LE PARDON

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Comment est-ce possible ? Comment peut-on pardonner une personne qui nous a tant fait souffrir ?

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Comment est-ce possible ? Comment peut-on pardonner une personne qui nous a tant fait souffrir ?

Et qui plus est une personne qui n'exprime aucun regret pour le mal qu'elle vous a infligé.

Je ne savais pas. Et surtout je ne voulais pas.

Je ne voulais pas le pardonner. JAMAIS.


Jusqu'à ce que ce mot, LE PARDON, commence à s'insinuer en moi, subtilement d'abord puis de façon de plus en plus claire, jusqu'à en devenir plus qu'une idée, plus qu'une envie, un besoin, une obsession qui viendrait hanter mes nuits...

...

S'il y a bien une chose que j'ai toujours affirmé haut et fort, c'est bien mon refus ETERNEL de le pardonner.

Pour moi, c'était impensable.

Comment aurais-je pu pardonner cet homme qui m'avait détruite, qui avait détruit une partie de ma vie, de plus celle délicate où l'on se construit, mais qui avait aussi détruit ma famille et particulièrement ma Maman.

Comment ?

Si il n'y avait eu que moi peut-être... Et encore...

La rancunière que j'étais n'aurais jamais pu pardonner aussi facilement...

Surtout sans regrets exprimés de sa part.

Mais j'avais alors une conception du pardon bien différente.

Pour moi, pardonner signifiait effacer, oublier voire renouer les liens.

Or jamais je ne pourrais effacer, oublier ou renouer avec lui.

Effacer signifierait que ce qu'il nous a fait est sans importance.

Oublier est impossible.

Quant à renouer...

"Je ne le pardonnerai jamais." Combien de fois ai-je pu prononcer ces mots.

Je pense les avoir prononcés quotidiennement depuis le jour où je suis enfin sortie de cette secte.

Comme un appel à l'aide au fond.

Comme si ne pas le pardonner était la seule façon de reconnaître ses méfaits.

Comme si le pardonner signifierait amoindrir la gravité de ses méfaits.

Et puisque personne dans cette famille n'a jamais exprimé la moindre compassion pour ce que nous avions vécu et pire encore puisqu'ils nous suggéraient d'effacer le passé sans la moindre explication et de revenir à lui comme si de rien n'était, et ce  juste dans un souci de préserver l'unité apparente de leur soi-disant précieuse famille, ce refus de pardonner était le seul moyen de mettre en évidence l'ampleur de ce qu'il nous avait infligé.


Journal d'une détraquée...Where stories live. Discover now