😨Chapitre 4😧

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  Je me laisse emporter par la chanson, bouge les bras et la tête tout en mangeant, sans remarquer la présence de "l'intrus" derrière ma baie vitrée.

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PDV David
Après qu'elle soit rentrée chez elle, je remarque un paquet à côté de la porte.
Je m'avance et je toque. Visiblement, madame a mis de la musique et n'entend pas que quelqu'un frappe à la porte.
Je me décide à passer du côté gauche de la maison.
Il y a une baie vitrée et les rideaux ne sont pas encore tirés, ce qui me permet de voir à l'intérieur. Elle fait des gestes en rythme avec la musique, tout en mangeant.
C'est vraiment trop marrant. Là, à la regarder, j'en suis persuadée. C'est une détraquée.

Je ne sais pas par quel miracle, elle se retourne ; pousse un cri qui surpasse la musique en me voyant et prend une télécommande qui lui permet d'éteindre la chaîne hi-fi.

Elle s'avance ensuite vers moi, sans pour autant ouvrir la baie et me dit :

- Vous êtes cinglée ? Vous m'avez fait peur. On dirait un tueur en série. Pourquoi vous êtes là d'abords ?
- J'ai toqué à la porte d'entrée, mais vous n'entendiez pas, donc me voilà.
- Et c'est pour quoi ?
- Vous avez un paquet à l'entrée.
Je suppose que vous ne l'avez pas vu, puisque vous étiez trop occupée à chercher un moyen de me provoquer.
- Pfff, vous vous donnez beaucoup trop d'importance. Mais, merci quand même.

Elle s'en va en direction de l'entrée, alors moi, je me dirige en direction de ma maison.
C'est renversant à quel point elle est aimable.
Ça a été une longue journée, très, très longue journée. Je suis éreintée, je vais me coucher.

*****

J'ai commencé le travail jeudi. Deux jours après les multiples incidents survenus avec ma "détraquée" de voisine.
D'ailleurs depuis, je ne l'ai pas revu une seule fois.

On est samedi, mais je suis déjà debout, il est 8h05.
Je prends mon petit-déjeuner, me douche et vais dans le garage.

Depuis mon arrivée, j'ai eu beaucoup de choses à faire, en rapport avec mon emménagement. Alors, je n'ai pas eu le temps de tondre la pelouse.

Je récupère la tondeuse. J'y mets de l'essence et la démarre.
J'ai commencé depuis à peine dix minutes, que miss casse-couille-en-chef se pointe.

Et... c'est reparti pour un tour !

Elle reprend la même position que la fois où j'avais mis la musique à fond et elle me regarde.

Je ne sais pas si elle se rend compte de l'état dans lequel elle sort de chez elle. J'imagine qu'elle vient de se réveiller et que plus précisément, c'est MOI, qui l'ai réveillé.
J'éteins la tondeuse et m'avance vers elle :

- Y'a quoi encore ?
- "Y'a quoi encore ?" Mais il se fout de ma gueule ? On vous a engagé pour me faire chier. C'est pas possible !
- Vous recommencez à ne plus parler correctement ! dis-je avec un sourire, pensant apaiser un peu la situation.
- Vous savez où vous pouvez vous la mettre votre politesse ?
On est samedi, il n'est même pas encore 10h00. Vous avez fait profil bas tout le reste de la semaine. Mais, je suppose que c'était trop parfait donc il fallait que vous fassiez, encore, des siennes. dit-elle en colère.
- Je veux bien comprendre, cette fois, parce que je vous ai réveillé. Mais faudrait vraiment que vous dosiez vos réactions.

PDV Kelsi

Je vais t'en donner moi, des dosages, si ça continue.
Je ne lui réponds même pas et repars. Je ne peux pas bosser, ni même dormir en paix.
C'est dingue ça, quand même !!
J'ai jamais autant eu de contact avec un voisin, que depuis qu'il a emménagé.

