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"Ça compte plus ça comme plus ça compte plus ça compte plus "
ça se répétait dans ma tête encore et encore.
Donc comme ça ça ne comptait plus aux yeux d'Aymen, tout ce que j'ai enduré, tout ce que je l'ai aimé, tout, absolument tout ne comptait plus.
En même temps est-ce qu'un jour ça a compté ? Je ne pense pas.
Je dois accepter qu'il veuille refaire sa vie, c'est son choix, c'est surtout son droit.
Mais cette femme ne remplacer jamais la mère que je suis de Kaïs, non jamais je ne pourrais laisser une autre avoir mon rôle. Pour mon fils, je vais me battre, et mon fils je vais le récupérer.
C'était décidé, j'allais reprendre ma vie la ou je l'ai laissé il y a maintenant trois ans.
Avec l'aide d'Allah comme me le répète Sarah, ça va aller, ça va être dure mais j'y arriverais, mais si seulement....
Ce matin je me suis levée avec l'envie, l'envie de reprendre ma vie en main.
L'envie de ne plus me cacher, l'envie de connaître enfin mon fils.
J'ai réveillé Sarah.
Moi- debout ma grosse aujourd'hui c'est le jour de la bataille! Allons allons récupérer ma vie!
Sarah- t'es folle j'ai juré
Je me suis préparée, un Jean, un haut, et mes cheveux lâchés. Plus question de me cacher.
Non maintenant je voulais qu'on me reconnaisse. Une fois prête, on est sortie. Dehors, je me sentais nue, j'avais cette impression qu'il me manquait quelque chose, surment l'habitude d'être voilée.
Après un moment on arrive.
Dans les escaliers je stress ,j'ai même voulu faire demi tour, mais c'était sans compter sur Sarah qui m'a pousser.
Me voilà devant la porte, je suis au moins a cinq mètres d'elle. Je regard Sarah j'imagine son visage a travers le voile.
Moi- vas-y toi sonne
Elle- fais pas la gamine Nissa vas-y
Moi- vas-y sonne
Après quelques secondes, elle a compris que je ne sonnerais pas trop tétanisée par la peur. Elle s'avance et sonne. Mon coeur bat tellement fort, que je me sent partir.
Après quelques secondes, ça ouvre c'est ma mère. Elle regarde Sarah, sans trop comprendre, moi je suis derrière, je n'ose pas avancer.
Ma mère regarde encore Sarah puis fini par jeter un regard derrière elle.
J'ai pris mon courage a deux mains, pour m'avancer, mais pas le temps de faire un pas, que ma mère a refermé la porte.
Je me suis avancée , et je regardais la porte sans comprendre. Mes larmes se sont mises a couler, j'ai fait demi tour pour partir, Sarah m'a rattrapé par le bras.
Sarah- hé hé moi je te dis je suis pas venue pour rien alors tu restes la
Moi- t'as bien vu elle veut pas me voir, c'est bon laisse tomber
Sarah- Anissa tu sais la chance que t'as d'avoir encore ta mère avec toi ou pas? T'es consciente de ça? Alors t'es gentille tu arrêtés de pleurer et tu viens a côté de moi J'ai même pas oser lui répondre, je me suis exécutée.
Je me suis placée a ses côtés, elle a sonné, une fois, deux fois, trois fois, toujours rien. Elle a finit par toquer sonner, elle s'est défouler sur la porte qui a fini par s'ouvrir. C'était khelti. Elle regarde Sarah.
Elle- benthi doucement yek ça va?
Sarah na pas le temps de répondre. Khelti pose son regard sur moi, et j'ai pu lire toute la tristesse du monde sur son visage. Elle a posé sa main sur son cœur.
Les larmes qui coulaient sur ses joues, m'ont brisé le coeur, je ne voulais pas qu'elle pleure. J'ai placé ma main devant la bouche, j'avais honte de moi, honte de faire pleurer cette femme qui est une deuxième mère.
On est resté longtemps comme ça, en pleures, a nous regarder, a nous décrypter. Elle semblait fatiguée, surment son travail qui l'épuise, les rides sur son visage témoignait de sa vieillesse.
Un jeune descendait les escaliers, il ne devait surment pas comorendre ce qu'il se passait.
Khelti- entrez mes filles, entrez
On rentre avec Sarah. Je savais pas ou me mettre, khelti m'a regardé puis m'a prise dans ses bras. A ce moment la j'étais soulagée. On est resté un bon moment comme ça. Elle a finit par!me lâcher, et me regarder, elle me tenait le visage et remettait ma mèche de cheveux derrière mon oreille, c'était la seule qui avait le secret de ce geste.
Khelti- tu as pas changé benthi, t'es toute jolie
Je lui embrasse le front, et lui glisse des excuses dans l'oreille.
Elle nous invite a aller dans le salon, et a demandé a Sarah de retirer son voile.
Nous voilà dans le salon, rien n'a changé, tout est pareil, c'est toujours les mêmes meubles, la même décoration, seule les photos qui témoignaient de l'amour de khelti envers ses enfants avaient disparu et avaient laissé place a des tableaux de paysages, cetait beau.
Ça faisait longtemps que je n'avais pas eu cette chaleur. Khelti arrive avec un plateau de datte et de lai qu'elle pose devant Sarah, surment pour lui souhaiter la bienvenue.
Puis elle vient s'installer a mes cotés, elle ne cessait de me faire des bisous, de prendre dans ses bras, je faisais tout pour na pas craquer.
Khelti- benthi tu nous a manqué ! C'est pas bien ce que tu as fait tu sais, on pensait vraiment que c'était fini
Moi- je suis désolée khelti, je m'en veux tellement mais je savais pas quoi faire j'ai fait n'importe quoi
Elle- ah ça oui tu as fait n'importe quoi! Benthi il fallait venir nous parler on aurait trouver une solution, partir comme ça c'est pas bien surtout nous faire croire que tu étais morte c'est pas bien ça ma fille
Moi- je sais khelti, mais j'avais peur que vous me retrouvez alors que j'étais pas prête, puis comme ça au moins vous vous êtes pas inquiétez
Elle- tu crois ma fille que c'est quoi le plus dure avoir peur pour toi ou se dire que jamais on va pouvoir te voir?
Moi-...
Elle- khlass ma fille c'est le passé, l'important c'est que tu as compris hein aujourd'hui sayer fini les bêtises Moi- oui désolée
Elle- c'est oublier (a Sarah) mange ma fille mange, et toi pourquoi t'es pas venue me voir me dire khelti ton fils il me frappe, il me fait ça, je l'aurais remis a sa place
Moi- tu sais khelti une fois que tu as commencé a te taire tu t'habitue au silence, puis même tu ne pouvais rien faire, c'était moi qui a voulu ce mariage alors je devais assumer
Elle- je comprends ma fille, moi je suis contente de te revoir, mais pour les autres il faudra leur laisser le temps, tu sais ma fille chacun a essayé de surmonter ça comme il peut, aujourd'hui on a tous réussis a avancer, mais..ta mère n'a toujours pas pu se faire a l'idée benthi il faut que tu lui laisse le temps, je vais lui parler
Moi- je comprends, je te laisse mon adresse
Je lui laisse pas le temps de répondre et je m'en vais. En bas, j'attends Sarah. Quelques mecs du quartier m'ont reconnu, mais je prête pas attention.
J'ai fini par craquer, les mots de khelti m'ont blessé, j'ai pris conscience du mal que j'ai ou faire, et surtout a ma mère. Je m'en voulais encore plus de savoir que ma mère n'avait pas encore accepter, mais en même temps je me disais que ça allait plus facile alors, mais non parce que je crois que de de eux tous c'était elle qui avait le plus souffert. Sarah a fini par arriver, elle m'a pris dans ses bras.
On est rentré a la maison. Quelques jours sont passés, je n'ai aucunes nouvelles de ma famille. Je vis très mal ce silence, heureusement que Sarah est la pour me faire rire. Je me rends toujours a mes cours. Je ne vois plus Aymen, mais aux dernières nouvelles il s'est marié, je pense que ce n'est pas plus mal, je pourrais l'oublier comme ça.
Je vois souvent mon père, il fait le lien un peu entre ma famille et moi, il me donne des nouvelles souvent. J'ai abandonné l'idée d'être pardonnée, j'ai perdu espoir en ce jour ou je retrouverais mon fils.
Un jour, avec Sarah on remettais en ordre nos notes, puis ça a sonné a la porte.
Sarah est partie ouvrir, je rangeais puis en me relevant j'y croyais pas.

Chronique d'Anissa- Ce bébé nous a sauvés Où les histoires vivent. Découvrez maintenant