Chapitre 7 : Mina : Flashback (BONUS)

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Pour les raisons de mon retard, allez voir mon rantbook ;)

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Les planches en bois de l'escalier étaient froides sous mes pieds. Ma main tremblait en s'agrippant à la rampe. J'entendais mon cœur battre fort dans ma poitrine. J'avais peur de me faire prendre, j'avais peur de ce que je pouvais voir et entendre.

La porte de la cuisine était entrouverte, un léger faisceau de lumière se faufilait à travers l'ouverture pour éclabousser le couloir de sa couleur jaune.

Un murmure s'en échappa à son tour, et je reconnus aussitôt la voix de mon père. Il parlait à quelqu'un, mais personne ne lui répondait, il devait être au téléphone.

J'aperçus mon reflet dans la porte vitrée du salon, mes cheveux de petite fille étaient ébouriffés, mon pyjama était froissé à force de raser les murs pour rester discrète. Je faisais plus petite que mes neuf ans, mais ça ne m'empêchait pas d'être assez grande pour comprendre ce qui se tramait.

Un éclat de voix me fit sursauter et je me plaquai contre le mur, à côté de la porte.

Lentement, je me penchai en avant pour jeter un coup d'œil à l'intérieur de la pièce.

Mon père avait un téléphone plaqué contre l'oreille, et je ne le voyais que de profil. Il avait les sourcils froncés et les mains crispés, comme s'il était énervé contre son interlocuteur. De là où j'étais, je pouvais entendre quelques bribes de sa conversation.

- ... arrête un peu, je ne la quitterais pas et...

Il s'interrompit, comme si on lui avait coupé la parole, et haussa le ton.

- Comment ça pourquoi ? Tu le sais très bien, on en a déjà discuté !

Il marqua un nouveau silence et tourna sur lui-même jusqu'à ce que je n'aperçoive que son dos.

- Je sais bien, continua-t-il sur un ton plus doux.

De sa main libre, il triturait machinalement un pan de son tee-shirt.

- Non, non, c'est ma faute, désolé de m'être énervé.

Concentrée, je faillis percuter la porte avec mon front et me rattrapai de justesse, le cœur battant. Par chance, mon père ne semblait pas m'avoir entendue.

- Oui, moi aussi. Bonne nuit.

Sur ce, je le vis raccrocher et se masser les tempes d'un air las. J'étais déçue, j'espérais en entendre plus.

Quand il se retourna, je me dissimulai dans l'ombre. J'entendis un froissement de tissu et ses pas se rapprocher de la porte. Prise de panique, je courus me cacher sous les escaliers. Je savais que s'il allait dans le salon, il me verrait indéniablement, alors je poussai un soupir de soulagement lorsque j'entendis ses pas sur les marches au-dessus de ma tête, signe qu'il remontait se coucher.

Après avoir entendu le bruit de la porte de sa chambre se refermant derrière lui, je me ruai dans la cuisine. Je n'allumai pas la lumière, je savais qu'on pouvait l'apercevoir de l'étage, alors je tâtonnai dans la pénombre jusqu'à arriver à la chaise sur laquelle mon père avait posé sa veste. Je savais qu'il y mettait toujours son téléphone la nuit.

Je tâtai les poches et saisissait l'objet fin d'une main fébrile. Je connaissais le code de déverrouillage pour avoir vu mon père le faire en diverses occasions mais mes doigts tremblaient tellement que je dus m'y reprendre à deux fois.

Je tombai tout de suite sur l'historique d'appel, que mon père n'avait pas supprimé. Le nom « BOSS » s'affichait tout en haut de la liste. En fouillant un peu, j'eus accès aux messages échangés par texto et aux photos envoyées par pièce jointe. Il y en avait peu – mon père devait certainement les supprimer au fur et à mesure – mais je parvins quand même à me faire une idée. Et quand je mis de nouveau le téléphone en veille pour le remettre à sa place, mes mains ne tremblaient plus.

Je n'avais plus de doute désormais, je savais que mes soupçons étaient justes. Et je n'avais plus peur, parce que, si mon père me surprenait, ce serait toujours lui le plus fautif. Il ne pourrait rien me reprocher.

Le « boss » de mon père n'en était pas un. C'était sa maîtresse. Dans ma tête de petite fille, cela ne voulait pas dire grand-chose, je savais simplement que c'était mal, et que ça ferait de la peine à ma mère.

Et je savais également que le visage de cette femme aperçu sur les photos resterait ancré dans ma mémoire de longues années.

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Bon, voilà un petit bonus en rapport avec le chapitre précédent ! Quand Mina a découvert l'infidélité de son père...

Ceci est un premier jet, donc j'attends avec impatience vos avis et vos commentaires !

Je reprends le rythme, le prochain chapitre sortira dans 3 jours.

Je vous fais de gros bisous, et encore une fois allez voir mon rantbook si vous avez des questions sur mon retard :)

-xoxo

Mathilde-

Café au laitWhere stories live. Discover now