J'ai toujours été discrète. Quand je vivais à Bordeaux, je crois même que certains de mes voisins m'ont connu, le jour de mon départ. Je faisais tellement de vas-et-viens dans le bâtiment, que j'en ai croisé pas mal, ce jour-là.
J'ai à peine fermé la porte d'entrée, que déjà, j'entends quelqu'un toquer.

On pari ma voiture chérie que c'est encore cet emmerdeur.
J'ouvre la porte et dit à voix basse :

- Si à chaque fois que je voyais juste, je recevais 100 euros !!!
- Qu'est-ce que vous avez dit ?
- Rien. Qu'est-ce que vous voulez ? dis-je d'un air exaspéré.
- Va vraiment falloir qu'on s'entende, on est voisin et...
- Oh là oh là oh là... Je vous arrête de suite. Je n'ai aucun besoin de m'entendre avec vous. Tout ce dont j'ai besoin, c'est de calme. C'est exactement ce que j'avais, avant, que vous, ne débarquiez.
- Je comprends parfaitement. Mais tout ne peut pas convenir qu'à vous. Il faut un juste-milieu. Je ne suis pas un lève-tard. Et, c'est le bricolage, le jardinage, la menuiserie et tous ces petits trucs qui m'occupent. Je ne vais pas regarder les mouches volées en attendant que, Madame, daignes se lever !

Je soupire et lui dit d'un ton très calme :

- J'ai la vague impression que cette situation va très vite devenir pesante. Je ne sais pas si vous vous en souvenez, mais je travaille à domicile. Et pour cela, il me faut du silence. Et le week-end, normalement selon la loi, vous n'êtes pas censé faire du bruit avant 10h.

Il continue de me regarder, l'air de réfléchir à ce qu'il va répondre et finalement, dit :

- Vous avez toujours réponse à tout ?
- Faux, mais autant où j'admets, avoir des difficultés à me contenir, lorsque je suis en colère, autant vous où devez admettre, vous aussi, que vous exagérez.
D'abord la musique. Avant de dépasser certains décibels, votre voisinage doit être prévenu.
Ensuite la tondeuse. Tout bruit perturbateur, ne doit survenir avant 10h, pendant le week-end. Question de civisme.

- Vous êtes avocate ou quelque chose du genre ?
- Non. Traductrice de romans. Pourquoi ?
- Ces informations, vous les connaissez comment ?
- Je suis curieuse. Et avant de me plaindre, je m'assure d'avoir de bons arguments.
J'étais totalement en droit d'appeler la police la dernière fois, mais après un déplacement, il faut passer au commissariat pour signer le procès-verbal. Et sincèrement, j'avais la flemme rien qu'à y penser.
Vous ne saviez pas tout ça ?
- Oui, mais on va dire que l'espace d'un instant, j'ai oublié.
- Mouais. Je suis un peu plus calme, donc je vous demande calmement, de grâce, pensez-y à deux fois avant d'émettre le moindre son, please ?
- Je ferais un peu plus attention. Mais, vous avez beaucoup de chance, que je ne sois pas quelqu'un de sanguin. Vous parlez très mal et ça pourrait vous jouer des tours. Faite gaffe !
- J'y veillerais.
- Bon ben, puisque vous êtes réveillé, je vais continuer ce que je faisais.
- Je devrais vivement penser à investir dans des bouchons d'oreilles.
- Très bonne idée, comme ça...
- Oh que non, hors de question. Vous respectez les règles et tout ira bien.

Il se met à rire. Owwww, il a un rire magni... Chuuuuuut. Ça suffit !

- Vous savez, je plaisantais !
- Bien sûr, et moi, je suis la fille cachée de Barack OBAMA.
- Bon ben, bonne journée !
- C'est ça ! Vu comment elle a commencé. Dis-je discrètement.
Vous de même !
- Merci ! répond-t-il en s'éloignant.

Bon sang, trop de choses en seulement une semaine !

FinallyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant