Chapitre 1

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Et voilà c'est partit je n'ai plus aucune chance de faire demi-tour maintenant. Je suis assise sur le sol de ma chambre à plier mes vêtements et à les ranger dans ma valise. Mon enceinte est à deux doigts de rendre l'âme tellement ma musique est forte. En même temps je ne souhaite pas entendre mes parents. Dès que j'aurais terminé ma valise j'irais prendre une douche avant de retrouver ma meilleure-amie Priscilla en ville pour aller boire un coup et manger ensemble. On pourrait croire que je pars en vacances et je peux dire que je préférerais ça. Seulement, après que mes parents aient découvert que je fumais et que je me suis faite virée de mon lycée seulement deux mois avant le BAC ils ont décidé de m'envoyer un mois en Écosse dans un genre de colonie de vacances/camp pour les « jeunes rebelles », pour les gens comme moi dois-je donc en conclure. Le pire c'est que j'avais des bonnes notes en cours mais le comportement n'était pas vraiment là. J'étais souvent absente, indisciplinée en cours et il ne valait mieux pas que les profs me reprennent parce que dans ce cas-là ils en prenaient pour leur grade. Je m'en rends compte de moi même que j'étais pas l'élève parfaite mais je ne méritais pas cet exil forcé en Écosse, en Écosse sérieusement, je ne sais pas si les gens se rendent compte de la plaie que c'est pour moi d'aller là-bas. Pas d'accès Internet, presque pas de réseau mobile, je n'aurais pas mes amis, il n'y a pas de télévision, pas de magasins aux alentours des lieux et le pire de tout, pour moi je pense, c'est qu'on est obligé de faire des équipes et de s'entraider et se soutenir, purée mais je ne vais pas là-bas pour me faire des amis ! Il n'empêche que je n'ai pas le choix car même si je suis majeure j'obéis (plus ou moins) à mes parents. Sous la douche je me pose des questions sur comment va se passer mon voyage forcé, je finis de me préparer prends mon sac à main mes clés et je rejoins Priscilla après lui avoir envoyé un message. On se retrouve dans un bar qui se situe dans une petite rue du centre-ville, je vois qu'elle s'est permis d'inviter d'autres personnes de la classe, de mon ancienne classe. Il y a donc aussi Agnès, Jérôme et Yoan avec nous. Ils passent leur soirée à me mitrailler de questions concernant le lieu où je vais, pendant combien de temps je vais y rester et plein d'autres questions auxquelles je n'ai aucunes réponse à leur apporter. Je rentre chez moi aux alentours de deux heures du matin et le réveil à six heures va faire très mal. J'entends à peine mon réveil et mon père qui frappe à ma porte, il faut que ma mère rentre en trombe dans ma chambre en allumant la lumière et en tirant les rideaux pour que je me réveille vraiment enfin. La journée commence super bien à ce que je vois. Je ne prends même pas de petit-déjeuner car je n'ai vraiment pas faim et je préfère éviter de passer un quart d'heure attablée avec mes parents. Je pars directement me brosser les dents m'habiller et mettre dans mon sac à dos les dernières affaires dont j'ai besoin et que je souhaite garder à portée de main durant le trajet. Après avoir fais mon lit je m'assoie sur le bord et regarde ma chambre, vide de la plupart de mes vêtements et de beaucoup d'autres de mes affaires. Je n'arrive vraiment pas à y croire. Je n'arrive vraiment à croire ce que mes parents m'obligent à faire. Nous partons ensuite direction la gare afin de prendre le train jusqu'à l'aéroport sur Paris. Je n'adresse pas un mot à mes parents dans le train, visée sur mon siège les écouteurs enfoncés dans mes oreilles j'essaye de les oublier. Je reviens tout de même à le réalité quand le train arrive à destination et que je les vois se lever, je les suis. Arrivés dans le hall de l'aéroport nous retrouvons un homme d'un trentaine d'années qui fait partit des encadrants du camp, c'est lui qui va me prendre en charge durant le vol. Oui, oui j'ai un baby-sitter alors que je suis majeure. C'est à peine si je dis au revoir à mes parents au moment de m'engouffrer dans le couloir qui mène au quai d'embarquement. Je me rends compte de la vitesse à laquelle le temps à filé au moment où, assise dans l'avion, le décollage s'effectue. De nouveau je remets mes écouteurs et lance ma musique, à un moment mon accompagnant, me demande si je veux manger quelque chose, « Non merci. » et puis je n'ai pas vraiment envie de parler à ce « William ». Je me réveille en sursaut lorsqu'il me dit que nous allons atterrir. Après avoir récupéré ma valise nous retrouvons un groupe de plusieurs jeunes accompagnés eux aussi par trois adultes, ce sont eux aussi des jeunes qui vont au camp. Quelques minutes plus tard nous voilà tous monté dans un bus direction les Highlands, c'est reparti pour plusieurs heures de trajet. On est tous plus ou moins mal à l'aise dans le bus, on essaye de se faire la conversation sans vraiment y arriver, on écoute aussi chacun notre musique et puis certains dorment. Les encadrants nous distribuent des sandwichs à l'heure du déjeuner et sans même faire de pause nous continuons notre traversée de l'Écosse. Nous arrivons en début d'après-midi sur les lieux du camp. A notre descente du bus nous avons tous les jambes engourdies et une folle envie d'aller se les dégourdir. Nous sommes accueillis par Mary Woods la doyenne du camp. Elle est plutôt jeune pour être à la tête de cet établissement enfin elle doit avoir dans les quarante-ans et quelques. Elle nous fait un discours de bienvenu et je me dis qu'il va falloir que je me concentre afin de tout bien comprendre car même si son accent de Londres me rassure il me manque du vocabulaire pour tout saisir en détail. Après nous avoir présentée l'équipe elle nous fais visiter le château dans lequel nous allons rester pendant un séjour d'une durée indéterminée pour l'instant. Vivement qu'on aille se coucher car j'en ai déjà marre d'être ici. Bien-sûr les téléphones ne sont pas autorisés tout comme les cigarettes. Ce séjour va être extrêmement long. Au niveau de la parité il y a environ autant de filles que de garçons et c'est déjà un bon point. Les filles ont toutes plus ou moins l'air d'être de vraies pestes tandis que les garçons ils ont soit l'air mal-aimables soit l'air macho et trop sur d'eux mais bon on verra bien au fil du séjour. Tandis que nous allons tous déposer nos bagages dans les dortoirs je mets mon téléphone en silencieux et le planque dans ma poche en espérant de ne pas me le faire prendre. Rendez-vous est prit dans la salle principale à quatre heure trente afin de rencontrer les encadrants du séjour.

Un château dans les Highlands (The Highlands' Camp)Where stories live. Discover now