincue qu'au fond on peut bien qualifier nos voyages de pèlerinages, car je dois bien avouer que chacun de nous y allait en quête de Vérité, de Lumière et de Pureté...

Et chacun rentrait, plus déterminé que jamais à affermir sa Foi, et à propager les enseignements reçus, le tout bien sur avec la plus grande fermeté...

Des minis Yamani, disais-je...

***

Ce chapitre pour amener la suite, qui concernera l'après, c'est à dire une partie de ce que j'ai traversé après en être sortie, étapes après étapes...

Merci à tous de me lire ;) 

Merci à toutes celles et ceux qui me soutiennent, si vous passez par là je vous embrasse :)

A très vite pour la suite, 

With Love, Emya.



Journal d'une détraquée...Tahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon